Source: Forum Hinterland
Coincidence temporelle ,ce 20 février 2010 nous renvoie à la date du 20 février 1960, jour inoubliable de la clôture de la Table Ronde de Bruxelles marquant la proclamation de l’Indépendance du Congo au 30 juin 1960.
Comment ont-ils réussi à arracher cette décision salutaire pour le peuple congolais sous le joug colonial depuis 80 ans et que personne ne pouvait prédire cette issue 2 ans auparavant ?
Dans les contextes de l’époque, avec la prise de conscience de la liberté et de l’autodétermination des élites politiques congolaises rejoignant l’ère des émancipations de plusieurs nations colonisées dans le monde, la Belgique surprise par le vent de l’histoire ne pouvait plus résister aux coups de boutoir congolais.
La Table Ronde politique débuta le 20 janvier 1960 réunissant les délégués du Royaume de Belgique et les leaders politiques et des chefs coutumiers congolais , sans Patrice Emery Lumumba, leader nationaliste, charismatique, président du MNC/L ,mouvement politique le plus important et le plus significatif au pays.
Les autorités coloniales font la diversion et tentent d’écarter Lumumba de ces négociations cruciales pour l’avenir du Congo. Le 21 janvier 1960,Lumumba est arrêté sous des fallacieux prétextes en l’incarcérant à la prison de Stanleyville (Kisangani) avant de le transférer à la prison de Jadotville(Likasi) .
La nouvelle de l’arrestation de Lumumba , crée plus qu’un émoi ,tout un choc qui ébranla les délégués congolais à la table ronde.
À la séance du 23 janvier 1960, les délégués congolais exigent à l’unanimité une délibération d’urgence de la conférence pour statuer sur cette sanction qui n’a pas de sens au moment qu’ils sont en train de débattre sur les modalités de l’accession du Congo à l’indépendance.
Sans tergiverser, Monsieur Lilar, président de la conférence inscrit à l, ordre du jour ,l’affaire Lumumba.
Dès l’ouverture de la séance, trois orateurs congolais, Bolikango, Kasavubu, Kashamura se succèdent à la tribune pour exiger la libération immédiate de Lumumba,ils arguent que Lumumba est l’un de ceux qui ont été les premiers à prendre conscience des responsabilité s congolaises.
Le ministre des colonies Monsieur De Schryver est contraint d’agir sous peine de voir chavirer la conférence ,étant donné la détermination des délégués congolais et il annonce à la séance du 25 janvier 1960 la libération de P.E.Lumumba et son arrivée imminente à la conférence.
À la séance du 27 janvier 1960 à laquelle, Lumumba prend part pour la première fois, il impulse une dynamyque qui électrise les délégués et imprime un rythme accéléré des débats. D’entrée de jeu il commence par remercier ses collègues délégués et le peuple congolais pour le soutien et les autorités belges pour sa libération. Haussant le ton, il réclame la libération de tous les prisonniers politiques et l’indépendance immédiate au 1er juin ,mais repoussée au 30 juin 1960 après débat et délibération.
Les délégués congolais réunissent aussitôt une conférence de presse sous la présidence de Lumumba, qui prenant la parole qualifie cette journée d’historique. En patriote tribun ,il monte un scénario de réconciliation par des accolades entre tous les délégués politiques et chefs coutumiers avant de passer la parole aux autres délégués dont Bolikango( ASSORECO ),Bolya et Pongo(PNP), Moise Tshombe(CONAKAT ),Jason Sendwe (BALUBAKAT).
Dans la soirée , tous les délégués répondent à l’invitation de Lumumba de fêter l’événement(avant l,apothéose au pays) à l’Hôtel Plaza de Bruxelles, soirée agrémentée au rythme de tcha,tcha,tcha, ,indépendance tozui ,chanson composée instantanément par Kabasele Joseph,surnommé le Mozart congolais.
À suivre :prochainement, les dessous de la table ronde, les responsabilité s politiques de Lumumba, leader visionnaire ;le comportement des politiques belges.