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-A l’annonce du décès de Luambo Makiadi Franco, ce 12 octobre 1989 à Namur, en Belgique, une préoccupation a immédiatement et spontanément trituré les esprits, liée au devenir de l’orchestre que le guitariste avait incarné. Le TP OK Jazz survivra-il, oui ou non à son défunt patron ?
-A l’annonce du décès de Luambo Makiadi Franco, ce 12 octobre 1989 à Namur, en Belgique, une préoccupation a immédiatement et spontanément trituré les esprits, liée au devenir de l’orchestre que le guitariste avait incarné. Le TP OK Jazz survivra-il, oui ou non à son défunt patron ?
Mais, le flambeau ne fut maintenu allumé que quelques années. En effet, à l’orée des quatre ans de disparition du Grand Maître Franco, son groupe qui se portait comme un charme grâce à des succès comme « Daty pétrole », « Eau bénite » Ofela … succomba de manière soudaine.
Rue Boso-Bolo dans la commune de Kasa-Vubu, les conciliabules et les réunions marathon s’étaient multiplies. Des musiciens fidèles à Lutumba Simaro au grand jour y avaient participé curieusement en catimini. Manzenza Nsala-mu-Nsala, manager et Public Relations du TP OK Jazz était dans le groupe.
Coup de poignard dans le dos ? Marie-Louise Akangana alias Malou, charismatique sœur cadette de feu Luambo Makiadi, avait un plan.
Janvier 1992, elle laissa éclater sa bombe. Dans la lettre qu’elle lui a adressée, Lutumba Simaro, qui a pris la direction du TP OK Jazz à la mort du Grand Maître Franco, est appellé à passer sur avenue de la Poste à Limete à la résidence du disparu, pour y remettre l’équipement musical qu’utilisait l’orchestre.
En clair, il était déchu de sa qualité de président. Son adjoint, le chanteur Josky Kiambukuta devait lui succéder.
Au sein du TP OK-Jazz, la bombe provoqua un extraordinaire élan de solidarité autour de Lutumba Simaro.
Pour Josky, « si Manzenza avait décidé de tuer le TP OK Jazz, il avait réussi son coupe ».
Dans son coin, Lutumba Ndomanueno Simaro, amer pensait à la suite désormais à donner à sa carrière.
Ragaillardi par le soutien de ses collaborateurs, se jeta à l’eau en acceptant sur proposition du même Kiambukuta, de créer le groupe Bana OK.
Avec, autour de lui, la quasi-totalité des effectifs (musiciens et administratifs) du TP OK Jazz, à l’exception des chanteurs Fukiau Pepito et Bulite ainsi que du guitariste Porthos.
La bombe Sirnaro
Ce samedi-là de fin janvier 1992 dans la nuit, le TP OK Jazz jouait chez « Mère Kusala » au quartier Bon Marché, à Barumbu.
Quand sonna minuit, Simaro prit le micro. La voix étranglée par l’émotion, il annonça la création du groupe musical « Bana OK ».
Dimanche 12 heures. Au sommaire de l’émission « Karibu Variétés », le journaliste Manda Tchebwa lâcha à son tour la bombe. Emoi dans la ville.
Lundi 10 heures. Un proche du TP OK jazz rencontra Marie-Louise Akangana à la résidence de Franco et tenta de l’amener à mettre de l’eau dans son vin.
« Il faut sauver l’orchestre. C’est dans votre intérêt avant tout car, le groupe est une source de revenu pour votre famille. Si le TP OK Jazz disparaît, le public ne sera pas éternellement dans le deuil. Demain, il dansera au rythme d’un orchestre explique le visiteur à la charismatique Malou. Qui resta de marbre. Témoins de l’entretien, Sylvie fille Luambo Makiadi. Lambio Larnbio (le même), un enfant Siongo Bavon, célèbre musicien disparu, frère cadet de Franco ».
Sur ces entrefaites débarquait Ngongo Luwowo, ministre de l’Information. Il demanda un aparté avec Marie-Louise Akangana.
A l’issue du long entretien, le médiateur décida de réunir les parties dans son cabinet.
Pour sa part, arrivé quelques temps après sur les lieux, le modéré et conciliant Maître Lumeya, avocat- conseil de la Succession Luambo à côté de l’intransigeant Maître Mabela, qui chercha à calmer le jeu.
Il recommanda à Manzenza Nsala-mu Nsala de passer le soir au journal télévisé de 20 heures sur la RTNC pour faire la déclaration suivante : « Si c’est notre attitude qui a amené Lutumba Simaro et les autres musiciens à quitter le TP OK Jazz, nous leur demandons pardon et les invitons à réintégrer l’orchestre ».
Mais, « Man » ne suivit pas la recommandation.
Ballet des médiateurs
Une véritable pression s’exercera sur Lutumba Simaro assiégé par une ribambelle de médiateurs.
Gérard Madiata (aujourd’hui disparu), Kiamwangana Mateta et d’autres personnalités comptèrent parmi ces messieurs bons offices.
