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Un matin, l’écrivain Paolo Giordano tombe nez à nez, dans un kiosque, avec un calendrier à l’effigie du Duce. Si la question d’un retour du fascisme resurgit régulièrement dans le débat italien, il lui semble qu’elle se pose aujourd’hui avec une acuité nouvelle. Quand, et comment, la présence d’un tel calendrier est-elle devenue pire qu’acceptable : anodine ?
Dimanche, gare de Rome-Termini, huit heures du matin. Les gens ont l’air plus dispos que d’habitude. L’effet du passage à l’heure d’hiver, peut-être. J’entre dans un kiosque pour acheter de l’eau et des journaux. Il y a un peu d’attente à la caisse.
Dans un premier temps, je le remarque sans vraiment le reconnaître, comme si mon esprit se refusait à enregistrer cette anomalie. C’est un mécanisme cérébral assez courant, qui fait que l’on se refuse à voir les choses quand elles apparaissent là où l’on ne s’attendrait jamais à les voir.
Et pourtant cela ne fait pourtant aucun doute, il est bien là : entre le calendrier de la Juventus et celui de Mission impossible,
[…]
Paolo Giordano
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