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FELIX TSHISEKEDI – MOISE KATUMBI : DIALOGUE A PARIS


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katumbi-tshisekedi-Félix Tshisekedi, chargé des relations extérieures de l’UDPS qu’accompagnait Samy Badibanga, a rencontré jeudi 10 décembre 2015 à Paris, Moïse Katumbi, ancien Gouverneur de l’ex-Katanga passé récemment dans l’opposition. Selon les comptes rendus faits de cette rencontre, les deux personnes auraient échangé sur les stratégies à mettre en place pour obtenir une alternance politique aux élections de 2016. Ils ont partagé leur détermination à ce que l’élection présidentielle se tienne dans les délais constitutionnels.

Toujours selon des journalistes présents à cet entretien, Tshisekedi fils et Katumbi ont affirmé leur rejet du dialogue national pour les élections apaisées. Les deux hommes ont également évoqué la possibilité de soutenir un candidat commun de l’opposition lors de l’élection présidentielle.

Bien d’observateurs s’interrogent sur ce subit rapprochement entre l’UDPS, parti de l’opposition, et Moïse Katumbi qui vient de quitter la majorité. Il n’y a pas longtemps, en effet, l’UDPS se méfiait de Katumbi et du G7, estimant qu’il s’agissait d’une sorte de cheval de Troie du pouvoir envoyé au sein de l’opposition pour la torpiller. De tous les temps, d’ailleurs, Katumbi n’a jamais été en odeur de sainteté du côté de la 10ème rue/Limete.

Qu’est-ce qui a donc pu rapprocher deux pôles diamétralement opposés et que rien d’objectif ne saurait les unir ? La question est d’autant plus intriguante que l’entretien de Paris a aussi tourné autour de la possibilité d’une candidature unique de l’opposition pour la présidentielle. On sait que l’UDPS n’a jamais transigé sur ce sujet, maintenant, contre vents et marrées, Etienne Tshisekedi comme seul candidat pour elle. Or, même s’il ne s’y est pas encore prononcé officiellement, bien de sources avancent que Moïse Katubi rêverait d’une candidature au même poste.

Autre point d’interrogation : qu’est-ce qui peut rapprocher un Katumbi, qui est diamétralement opposé au dialogue, à l’UDPS qui s’est inscrite dans sa logique ? Cette question est aussi intéressante au regard de cette sorte de cacophonie au sein de l’UDPS d’où émanent des voix discordantes autour du dialogue, même si, officiellement, le parti tshisekediste y est engagé moyennant certaines conditions dont une médiation internationale. Félix Tshisekedi aurait-il roulé Moïse Katumbi en claironnant avec lui le refus du dialogue ?

Enfin de compte, que représente politiquement Moïse Katumbi sur l’échiquier national pour que l’UDPS s’en rapproche ? Sans l’intention de nuire à sa personne, nous savons qu’en dehors du TP Mazembe, Katumbi n’a pas d’assise sociologique majeure pouvant faire de lui une force politique. De plus, à ce jour, Katumbi évolue en solo, se rapprochant de temps en temps de certains partis et regroupements politique comme l’UNAFEC de Kyungu Wa Kumwanza et le G7.K des rapprochements essentiellement opportunistes, car on ne les observe qu’à l’occasion de certains événements d’actualité qu’il exploite pour exprimer ses opinions.

En un mot comme en mille, l’on constate que Katumbi et l’UDPS ont trop de points de divergences qui, tout à fait objectivement, ne peuvent pas permettre leur rapprochement. On assisterait donc à un dialogue des dupes entre le jour et la nuit. Katumbi charrie trop d’agendas cachés autour de lui pour prétendre défendre une cause donnée. A la limite on dirait qu’il n’a pas d’étoffe qui justifierait son utilité dans les tournants politiques que la RDC amorce.

De son côté, Félix Tshisekedi pase pour un personnage à double visage. D’un côté, il est présenté, ou se fait présenter, comme un véritable fer de lance de l’UDPS, tandis que de l’autre il évolue en solo pour promouvoir ses ambitions personnelles en se servant du nom de son père et de la notoriété de l’UDPS. Sinon, on ne comprendrait pas pourquoi il s’est entiché de Samy Badibanga avec qui lui et l’UDPS étaient en froid depuis le sortir des élections de 2011.

On se souvient, en effet, que Badibanga, aujourd’hui président du groupe parlement UDPS à l’Assemblée Nationale, avait été déclaré exclu du parti pour avoir refusé d’obtempérer au mot d’ordre de Tshisekedi qui avait demandé à tous les élus de son parti de ne pas siéger à l’Assemblée Nationale.

Dans les deux cas, l’UDPS et Katumbi se seraient livré à un jeu de poker menteur que seul le proche avenir démontrera.

Pascal Debré Mpoko