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-Depuis qu’il a entamé sa carrière solo en 2006, l’artiste congolais Fally Ipupa n’a cessé de surprendre ses fans. Quelques semaines seulement après la sortie de son troisième album “Power”, l’ancien musicien de Quartier latin de Koffi Olomidé a été élu, le 14 mai, “meilleur artiste africain” aux Trace Urban Music Awards 2013. Un sacre pour celui qui profite désormais de sa notoriété pour militer, à sa manière, pour le retour de la paix dans son pays, la RDC. Interview.
C’est un « homme heureux » que nous retrouvons, le 15 mai au soir, dans le hall d’un hôtel parisien. Il est entouré de ses compatriotes venus le féliciter pour son triomphe de la veille dans la salle Le Trianon, au pied de la butte Montmartre, 18e arrondissement dans la capitale française. À 35 ans, Fally Ipupa a été sacré « meilleur artiste africain » des Trace Urban Music Awards 2013.
Une récompense qui coïncide avec la sortie, quelques semaines plus tôt, de son troisième album, Power, « une des meilleures productions de la planète musicale afro », souligne Claudy Siar dans son émission Couleurs tropicales sur RFI. Mais au delà de la qualité artistique de l’œuvre, le « DiCaprio » congolais (l’un de nombreux sobriquets de Fally Ipupa), transfuge de l’orchestre Quartier Latin de Koffi Olomidé, consacre surtout une chanson de son dernier opus à la situation sécuritaire dans le Kivu. Une première pour cette étoile de la musique congolaise.
Mais il ne s’arrête pas là. Le chanteur organise également un « match de charité », le 15 juin, à Kinshasa, avec les stars du football et du show-biz africain. Objectif : récolter les fonds pour secourir les habitants dans la partie est de la RDC. Comment interpréter cet élan d’engagement de celui qui se fait désormais appelé « Hustler », nommé ambassadeur de bonne volonté du Pnud depuis 2006 ? Quatre questions à Fally Ipupa.
Jeune Afrique : Au Trace Urban Music Awards 2013, vous avez dédié votre trophée de « meilleur artiste africain » à la population congolaise et, particulièrement, à celle de Goma au Nord-Kivu. Quel message voudriez-vous faire passer par ce geste ?
À qui adressez-vous la chanson « Stop à la guerre » ? Est-ce aux groupes armés qui pullulent dans l’est de la RDC ? Au gouvernement de Kinshasa ? Ou est-ce plutôt un appel pour le dialogue entre les différents protagonistes du conflit ?
C’est un message adressé aux dirigeants et aux dirigés. À mon sens, la population congolaise ne peut plus continuer à subir cette situation. Moi, je me place donc du côté de ces hommes et femmes du Kivu qui souffrent depuis des années par ces conflits armés interminables. C’est pourquoi, à travers la chanson « Stop à la guerre », j’ai voulu lancer un message fort aux dirigeants pour qu’ils ramènent la paix une bonne fois pour toutes dans l’est de la RDC.
C’est dans le même esprit que vous invitez, le 15 juin, à Kinshasa vos amis, chanteurs, footballeurs et autres, notamment Didier Drogba, Emmanuel Adebayor, Yaya Touré, pour un « match de charité » ?
Que répondez-vous à ceux qui soutiennent que toutes les actions que vous engagez maintenant en faveur de la population du Kivu sont dues aux pressions des “combattants“, ces groupes de Congolais de la diaspora qui empêchent depuis quelques temps les productions des artistes musiciens de la RDC en Europe, vous accusant d’être un “collabo” du pouvoir à Kinshasa ?
Si tel est le cas, on peut considérer aujourd’hui que le message est passé. Ils [les combattants, NDLR] doivent donc, de leur côté, arrêter de nous empêcher de monter sur scène en Europe. Mais, moi, en tant qu’ambassadeur de bonne volonté du Pnud, j’ai déjà fait plusieurs autres actions dans le passé, notamment une chanson pour les femmes atteintes par le VIH, une autre avec Passi et Jacob Desvarieux pour le désarmément. Avec nos frères « combattants », j’espère qu’on parviendra à vite régler ce différend.