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Par
RFI
Publié le 30-11-2018
Modifié le 30-11-2018 à 12:08
En France, le budget de l’aide au développement doit sensiblement augmenter d’ici 2022. C’est la promesse faite l’an passé par le président Macron. Il avait notamment développé cette promesse, il y a tout juste un an, lors de son déplacement à Ouagadougou au Burkina Faso. Dans ce cadre, l’Agence française de développement va jouer un rôle de premier plan. En 2019, celle-ci sera dotée d’un milliard d’euros de crédits supplémentaires pour intervenir dans les pays les plus pauvres et notamment au Sahel. Certains députés de la majorité regrettent toutefois l’absence de transparence de l’action de l’AFD et appellent à un pilotage plus politique de l’aide française.
Le 14 novembre dernier, devant la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, le député Frédéric Barbier met les pieds dans le plat. Lors de la présentation du projet de contrats d’objectifs et de moyens de l’agence française de développement pour la période 2017-2019, ce parlementaire de la majorité formule deux critiques : non seulement le document remis est trop court, estime-t-il, mais il est surtout présenté trop tard. « Son examen s’apparente plus à un enregistrement formel qu’à une véritable occasion de se prononcer sur le fond du projet », regrette le député.
Une critique à peine voilée de l’AFD et de son fonctionnement. En creux, certains députés reprochent à l’agence son manque de transparence, comme Aina Kuric, député La République en marche : « Ce que j’attends de l’AFD, c’est qu’on ait un véritable suivi sur tous les investissements, les prêts, les dons qui sont faits, pour qu’on puisse – nous, derrière – évaluer et mieux contrôler, c’est aussi notre rôle, les différentes actions pour savoir si oui ou non, il y a des ajustements à faire. Aujourd’hui, c’est difficile à faire. »
Au-delà du fonctionnement de l’AFD, plusieurs députés de la majorité appellent un meilleur pilotage politique de l’aide au développement, à l’image d’Hubert Julien-Lafferière : « Aujourd’hui, on est dans une situation où c’est trop complexe. Il y a un manque de lisibilité parce qu’on a une mission d’aide au développement qui est partagée entre d’autres programmes. L’un sous l’autorité du Quai d’Orsay, l’autre sous l’autorité de Bercy. Et ça, ce n’est pas très bon, donc je pense qu’il faudrait que l’ensemble de l’aide publique au développement soit sous l’autorité du quai d’Orsay. »
Ce sujet devrait faire l’objet d’un débat à l’Assemblée en début d’année prochaine lors de l’examen du projet de loi d’orientation et de programmation.
■ L’AFD présent au Liberia
Le Liberia est depuis quelques mois l’un des pays prioritaires pour l’aide française au développement. Conséquence de la visite de son président George Weah à Paris en février dernier. L’AFD a versé 5 millions d’euros d’aide budgétaire à Monrovia. Mais l’agence appuie aussi depuis ce mardi un projet d’aide à la création d’entreprises destinée à plusieurs milliers de jeunes libériens âgés de 18 à 35 ans. Là encore 5 millions d’euros, qui financeront aussi des bourses pour une quarantaine d’étudiants du supérieur.
C’est un projet qui a deux volets.
Rémy Rioux, directeur général de l’AFD
30-11-2018
– Par
Pierre Pinto