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Par Direct.cd
-L’absence de l’identité communautaire, de l’amour de la patrie et le clientélisme des acteurs politiques et des hommes en uniforme sont autant de raison qui justifient le cycle de guerre dans l’est de la RDC. Depuis 1994, la partie orientale de la RDC est sujette à des conflits d’origine lointaine impliquant des forces étrangères appartenant à des nations voisines. Des soldats rwandais et angolais plus régulièrement, et de moins en moins les armées ougandaise et burundaise font des expéditions sur le territoire congolais sous la barbe des gouvernants. L’on a comme l’impression que l’histoire se répète chaque fois et les solutions proposées aux problèmes récurrents sont toujours remises en question alors que des hommes et des enfants continuent à se faire tuer sans que nul ne s’en inquiète réellement.
Les crises internes au Rwanda, à l’Ouganda et au Burundi ou celles opposant Kigali à Kinshasa comportent des lourdes conséquences sur le territoire congolais. Ces conséquences gagnent tous les domaines de la vie : l’économie, la politique, le social, le culturel, l’environnement et l’humanitaire. En près de 20 ans, les populations de l’est de la RDC et ceux de certaines régions de l’Ouest ont connu leurs pires cauchemars en étant soumis à fuir au moindre crépitement des balles.
L’éternel départ
Les images de la RDC sur les médias de télévisions internationales sont souvent celles des marrées humaines, femmes et enfants, portant des fardeaux sur la tête et se déplaçant d’un territoire à un autre. C’est l’éternel départ. Les commentaires sur l’armée congolaise sont souvent orientés dans le sens des replis stratégiques que d’offensives fulgurantes. Lorsque l’armée nationale décampe et quand elle arrive ou quand les mutins et autres rebelles investissent le terrain, c’est la peur dans l’âme du congolais qui est exposé à toute sorte de danger : pillage et viol.
À la fin du régime Mobutu, les politiques avaient beau fait de promettre la conquête et la reconquête de certaines grandes villes, pourtant elles ont continué à tomber les unes après les autres sous le contrôle de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) appuyée déjà par des troupes rwandaises, ougandaises et burundaises. Quelques mois plus tard, la nouvelle rébellion du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) fut arrêtée net à Kinshasa par la bravoure d’une population qui n’avait pas adhéré à l’idée de la prise de la capitale.
Nkunda, Ntaganda et Makenga
Cependant, Laurent Nkundabatware et Bosco Ntaganda et maintenant le colonel Sultani Makenga n’ont jamais cessé de menacer l’intégrité territoriale de la RDC, se moquant des acquis du passé et des différents sacrifices consentis par les pères de l’indépendance congolaise et de tous ceux qui ont consacré leur vie à la pacification du pays. Face à cette triste réalité, des voix s’élèvent pour appeler à la prise de conscience collective.
À l’occasion d’un récent débat organisé à Kinshasa sur les enjeux de la guerre de l’est, le professeur Philippe Biyoya, a déploré l’absence des solutions concrètes de la RDC sur le plan diplomatique pour faire face à la présence sur son territoire des milices étrangères, notamment les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). Il a estimé que la présence des rebelles rwandais empêche, depuis 18 ans, au gouvernement congolais d’avoir le plein contrôle d’une vaste étendue du territoire situé entre le nord et sud-Kivu.
Une affaire de tous
L’autre raison de la débâcle collective face aux invasions étrangères et autres mutineries locale serait l’absence d’une identité communautaire qui permet aux populations de barrer toute velléité négative d’où qu’elle provienne. Le partage d’intérêt commun et, surtout, des acquis communautaires ferait défaut au peuple congolais qui considère que son territoire est d’abord l’affaire du gouvernement avant de devenir la sienne. Le ministère de la Citoyenneté doit s’y investir pour changer la donne.
Le mauvais traitement des hommes en uniforme, l’absence de civisme dans les habitudes des congolaises, les crises politiques à répétition, les frustrations, la duplicité et le clientélisme de la classe politique congolaise sont autant des raisons qui maintiennent ouvert, sur la RDC, le corridor de la violence. Alors que des fils et filles de la RDC sont une nouvelle fois meurtris, d’aucuns sont étonnés de constater que les divergences sont toujours d’actualité entre l’opposition et la majorité présidentielle. Au niveau de la société civile, les actions posées le sont de manière isolée alors que la nation devait se lever unanimement pour condamner d’une seule voix la guerre.
Le retour de la paix
Les analystes estiment que l’intégrité territoriale doit être l’affaire de tous sans exception. A l’exemple du Premier ministre qui a fait un déplacement à la province du Nord-Kivu pour apporter son soutien à l’armée et réconforter la population de ce coin, toutes les énergies doivent être mises à contribution pour mettre fin à la guerre. La formation d’une armée professionnelle dont les troupes sont dévouées à la cause nationale et qui bénéficie de la confiance de la population et le respect des principes démocratiques dans la gestion de l’État sont également des atouts pour le retour de la paix.
Lors d’une récente intervention sur le plateau d’une télévision privée à Kinshasa, le prophète Joël Francis Tatu de la Mission apostolique et prophétique pour le réveil (MAPR) a invité les Congolais à l’amour de la patrie sans lequel la nation ne peut se développer. Tout homme, a-t-il dit, est d’abord citoyen d’une patrie, d’où l’immense devoir de s’investir pour porter haut son pays en évitant la corruption et tout autre dérapage.
Jules Tambwe Itagali