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FARDC : vers un énième « brassage »


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M23 rebels take position near the town of Mutaho, in eastern Democratic Republic of Congo-Au nombre des résolutions du Palais du Peuple, figure celle faisant obligation à la hiérarchie militaire d’affecter à l’avenir, les éléments des FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo), en dehors de leurs provinces d’origine. L’objectif visé est de matérialiser l’idée tant partagée de construction d’une armée républicaine. L’option est noble, tant le pays souffre encore de l’intégration sans condition, au sortir du Dialogue Intercongolais en 2003, des combattants des « Composantes » et « Sous-composantes » belligérantes dans une sorte de fourre-tout.

Au départ, il était question de procéder à un « brassage » intégral des troupes, de manière à les rendre indépendantes des seigneurs de guerre appelés à siéger dans les institutions de la République. Mais, sur le terrain, il s’est avéré que les anciens belligérants avaient conclu un marché des dupes. En réalité, les ex-combattants du gouvernement de Kinshasa, du MLC, du RCD, du RCD-K-ML, du RCD/N et des Mai-Mai sont restés attachés à ceux qui les commandaient pendant la période des rébellions et groupes armés (1998-2003). Ces affinités politico-militaires étaient favorisées par des opérations de « brassage » à double vitesse. Car des bataillons entiers du RCD par exemple étaient restés stationnés au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, leurs « bases » naturelles. Ceux du RCD/K/ML étaient concentrés dans la périphérie de Beni, Butembo et Lubero. Les anciens sociétaires du MLC et du RCD/N avaient conservé leur emprise sur le Nord de l’Equateur et de la Province Orientale. Les Mai-Mai fonctionnaient en réseaux dans des localités du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, du Maniema et du Katanga. Les ex-troupes gouvernementales avaient le contrôle du Bas-Congo, de Kinshasa, du Bandundu, des deux Kasaï, du Sud-Equateur, du Sud de la Province Orientale, du Maniema et du Sud du Katanga.

Par conséquent, plusieurs «armées» étaient présentes au sein des FARDC, avec plusieurs centres de commandement et de décision. Kinshasa, la capitale, était sous le contrôle de trois « armées » : ex-Gouvernement, MLC et RCD. Leurs états-majors étaient clairement visibles dans la commune de Gombe, avec leur puissance de feu.

Avant l’annonce des résultats du premier tour des élections présidentielles en juillet 2006 et après la proclamation de ceux du second tour, en mars 2007, les troupes de Joseph Kabila et de Jean-Pierre Bemba s’étaient affrontées à l’arme lourde à Kinshasa, démontrant à tous que la RDC n’avait pas réussi la réunification de son armée.

Mêmes erreurs… mêmes conséquences

Après ce triste épisode, la hiérarchie militaire avait commis l’erreur de muer le « brassage » des soldats et officiers de l’ex-RCD basés au Nord-Kivu en « mixage », un concept qui leur laissait la liberté de servir sous le drapeau national uniquement dans cette province. La conséquence a été la naissance des rébellions du CNDP avec les généraux Laurent Nkunda et Bosco Ntaganda ainsi que du M23 avec le colonel Sultani Makenga. Pour des raisons inexpliquées, le haut commandement de l’armée nationale a fermé les yeux sur le cantonnement d’un important contingent d’ex-rebelles sur une ligne de front où les autres membres du corps étaient en minorité.

Si le projet d’affectation des militaires et officiers des FARDC hors de leurs provinces d’origine obéit à la même logique de positionnement des bataillons et compagnies regroupant des combattants issus de mêmes groupes ethniques et tribunaux, la RDC n’aura jamais une armée républicaine. Le régionalisme et le tribalisme vont constituer le lit de nouvelles rébellions.

Ce qu’il y a lieu de faire, c’est de dresser une cartographie correcte et impartiale d’officiers et hommes des troupes, de manière à respecter les équilibres régionaux nécessaires à une représentation équitable de la Nation au sein de l’armée nationale. Si l’état-major général de FARDC dispose des données fiables sur tous les membres de l’armée et parvient à briser les fibres régionales, ethniques et tribales en les éloignant effectivement de leurs provinces d’origines et en évitant l’entretien des noyaux ethniques ou tribaux, cela pourrait constituer un début de solution. Mais, le respect d’un critérium rigoureux dans les recrutements, les affectations et les promotions serait aussi l’autre pari à tenir.

Kimp- Le Phare

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