Comme il l’avait décidé, Ngongo Luwowo lui, réunit dans son cabinet ministériel, d’une part Lutumba Simaro qui avait à ses côtés Josky, Ndombe, Makoso, Diatho Lukoki, Lokombe et, d’autre part, Marie-Louise Akangana et ses proches.
Simaro Masiya ne cacha pas son dépit. Il dit avoir été humilié et le préjudice a touché aussi sa famille. Flairant l’échec de la médiation, Ngongo Luwowo voulut imposer son autorité de ministre pour décréter la réconciliation.
Lutumba n’apprécia pas. Josky Kiambukuta, Ndombe, Makoso, Lokombe et compagnie décidèrent de quitter le bureau ministériel. Queue de poisson.
Le pardon de Marie-Louise et la médiation du Maréchal Mobutu
Inexorablement, la situation continuait d’échapper à Marie- Louise Akangana. Elle fit profil bas. Par l’entremise des médiateurs elle demanda pardon à « son grand-frère » (sic), Lutumba Simaro. Ce dernier fut ému.
Les souvenirs de 28 années ininterrompues de carrière aux côtés du Grand Maître Franco lui revinrent en mémoire. Un dilemme cornélien naquit dans son esprit.
Faut-il regagner le TP OK Jazz ou continuer avec Bana OK ? That was the question.
S’enfermant dans son salon avec un de ses proches, Lutumba ouvrit son coeur et demanda conseil. «Malou me demande pardon, Qu’en dites vous ? ».
Réponse de l’interlocuteur : « La question est de savoir dans quelle mesure elle est sincère. Et si ce pardon n’est-il, après son échec, qu’une façon de vous endormir en attendant une nouvelle occasion de vous frapper encore, cette fois-là avec succès ? »
Lutumba Ndomanueno, qui suivait les yeux englués de larmes prit un temps de réflexion, avant de décider : « Oui, vous avez raison. Et puis, que vont dire les musiciens qui m’ont témoign » leur solidarité dans la création de Bana OK, si je revenais en arrière ? »
Le « Poète » Simaro mettait ainsi définitivement et de façon fort décisive une croix sur le TP OK Jazz. Non sans douleur… Quelques mois plus tard, le Protocole du Président de la République invitait l’orchestre Bana OK à agrémenter à Gbadolite une fête du Maréchal Mobutu.
C’était l’occasion pour le Chef de l’Etat, fan de Franco et du TP OK Jazz, de demander Simaro de réintégrer le groupe laissé par Luambo Makiadi.
Lutumba expliqua au Maréchal : « La crise de confiance entre la famille Luambo Makiadi et moi est trop profonde. Nous n’aurons pas tout le temps l’occasion de vous rencontrer pour une médiation ». Mobutu Sese Seko était convaincu…
Mais, le flambeau ne fut maintenu allumé que quelques années. En effet, à l’orée des quatre ans de disparition du Grand Maître Franco, son groupe qui se portait comme un charme grâce à des succès comme « Daty pétrole », « Eau bénite » Ofela … succomba de manière soudaine.
Rue Boso-Bolo dans la commune de Kasa-Vubu, les conciliabules et les réunions marathon s’étaient multiplies. Des musiciens fidèles à Lutumba Simaro au grand jour y avaient participé curieusement en catimini. Manzenza Nsala-mu-Nsala, manager et Public Relations du TP OK Jazz était dans le groupe.
Coup de poignard dans le dos ? Marie-Louise Akangana alias Malou, charismatique sœur cadette de feu Luambo Makiadi, avait un plan.
Janvier 1992, elle laissa éclater sa bombe. Dans la lettre qu’elle lui a adressée, Lutumba Simaro, qui a pris la direction du TP OK Jazz à la mort du Grand Maître Franco, est appellé à passer sur avenue de la Poste à Limete à la résidence du disparu, pour y remettre l’équipement musical qu’utilisait l’orchestre.
En clair, il était déchu de sa qualité de président. Son adjoint, le chanteur Josky Kiambukuta devait lui succéder.
Au sein du TP OK-Jazz, la bombe provoqua un extraordinaire élan de solidarité autour de Lutumba Simaro.
Pour Josky, « si Manzenza avait décidé de tuer le TP OK Jazz, il avait réussi son coupe ».
Dans son coin, Lutumba Ndomanueno Simaro, amer pensait à la suite désormais à donner à sa carrière.
Ragaillardi par le soutien de ses collaborateurs, se jeta à l’eau en acceptant sur proposition du même Kiambukuta, de créer le groupe Bana OK.
Avec, autour de lui, la quasi-totalité des effectifs (musiciens et administratifs) du TP OK Jazz, à l’exception des chanteurs Fukiau Pepito et Bulite ainsi que du guitariste Porthos.
La bombe Sirnaro
Ce samedi-là de fin janvier 1992 dans la nuit, le TP OK Jazz jouait chez « Mère Kusala » au quartier Bon Marché, à Barumbu.
