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Il était une fois un prêtre nommé Jacques Roux…


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  Par J.-P. Mbelu
 
Une eglise

-Si vous voulez cacher quelque chose à certains nègres, disait je ne sais plus qui, mettez-le dans un livre…

 Les attaques violentes ou injurieuses contre les prises de positions politiques d’un prêtre X ou d’un pasteur Y poussent certains compatriotes à poser les questions du genre : « Et lui, X ou Y, pourquoi se mêle-t-il des affaires politiques ? »  Comme si, la politique en tant que contribution à l’édification citoyenne de la cité était la chasse gardée d’une catégorie de représentants du peuple élus ou autoproclamés ! Il est possible que chez nous, ces compatriotes veuillent bien protéger certains de leurs pasteurs du dévoiement dans lequel la politique est tombée. De l’art de la gestion collective de la cité, elle est devenue, depuis plus de trois décennies, la porte d’accès à la mangeoire, par tous les moyens, le mensonge, la violence et la flatterie compris.
 
Néanmoins, il est quand même étonnant que dans un pays à plus de 80% de chrétiens, il y ait, chez plusieurs compatriotes, un oubli ou une ignorance de la tradition prophétique dans la Bible et surtout de l’option préférentielle de Jésus pour les tout-petits.  Que partant de cette base, un pasteur participe au  débat citoyen par ses écrits ou ses prises de position publiques dans une grande ouverture au débat, à la contradiction et même à la contestation, il y a là un engagement citoyen à assumer.
 
Lire serait un moyen de situer cet engagement dans l’histoire et de la comprendre malgré les abus auquel il a parfois conduit.
 
Il était une fois un  prêtre français nommé Jacques Roux…
 
Dans son livre, L’empire de la honte, Jean Ziegler, abordant la question du droit au bonheur (pour tous), rappelle que « les Enragés », conduits par le prêtre Jacques Roux se sont dressés contre les bourgeois démocrates ayant confisqué la Révolution française à ses débuts. Il cite quelques textes ayant fondé l’engagement de Jacques  Roux.  J’en cite deux:
 
« La liberté n’est qu’un vain fantôme quand une classe d’hommes peut affamer
l’autre  impunément. L’égalité n’est qu’un vain fantôme quand le riche, par son monopole, exerce le droit de vie ou de mort sur son semblable. La république n’est qu’un vain fantôme quand la contre-révolution s’opère, de jour en jour, par les prix des denrées, auquel les trois quarts des citoyens ne peuvent atteindre sans verser des larmes. »
 
« Députés de la Montagne , que n’êtes-vous montés depuis le premier jusqu’au quatrième étage des maisons de cette ville révolutionnaire, vous auriez été attendris par les larmes et les gémissements d’un peuple immense sans pain et sans vêtements, réduit à cet état de détresse et de malheur par l’agiotage et les accaparements, parce que les lois ont été cruelles à l’égard du pauvre, parce qu’elles n’ont été faites que par les riches et pour les richesses…Ô rage, Ô honte ! Qui pourra croire que les représentants du peuple français qui ont déclaré la guerre aux tyrans du dehors ont été assez lâches pour ne pas écraser ceux du dedans !? »
 
Jacques Roux, assumant son  rôle prophétique, à la suite d’un Amos, d’un Isaïe ou d’un Osée, s’est engagé, avec les « Enragés » dans la lutte pour le triomphe de la  justice sociale. En tant qu’intellectuel, il devait aussi avoir compris que « sa tâche n’est pas de séduire, mais d’armer ». Et l’une des armes les plus efficaces contre les intérêts des vampires de tous les temps est la parole ; une parole de vérité dite à temps et à contretemps ; une parole sortant les pauvres et les faibles de l’ignorance. Parmi les Pères de la Révolution française, il y a Marat.
Il écrit : «  L’opinion est fondée sur l’ignorance et l’ignorance favorise le despotisme. »  Et Jean Ziegler de commenter : « Informer, rendre transparentes les pratiques des maîtres est la tâche première de l’intellectuel. Les vampires craignent comme la peste la lumière du jour. »
 
De cette lumière peut naître l’éveil des consciences des petits, des pauvres et des faibles écrasés par l’ordre cannibale du monde. « De cet  éveil, peut-être, naîtra l’insurrection des consciences… ». Voilà qui fait peur aux « cosmocrates », aux nègres de service et à leurs laquais.