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Elections en Afrique : urnes à problèmes ou boîtes à solutions ?


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Source: Journal du Jeudi

Quand deux élections se suivent, la seconde se cherche! Surtout lorsque la chaude patate éburnéenne brûle toujours de ses feux contestataires entre la farine du boulanger et la levée de boucliers de la communauté internationale. Le baromètre électoral promet d’être caniculaire cette année 2011 sur le continent…

Faites vos vœux, plus rien ne va! La santé, la paix, les « 3B », et tutti quanti… mais ça ne suffit pas. Pour 2011, il faut souhaiter, en plus, de bonnes et heureuses élections en Afrique, où on ne comptera pas moins de 17 scrutins à haute intensité de contestations. Au moment où Haïti n’en peut plus d’attendre les résultats du premier tour de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010 et où le café-cacao ivoirien entre en bisbilles économico-conservatrices avec les urnes de la mésentente et de la division, le risque de démultiplication des «gban-gban» ici et là est très fort. L’homme Faure de Lomé, qui vient d’hériter du bâton de commandement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), sait qu’il doit rester fort pour administrer la seringue de l’étouffement économique au boulanger d’Abidjan.

En République centrafricaine, on n’en est pas encore là, mais on attend les résultats des élections présidentielle et législatives de dimanche dernier sur fond de contestations. L’opposition, elle, n’a pas attendu la fermeture des bureaux de vote pour dénoncer, en effet, de nombreuses irrégularités. D’abord, les opérations ont commencé en retard dans plusieurs bureaux et les bougies et lampes de poche ont été sollicitées pour le dépouillement, faute d’électricité. La routine, quoi ! Après, il va falloir batailler ferme pour «collecter les résultats dans un pays où les communications fonctionnent mal, où tout déplacement est compliqué en raison de la faiblesse des infrastructures routières ou de l’insécurité». En somme, rien de nouveau sous le soleil…

Et puis, toujours dans la veine du «déjà-vu, déjà-entendu», les trompettes de la contestation tonnent pour pointer d’un doigt accusateur la mauvaise organisation du scrutin. Boum, les listes électorales sont affichées en retard. Quelle horreur! Re-boum, les fameuses listes sont même inexistantes par endroits. Sacrilège! Badaboum, les listes, toujours elles, se sont miraculeusement retrouvées aux mauvais endroits. Tu parles qu’ils ont fait exprès pour truquer les résultats! Du coup, les mêmes rengaines de fraudes fusent de partout. On parle de «fausses cartes» d’électeurs, de «cas de violences à Bocaranga (Ouest)», de «menaces de mort»… Aïe, Nord ivoirien et Ouest centrafricain, mêmes causes, mêmes effets?
En tout cas, les élections générales centrafricaines restent un test pour de nombreux pays du continent.

Le Niger, par exemple, où le premier tour de l’élection présidentielle de sortie de transition militaire, est attendu pour le 31 janvier prochain. Salou Djibo, le chef de la junte en place depuis le 18 février 2010, a fermement mis un terme aux sirènes du report en maintenant la tenue du scrutin. Une élection à suivre avec les deux yeux, dans un pays habitué aux coups d’Etat et qui tente une énième restauration démocratique.
D’ailleurs, on n’aura pas fini de décortiquer les urnes nigériennes qu’on regardera déjà du côté du Zimbabwe où le vieux Bob continue de maintenir la barre d’une main de fer. Et, promis, cet opposant de Premier ministre a tout intérêt à faire ses valises. Election or not, contestations ou pas, Bob gagne ou gagne jusqu’à ce que – la mort («Astafourlaye!») – Dieu en décide autrement.

En février, on parlera aussi du Tchad, qui doit organiser des élections législatives. Bénin, Nigeria, Madagascar, République démocratique du Congo, Egypte, Cameroun, Liberia… c’est à la queue leu leu que les urnes parleront en Afrique cette année. Avec des fortunes et infortunes diverses. Et pendant que le cas ivoirien reste… pendant! Ainsi, entre le rêve de la transparence des scrutins présidentiels et la volonté des uns et des autres de respecter le verdict des urnes, il y a tout un continent, qui se cherche et qui gronde de contestations. Jamais, les urnes n’auront décidément été sources à problèmes plutôt que boîtes à solutions… Votez, prenez de la peine !

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