Quand sonna minuit, Simaro prit le micro. La voix étranglée par l’émotion, il annonça la création du groupe musical « Bana OK ».
Dimanche 12 heures. Au sommaire de l’émission « Karibu Variétés », le journaliste Manda Tchebwa lâcha à son tour la bombe. Emoi dans la ville.
Lundi 10 heures. Un proche du TP OK jazz rencontra Marie-Louise Akangana à la résidence de Franco et tenta de l’amener à mettre de l’eau dans son vin.
« Il faut sauver l’orchestre. C’est dans votre intérêt avant tout car, le groupe est une source de revenu pour votre famille. Si le TP OK Jazz disparaît, le public ne sera pas éternellement dans le deuil. Demain, il dansera au rythme d’un orchestre explique le visiteur à la charismatique Malou. Qui resta de marbre. Témoins de l’entretien, Sylvie fille Luambo Makiadi. Lambio Larnbio (le même), un enfant Siongo Bavon, célèbre musicien disparu, frère cadet de Franco ».
Sur ces entrefaites débarquait Ngongo Luwowo, ministre de l’Information. Il demanda un aparté avec Marie-Louise Akangana.
A l’issue du long entretien, le médiateur décida de réunir les parties dans son cabinet.
Pour sa part, arrivé quelques temps après sur les lieux, le modéré et conciliant Maître Lumeya, avocat- conseil de la Succession Luambo à côté de l’intransigeant Maître Mabela, qui chercha à calmer le jeu.
Il recommanda à Manzenza Nsala-mu Nsala de passer le soir au journal télévisé de 20 heures sur la RTNC pour faire la déclaration suivante : « Si c’est notre attitude qui a amené Lutumba Simaro et les autres musiciens à quitter le TP OK Jazz, nous leur demandons pardon et les invitons à réintégrer l’orchestre ».
Mais, « Man » ne suivit pas la recommandation.
Ballet des médiateurs
Une véritable pression s’exercera sur Lutumba Simaro assiégé par une ribambelle de médiateurs.
Gérard Madiata (aujourd’hui disparu), Kiamwangana Mateta et d’autres personnalités comptèrent parmi ces messieurs bons offices.
Comme il l’avait décidé, Ngongo Luwowo lui, réunit dans son cabinet ministériel, d’une part Lutumba Simaro qui avait à ses côtés Josky, Ndombe, Makoso, Diatho Lukoki, Lokombe et, d’autre part, Marie-Louise Akangana et ses proches.
Simaro Masiya ne cacha pas son dépit. Il dit avoir été humilié et le préjudice a touché aussi sa famille. Flairant l’échec de la médiation, Ngongo Luwowo voulut imposer son autorité de ministre pour décréter la réconciliation.
Lutumba n’apprécia pas. Josky Kiambukuta, Ndombe, Makoso, Lokombe et compagnie décidèrent de quitter le bureau ministériel. Queue de poisson.
Le pardon de Marie-Louise et la médiation du Maréchal Mobutu
Inexorablement, la situation continuait d’échapper à Marie- Louise Akangana. Elle fit profil bas. Par l’entremise des médiateurs elle demanda pardon à « son grand-frère » (sic), Lutumba Simaro. Ce dernier fut ému.
Les souvenirs de 28 années ininterrompues de carrière aux côtés du Grand Maître Franco lui revinrent en mémoire. Un dilemme cornélien naquit dans son esprit.
Faut-il regagner le TP OK Jazz ou continuer avec Bana OK ? That was the question.
S’enfermant dans son salon avec un de ses proches, Lutumba ouvrit son coeur et demanda conseil. «Malou me demande pardon, Qu’en dites vous ? ».
Réponse de l’interlocuteur : « La question est de savoir dans quelle mesure elle est sincère. Et si ce pardon n’est-il, après son échec, qu’une façon de vous endormir en attendant une nouvelle occasion de vous frapper encore, cette fois-là avec succès ? »
Lutumba Ndomanueno, qui suivait les yeux englués de larmes prit un temps de réflexion, avant de décider : « Oui, vous avez raison. Et puis, que vont dire les musiciens qui m’ont témoign » leur solidarité dans la création de Bana OK, si je revenais en arrière ? »
Le « Poète » Simaro mettait ainsi définitivement et de façon fort décisive une croix sur le TP OK Jazz. Non sans douleur… Quelques mois plus tard, le Protocole du Président de la République invitait l’orchestre Bana OK à agrémenter à Gbadolite une fête du Maréchal Mobutu.
C’était l’occasion pour le Chef de l’Etat, fan de Franco et du TP OK Jazz, de demander Simaro de réintégrer le groupe laissé par Luambo Makiadi.
Lutumba expliqua au Maréchal : « La crise de confiance entre la famille Luambo Makiadi et moi est trop profonde. Nous n’aurons pas tout le temps l’occasion de vous rencontrer pour une médiation ». Mobutu Sese Seko était convaincu…