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Joseph Kabila : l’expérience du terrain-Conférence de Paris sur la paix et la sécurité


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kabila a PARIS-Lorsque, du haut de la tribune de l’Union africaine en session ordinaire de juillet 2013, il annonce l’initiative d’une Conférence sur la paix et la sécurité en Afrique devant se tenir à Paris en ce mois de décembre, François Hollande est loin d’imaginer le dénouement de l’aventure M.23 dans les conditions où va se produire la débâcle de ce énième groupe armé. Du 25 octobre au 2 novembre, en effet, l’opération militaire combinée “Fardc/Brigade d’intervention de la Monusco” réduit le M.23 à sa plus simple expression. Ce qui a pour conséquence d’entamer le moral de la quarantaine de groupes armés congolais et étrangers écumant l’Est de la RDC. Avant de se rendre à Paris, Joseph Kabila entreprend un périple qui le conduit dans les trois provinces les plus troublées de la partie orientale et relance le processus de Kampala. Près d’un mois plus tôt, il venait de s’adresser au Congrès convoqué dans le cadre des Concertations nationales. En entrant à l’Elysée le 6 décembre 2013, il a un atout considérable qu’il entend partager avec tous les participants : l’actionnement réussi des pistes politique, diplomatique et militaire…

De quoi  inspirer naturellement et ses pairs africains et le collègue français hôte, tous présents à la Conférence de Paris prévue du 6 au 7 décembre 2013. D’autant plus que de tous les Chefs d’Etat, il est le seul à détenir la solution idoine, fondée sur l’expérience non de mais du terrain.

Effectivement, le développement de l’Afrique est hypothéqué en raison de l’existence, souvent “sponsorisée”, des groupes armés qui sont un véritable déni de la démocratie : Mali, Côte d’Ivoire, Sénégal, Nigeria en Afrique occidentale; Centrafrique, RDC, Burundi, Rwanda en Afrique centrale; Soudan, Ouganda, Somalie en Afrique orientale, Mozambique en Afrique australe, mais aussi Tunis, Lybie et Egypte – quoi que dans une forme différente – en Afrique du Nord.

Partout, le décor est le même : recours systématique et systémique à l’arme comme moyen de contestation, de pression, voire de conquête ou de reconquête du pouvoir. Au Nigeria et en RCA, ce recours prend même les allures d’une croisade religieuse !

Partout : du sang et des larmes sur fond de destruction du tissu économique et social. Partout : l’effort de guerre et l’effort de paix obèrent les maigres budgets nationaux.

Hasard du calendrier ou non, le jour même où le Conseil de sécurité de l’Onu se réunit à New York pour traiter de la question centrafricaine, Bangui est à feu et à sang. Le bilan provisoire des affrontements du jeudi 5 décembre 2013 entre ex-rebelles et nouveaux rebelles aligne près d’une centaine de morts.

Fait du hasard ou non, c’est le même jour que le nouveau président malien s’entend dire par le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabuis qu’il doit négocier avec les rebelles du Mnla ! IBK n’apprécie pas ce qui a tout d’une injonction.

Il y a là de quoi inciter les chefs d’Etat centrafricain (absent) et malien (présent) à approcher leur collègue congolais pour des conseils pratiques. Après tout, en douze ans d’exercice du mandat présidentiel, Joseph Kabila voit passer des choses.

Pour résoudre la crise armée récurrente dans son pays, il est de toutes les négociations, faisant toute sorte des concessions, sauf celle de remise en cause de l’Autorité de l’Etat, de l’unité nationale et de l’intégrité du territoire.

Pour la réunification et la pacification de la RDC, il se résigne à la concession du partage du pouvoir dans la formule inédite du “1+4”, tout comme à celle de l’intégration, dans l’armée, des mutins et des rebelles récidivistes.

Aujourd’hui, il cueille les fruits du pragmatisme, car les mêmes partenaires qui plaidaient hier pour le “brassage” ou le “mixage” sont les premiers à s’opposer à l’entrée ou à la rentrée des éléments M.23 dans les Fardc ! Ils réalisent à quel prix cette option constitue un facteur déstabilisant pour l’armée nationale.

 

Méthode Joseph Kabila

 

Pour y parvenir, Joseph Kabila utilise depuis 2001 au maximum son meilleur atout en management politique : la patience. Son carnet de parcours renseigne que presque chaque année, il se rend aux assemblées générales de l’Onu, à New York. Chaque année également, il participe à l’une ou l’autre des assises où la question congolaise est inscrite à l’ordre du jour : Union africaine, Sadc, Ceeac, Cirgl. On le voit tantôt aux Etats-Unis ou en Belgique, tantôt en France ou en Chine, tantôt en Angola ou en Afrique du Sud, tantôt en Ouganda ou au Rwanda.

Entre deux déplacements à l’étranger, il fait l’itinérance dans son pays en utilisant tout moyen de transport à sa portée : avion, bateau, auto, pied !

La dernière itinérance en date le conduit de Kisangani à Bukavu, du 20 novembre au 4 décembre 2013. Il passe par des villes et localités dont les unes sont encore en proie à l’insécurité du fait des groupes armés : Bunia, Beni, Butembo, Rutshuru, Goma…

Aux groupes armés, il a le mot juste : se démanteler, se désarmer, se démobiliser et se réinsérer dans la société, tant il est vrai qu’ils n’ont aucun avenir dans l’option belliciste.

Aux populations locales, il a le mot tout aussi juste : non à la vengeance, non au communautarisme; oui à la tolérance, oui à solidarité, oui à la vigilance.

Aux pays voisins, dont certains sont identifiés comme parrains des groupes armés, il a également le mot : “La défense demeure la priorité des priorités. (…) Ce n’est pas dans nos habitudes, nous, Congolais, de menacer nos voisins. La vérité que j’ai dite, c’est que nous voulons que tous nos neuf voisins commencent à respecter le Congo et ses habitants. Nous n’avons pas d’intérêt à provoquer nos voisins“.

Trois mots rassurants et convaincants, portés par une expérience qu’il ne peut que partager avec ses pairs africains confrontés, dans leurs pays respectifs, aux mêmes problèmes de sécurité.

Au moment où elle clôt ses travaux, la Conférence de Paris sait que la meilleure façon d’atteindre son objectif majeur, c’est de s’inspirer de la méthode Joseph Kabila.

 

Omer Nsongo die Lema 

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