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Huit élections en 26 mois seulement: Le piège du calendrier global est la nouvelle Transition…


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Urnes de la CENI
Urnes de la CENI

Ils ont coupé la poire en deux en croyant mettre d’accord Pro et Anti-calendrier Malu-Malu. Sitôt le point de presse terminé le mardi 3 juin 2014, ils sont rentrés chacun chez lui, fier de la mission accomplie. Leurs noms et fonctions par rapport à la région des Grands-Lacs : Mary Robinson, envoyée spéciale du Secrétaire général de l’Onu, Boubacar Diarra, envoyé spécial de l’Union africaine, Koen Vervaeke, envoyé spécial de l’Union européenne et Russ Feingold, envoyé spécial des Etats-Unis. Au cours de ces dernières 72 heures, c’est la jubilation dans le camp des Anti, convaincu d’avoir écrasé la Majorité et son autorité morale ! Une sorte de prélude au Mundial du Brésil. Pourtant, les “initiés” savent, eux, ce qu’ils ont gagné en réalité des empoignades : juste l’assurance d’une nouvelle Transition pour en énième partage du pouvoir. Car, en 26 mois qui nous séparent du délai constitutionnel pour la tenue de la présidentielle, tout le monde sait qu’il est techniquement impossible d’organiser les élections locales, municipales, urbaines, provinciales (avec en sus les sénatoriales et les “gouvernorales”), législatives et  présidentielle ! Moralité : est pris qui croyait prendre, ou plutôt sont pris qui croyaient prendre…

 

 

            Apollinaire Malu-Malu vraiment peut se frotter les mains, pour autant que les “soupçons” de l’Opposition lui attribuant l’intention de prolonger le mandat du Président Joseph Kabila se révèlent fondés. Car, à dater du 30 juin 2014, il faut compter 29 mois (seulement) pour atteindre le cap (fatidique ?) du 20 décembre 2016 pour les uns, du 19 décembre 2016 à minuit pour les autres.

            Or, le respect strict des prescrits de la Constitution impose la convocation du scrutin présidentiel 90 jours avant la fin du mandat du président en fonction. L’article 73 dispose, en effet, que ” Le scrutin pour l’élection du Président de la République est convoqué par la Commission électorale nationale indépendante, quatre-vingt dix jours avant l’expiration du mandat du Président en exercice“.

            Concrètement parlant, il faut déduire des 29 mois restants les trois mois constituant les quatre-vingt dix jours. Ainsi, toutes les étapes du processus électoral doivent se jouer dans un mouchoir de poche : 26 mois pleins. Et encore, en comptant à partir du 30 juin 2014, une date qu’aucun esprit rationnel ne prendrait en compte. Ceci d’un.

            De deux, le préalable du recensement administratif ne peut plus être contourné. Vital Kamerhe aura eu le mot juste en considérant que c’est un non sens d’en tenir compte pour la présidentielle et les législatives à venir sans l’appliquer aux urbaines, municipales et locales déjà programmées.

            Or, tous les experts s’accordent au moins sur ce point-là : ce n’est pas en une année, qu’il sera possible de réaliser ce recensement.

            Pour rappel, l’Udps avait boycotté en 2005 le processus référendaire et électoral au motif de non application d’une résolution du Dialogue intercongolais imposant le recensement général de la population avant toute élection; ce qui ne l’empêchera pas de ne pas en tenir compte en 2011.

            Bref, le Congo se trouve dans la quadrature du cercle consistant, d’une part, à organiser un recensement qui prendra au minimum deux ans (2014 à 2016) et, d’autre part, à organiser 8 types d’élections ne devant pas dépasser 2016.

 

La grosse charge revient au Gouvernement

 

            Comme relevé cependant dans “LES BALISES DE NDL” mises en ligne ce jeudi 5 juin 2014 autour de midi, le vrai problème qui se pose est celui du financement. Rappel y est fait des financements du principal bailleur électoral en RDC, en l’occurrence ceux de l’Union européenne. Si en 2006, l’Union s’était engagée pour 500 millions de dollars Us, en 2011 elle s’est limitée à 67 millions, et encore pour le processus allant jusqu’à 2013.

            Certes, au cours du point de presse du mardi 3 juin 2014, la communauté internationale, par la voix de Mary Robinson et de Koen Verveake, a fait des promesses. On a déjà le calendrier pour les élections locales, nous voulons vraiment avoir un calendrier global pour les élections jusqu’au mois de décembre 2016“, a dit la première, relayée par le second qui a estimé qu'”ll faut nous voyions très clairement comment les différentes élections, locales, provinciales, législatives et présidentielle seront engagées, et comme ça nous, en tant que partenaire, on peut travailler ensemble avec la Céni“.

            Mais, personne cependant n’est dupe ou plutôt personne n’est censée l’être, surtout côté RDC quand on sait que les Etats-Unis, par la voix autorisée du secrétaire d’Etat John Kerry, ont annoncé juste 30 millions Usd et que ça va se limiter là. Ceci de un.

            De deux, ce serait un miracle que de voir l’Union européenne et les Etats membres faire égal ou mieux qu’en 2006.

            Finalement, toute la grosse charge revient au Gouvernement congolais qui a dû débourser 400 millions de USD pour financer la présidentielle et les législatives du 28 novembre 2011.

            En d’autres termes encore, c’est à la RDC, et à la RDC seule – et encore sous le leadership de Joseph Kabila – de trouver des moyens pour organiser les huit échéances électorales recommandées par les envoyés spéciaux.

 

Un Kabila bien en poste après 2016

 

            D’Etienne Tshisekedi à Samy Badibangi en passant par Léon Kengo, Vital Kamerhe, Martin Fayulu, Félix Antoine Tshisekedi et autres les frères Joseph Olenghankoy et Emery Okundji, tout ce beau monde en est conscient : Gouvernement Matata ou Gouvernement de cohésion nationale, la RDC devra trouver l’enveloppe du défi susceptible de dépasser le milliard de dollars américains.

            Par voie de conséquence, ils connaissent, eux, le chemin à suivre : celui d’une nouvelle Transition inexorable avec, en toile de fond, le partage du pouvoir inéluctable.

            En d’autres mots, Joseph Kabila a toutes les chances de rester aux affaires après 2016 ! N’en déplaise à ceux qui ont une lecture erronée des évidences.

            Déjà, signe avant-coureur : la délégation de l’Udps aux rounds de la Monusco a oublié de révéler aux combattants ce dont il a été question lors de l’audience accordée à l’Opposition par les envoyés spéciaux. Elle n’a pas soulevé la question de l’impérium. Elle ne l’a même pas fait au cours de la rencontre organisée après à l’ambassade des Etats-Unis.

            L’image peut alors choquer d’aucuns, mais on croit se (re)trouver au palais du Pharaon où le serpent de Moïse avait avalé tous les serpents des pro-Pharaon. Comme qui dirait :  le serpent de Kabila fait d’une bouchée tous les serpents de l’Opposition plurielle.

            Le réveil risque d’être dur surtout pour celle-ci, car l’ultime bataille pour elle est de survivre au 2016 avec un Joseph Kabila bien en poste.

            Elle va devoir dire que c’est dans l’intérêt de l’Etat, de la Nation, du Peuple à des combattants qui auront, eux, vendu la peau de l’ours avant de l’avoir tuée…

 

Omer Nsongo die Lema  

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