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Fatou Bensouda, nouveau procureur de la CPI à partir de vendredi


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Par AFP

Fatou Bensouda au siège des Nations Unies, à New York AFP/Archives

-La Gambienne Fatou Bensouda deviendra vendredi le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), déterminée à suivre la voie tracée par Luis Moreno-Ocampo, dont elle a été l’adjointe depuis 2004, mais prête aussi à des “ajustements”.

“Nous avons des styles différents et manifestement des approches différentes”, a admis récemment Mme Bensouda, 50 ans, lors d’une rencontre avec la presse au siège de la Cour à La Haye.

“Mais je travaille avec Luis Moreno-Ocampo depuis près de huit ans (…) et il est de ma responsabilité de veiller à consolider ce qui a été construit”, poursuit-elle tout en reconnaissant : “nous aurons besoin d’ajustements, que je suis prête à mener”.

Fatou Bensouda, élue par les Etats parties au Statut de Rome, le traité fondateur de la Cour, prêtera serment vendredi à 11H00 (09H00 GMT), lors d’une courte cérémonie organisée dans la salle d’audience 1 de la Cour.

Ocampo, le tout premier procureur

Lundi, elle aurait dû se présenter pour la première fois devant les juges en tant que procureur, face à l’ancien président de Côte d’Ivoire Laurent Gbagbo, lors d’une audience de confirmation des charges, mais celle-ci a été reportée au 13 août à la demande de la défense.

L’Argentin Luis Moreno-Ocampo, le premier procureur de la CPI, avait prêté serment le 3 novembre 2003, investi d’un mandat de neuf ans, tout comme celle qui lui succède. “Il a commencé avec moins de cinq personnes, aujourd’hui j’hérite” de 300 personnes”, souligne Mme Bensouda.

Le bureau du procureur de la CPI, premier tribunal permanent chargé de juger les auteurs présumés de génocides, crimes contre l’humanité et crimes de guerre, mène désormais des enquêtes dans sept pays, tous africains.

“Une chose doit être claire : le bureau du procureur n’a jamais été poussé par des considérations géographiques”, affirme Fatou Bensouda.

“J’ouvrirai de nouvelles enquêtes en Afrique si je dois le faire mais je n’hésiterai pas à en ouvrir ailleurs si les critères du Statut de Rome sont remplis”, assure-t-elle.

Etre africain “n’est pas le sujet”

“Etre africain ou non n’est pas le sujet ici”, dit-elle : “j’ai dit que j’étais africaine et ma candidature a reçu le soutien de l’Union africaine mais je suis le procureur de 121 pays”, les Etats parties au Statut de Rome.

Les juges ont, à la demande de l’accusation, délivré vingt mandats d’arrêt mais six suspects seulement ont été arrêtés. Certains défient ouvertement la Cour, comme le président soudanais Omar el-Béchir, qui continue de voyager à l’étranger malgré le mandat d’arrêt pour génocide au Darfour lancé contre lui.

La Cour n’a pas de force de police propre et doit compter sur la bonne volonté des pays qui ont ratifié le Statut de Rome, s’engageant ainsi à coopérer avec elle et donc à arrêter ceux qu’elle recherche.

Mme Bensouda reconnaît éprouver un “sentiment de frustration” face à cette situation. Mais, assure-t-elle, “nous avons fait notre devoir”. “Nous devions enquêter, poursuivre, demander des mandats d’arrêt et présenter des élements de preuve : dans tous les dossiers, nous l’avons fait”.

“Le problème avec la CPI, souligne-t-elle, c’est que nous sommes une institution judiciaire mais nous agissons dans un contexte politique”. “Il y a toujours des critiques (…) et l’un des principaux défis de la Cour consiste à continuer d’agir dans le cadre de la loi, d’appliquer strictement le statut de Rome”. “Si c’est le cas, la Cour conservera sa crédibilité”.