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Floribert Chebeya, l’homme qui dérangeait le pouvoir congolais


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Source: Paris-Match

Il était l’un des hommes les plus respectés d’Afrique pour son combat courageux pour la démocratie. Le président de l’ONG indépendante Voix des Sans Voix (VSV), Floribert Chebeya Bahizire, également secrétaire exécutif du Réseau national des ONG des droits de l’Homme de la République démocratique du Congo, a rencontré la mort sur son chemin mardi dernier.

Son corps a été retrouvé au petit matin mercredi dernier dans une banlieue proche de son domicile de Kinshasa, sur la banquette arrière de son véhicule, les mains menottées derrière le dos, le pantalon et le sous-vêtement rabaissés sur les genoux, précise un collectif d’ONG congolaises de défense de droits de l’Homme.

Son chauffeur a également été assassiné et son cadavre retrouvé dans un autre quartier de la capitale congolaise. Mardi 1er juin, le défenseur des droits de l’Homme avait été convoqué par le général John Numbi, le chef de la police locale, dans la commune de Ligwala, à Kinshasa, rapporte Amnesty International. Peu avant 20h, Floribert Chebeya prévient ses proches par SMS pour leur indiquer qu’il n’avait toujours pas rencontré le général. Il envoie ensuite un nouveau message, expliquant qu’il quitte l’Inspection pour l’université à bord de sa voiture.

Que s’est-il passé ensuite ? Pour Véronique Aubert, directrice adjointe du programme Afrique d’Amnesty International, il ne fait guère de doute que l’homme a été assassiné. «Nous sommes consternés et navrés par la mort dans des circonstances douteuses d’un défenseur des droits humains aussi important et respecté. Par le passé, Floribert Chebeya Bahizire avait été arrêté et harcelé par les autorités. Il semble qu’il ait payé le prix ultime pour son précieux travail.» Et d’exiger une enquête officielle. «Le gouvernement doit immédiatement enquêter sur ce meurtre et engager des poursuites contre les personnes soupçonnées d’en être responsables. Ceux qui défendent les droits des autres doivent être autorisés à poursuivre leur action sans être harcelés ni persécutés.»

Une enquête officielle…
Mis sous pression diplomatique par les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne et même les Nations unies, le gouvernement congolais a accepté la demande d’Amnesty International et a confié le dossier à la justice de son pays. «John Numbi (de ses fonctions officielles) a été suspendu afin que le procureur général puisse mener ses investigations sans problème et pour faire en sorte que rien ne s’oppose à l’enquête», a expliqué à Reuters Daniel Lubo, fonctionnaire du ministère de l’Intérieur. Samedi soir, le Conseil de défense suprême de RDC s’est réuni en la présence du président Joseph Kabila, de son Premier ministre et du chef des forces armées. Le colonel Daniel Mukalay, membre des services spéciaux de la police, a été mis aux arrêts dans le cadre de l’enquête sur la mort de Chebeya, mais il n’a pas été inculpé, a ajouté Daniel Lubo.

Reste que le harcèlement par les autorités congolaises des défenseurs des droits de l’Homme n’est pas un fait nouveau. En mars 2009, Floribert Chebeya, et d’autres membres de la Voix des sans voix (VSV) avaient été violemment battus puis menacés avec un revolver, par des fonctionnaires de l’Agence nationale de renseignements (ANR). Dans son dernier rapport, Amnesty International évoque «de graves violations du droit international humanitaire». «Dans l’ensemble de la République démocratique du Congo (RDC), l’armée, la police et les services du renseignement se sont rendus coupables, parfois pour des motifs politiques, de graves violations des droits fondamentaux, notamment de multiples actes de torture et autres mauvais traitements, arrestations arbitraires et violences sexuelles.», explique l’ONG. En avril dernier, un caméraman était assassiné sous les yeux de son épouse dans l’Est du pays, le sixième journaliste en cinq ans à trouver la mort dans la région.
Yannick Vely – Parismatch.com

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