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RFI
Publié le 01-11-2018
Modifié le 01-11-2018 à 15:02
Alors que l’agence de presse Reuters a parlé lundi d’un AVC, la Lettre du continent affirme que le chef de l’Etat gabonais aurait été victime d’un œdème cérébral. A la présidence, on refuse de faire le moindre commentaire et l’on s’en tient à la version officielle : le président Ali Bongo se repose à l’hôpital du roi Faycal à Riyad en Arabie saoudite depuis mercredi. Cela fait une semaine que la Toile s’enflamme et à Libreville, la santé du chef de l’Etat occupe une bonne place dans les conversations. Reportage dans le quartier populaire PK6.
Pas de psychose particulière à Libreville, aucun déploiement militaire. Mais plus les jours passent, plus l’incertitude grandit, confient les habitants interrogés : « Ça me préoccupe vraiment parce que c’est le président et puis parce qu’on craint le pire dans le cas où il arrive malheur. Le pays bougerait », dit cette jeune femme. « Il est possible qu’il soit mort, il est aussi possible qu’il revienne en état d’invalidité pour ne plus gérer le pouvoir » ; « en fait, c’est ça qui fait l’incertitude qu’on vit tous au Gabon, la rumeur qui persiste. »
Au quartier PK6, on veut bien s’exprimer mais à condition que ce soit sous couvert d’anonymat. « On est en train de nous mentir sur quelque chose. Mais pourquoi on ne nous montre pas les images de son état ? S’il est assis dans une salle d’hospitalisation ou s’il est couché… Il faut qu’on nous le montre ! Mais on dit que le cas n’est pas alarmant. Mais c’est alarmant, pour nous c’est alarmant ! C’est notre président ! » ; « nous avons eu ça en 2009, lorsque le président de la République Omar Bongo est parti. Il avait eu un malaise. Donc mon souhait c’est qu’il revienne en forme, sur ses deux pieds » ; « c’est un président mal élu que beaucoup de gens n’aiment pas au Gabon. J’ai des amis qui prient pour qu’il ne revienne même plus jamais. C’est triste, mais pour certains ici c’est la solution » ; « le chef de l’Etat est un être humain. Moi, je ne peux pas spéculer ou bien encourager, anticiper la mort d’un individu. Ça, je ne suis pas d’accord. »
Dans la presse, très peu d’articles sur le sujet. « Tout le monde cherche un angle d’accroche. On préfère se montrer prudent car nos journaux pourraient être rapidement fermés », confie un directeur de publication.