Istanbul, ville refuge pour Khashoggi et les opposants arabes en exilby Don Kayembe02/11/2018 Listen to this article « Je n’arrive toujours pas à réaliser ce qui s’est passé. A quel moment avons-nous failli ? » Vendredi 26 octobre, lors d’une interview accordée à la chaîne Habertürk, la fiancée turque de Jamal Khashoggi, assassiné dans l’enceinte du consulat saoudien à Istanbul le 2 octobre, s’interroge. Le malaise d’Hatice Cengiz est d’autant plus grand que c’est pour pouvoir l’épouser que le journaliste s’était résolu à pousser la porte du consulat de son pays situé dans le quartier d’affaires de Levent, sur la rive européenne d’Istanbul. Elle l’a attendu cinq heures sur le trottoir d’en face avant de donner l’alerte. « Istanbul, surtout depuis 2014, après le coup d’Etat qui a renversé l’Egyptien Morsi, est la seule capitale de la région qui tolère les opposants arabes. » Sinan Hatahet, analyste A 59 ans, le journaliste saoudien, critique du puissant prince héritier Mohammed Ben Salman (dit « MBS »), et exilé depuis 2017 aux Etats-Unis, comptait faire d’Istanbul sa base, rejoignant ainsi les nombreux opposants arabes qui y ont trouvé refuge ces dernières années après avoir fui les guerres ou l’oppression dans leurs pays. Celui dont la police turque cherche toujours le corps avait rendez-vous au consulat le 2 octobre afin de récupérer un document administratif attestant de son divorce d’avec sa première épouse. « Istanbul, surtout depuis 2014, après le coup d’Etat qui a renversé le président égyptien élu Mohamed Morsi, est la seule capitale de la région qui tolère les opposants arabes », explique Sinan Hatahet, un analyste proche de l’opposition syrienne, basé à Istanbul. Pour de nombreux ressortissants syriens, irakiens, égyptiens, yéménites et pour quelques saoudiens, une dizaine tout au plus, la ville des bords du Bosphore s’est muée en « une plateforme d’échanges pour les intellectuels arabes ». Une bonne partie de ces réfugiés sont des adeptes de l’islam politique, un courant de pensée que Jamal Khashoggi percevait… Read More Tags:A la UneMonde