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-La Majorité présidentielle, l’Opposition et la Société civile continuent de s’entredéchirer autour des portefeuilles ministériels à se partager au sein du très attendu gouvernement de cohésion nationale.
A voir comment hommes et femmes, ministres en fonctions comme candidats ministrables, se débattent pour ne pas rater le train d’un exécutif qui parait comme celui de la dernière chance, c’est comme si en dehors de la fonction ministérielle, il n’y a plus d’autre alternative pour la patrie.
« Jeune Afrique » a ainsi pleinement raison de se demander, dans une de ses livraisons s’il y a « une vie après le pouvoir ». L’interrogation renvoie à ces Africains qui alignent les mandats politiques à n’en point finir, comme s’ils étaient nés ministres et mandataires publics et devaient mourir sous ce statut. Dans un Etat « normal », les citoyens postulent pour des mandats publics dans l’unique souci de se rendre davantage utiles à leur communauté. Mais en Afrique et singulièrement en République Démocratique du Congo, la culture de l’enrichissement rapide e personnel par le biais des charges publiques prend le dessus sur celle du sacrifice, du don de soi, de l’exercice du pouvoir pour le bien collectif.
Cela tient le plus souvent au fait qu’au moment de leur nomination, certains ministres prennent leurs fonctions sous le statut de locataires, sans voiture, sans comptes bancaires, monogames et parfois sans veste ni cravate, pour en repartir avec un parc immobilier et automobile scandaleux, millionnaire, polygame et une garde- robe pareille à une constellation des griffes de meilleurs couturiers occidentaux. Quand on a passé le plus clair de son temps à « se servir » au détriment de la multitude, à « s’installer » et « installer », à prendre des pots de vin ou à corrompre, à abuser de ses pouvoirs, à n’avoir aucune considération pour les citoyens d’en-bas, on ne peut qu’avoir peur de redevenir « monsieur tout le monde », sans pouvoirs, sans privilèges, sans garde rapprochée et sans argent. Etre ministre et mourir: telle est désormais la devise de l’écrasante majorité des Congolais. L’on comprend pourquoi les salles d’attentes des cabinets du président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo, et du président de l’Assemblée Nationale, Aubin Minaku, ne désemplissent pas. Au Palais du peuple comme dans leurs résidences officielles, ils sont fréquentés sans relâche par des courtisans qui ne demandent qu’une chose : devenir ministres. On comprend aussi pourquoi chaque mouture des ministrables balancées dans les médias fait trembler plus d’un.
Le feuilleton des listes des ministrables, lancé il y a sept mois, se poursuit, avec d’interminables épisodes.
Senghor, Nyerere, Kaunda et d’autres…
Pourtant, l’Afrique n’est pas orpheline de dirigeants ayant montré l’exemple dans la voie de la retraite politique honorable, marquée par une « carrière » de médiateurs, de technocrates, de conférenciers, d’experts, de consultants qui ont davantage renforcé leur crédibilité. Les Sénégalais Léopold Sédar Senghor et Abdou Diouf, le Tanzanien Julius Nyerere, le Zambien Kenneth Kaunda, les Béninois Mathieu Kérékou et Nicephor Soglo, le Ghanéen Jerry Rawlings, le Botswanais Ketumile Masire, le Nigeria Olusegun Obasanjo, les Sud-Africains Nelson Mandela et Thabo Mbeki, le Mozambicain Chissano, le Burundais Pierre Buyoya. . . constituent des modèles d’anthologie pour une Afrique où la peur du lendemain continue de hanter les hommes au pouvoir.
On les voyait ou on les voit encore sillonner le continent, pour jouer la médiation dans tel conflit armé, en vue de faire taire les armes et réconcilier des frères ennemis, superviser des régimes de transition ou des processus électoraux. En RDC, on n’oubliera pas de si tôt la médiation conduite par Nelson Mandela en avril 1997, sur le bateau Outeniqua, au large de Pointe Noire, pour tenter un rapprochement entre le maréchal Mobutu et le « rebelle » Laurent-Désiré Kabila. De même, l’on garde un agréable souvenir de Ketumile Masire, l’homme qui avait permis de renouer le fil du dialogue entre le pouvoir de Kinshasa et ses mouvements armés, à partir de l’année 2001, jusqu’à l’apothéose de Sun City, à savoir la signature, en décembre 2002, de l’Accord Global et Inclusif pour la période de Transition
(2003- 2006).
Jusque-là, les Congolais de la RDC peinent à inscrire leurs noms au panthéon des Chefs d’Etat à la retraite, bien dans leur peau, après avoir rendu de bons et loyaux servis à leur nation, réclamés sur les fronts politiques et diplomatiques à travers le continent. Ce ne sont pourtant pas les opportunités d’une démocratie adulte et d’une alternance politique apaisée qui manquent. Kasa-Vubu avait refusé de passer la main en 1965, après avoir perdu les élections législatives et Mobutu, en 1992, au terme de la Conférence Nationale Souveraine avait fait une interminable résistance aux résolutions de ce forum. On connaît la suite.
Kimp
Le Phare