-Le député provincial Janvier Mpete Mula et son co-accusé Mushimi, arrêtés il y a quelques jours à Moba, sont présentement jugés devant la Cour d’appel de Lubumbashi (Katanga, sud(est de la RD Congo) pour avoir tenté de créer une milice dans la localité de Mwele (territoire de Moba), fait constitutif d’« atteinte à la sûreté de l’Etat ».
Le co-accusé Mushimi, ayant estimé que « la procédure de flagrance n’a pas été respectée car le fait qui leur est reproché remonte au 31 août dernier à Moba », a introduit un appel à la Cour suprême de justice pour « vice de procédure ».
En même temps, il a demandé à la Cour d’appel de Lubumbashi – qui n’a pas répondu à cette requête – de ramener le procès à une procédure ordinaire. L’audience de vendredi 06 septembre 2013 a été suspendue, en attendant la décision de la Cour suprême de justice siégeant à Kinshasa.
« Les deux accusés ont été arrêtés à Moba, transférés à Kalemie, puis gardés actuellement à la prison de Lubumbashi. De son côté, l’Assemblée provinciale du Katanga affirme ne pas être officiellement saisie de ce dossier », rapporte Radio Okapi citant des sources judiciaires.
Des milices à Moba
L’épopée de la milice Bakata Katanga, qui avait envahi le centre-ville de Lubumbashi le 23 mars 2013, a relancé la question de l’insécurité créée par des milices armées au nord du Katanga.
« Les habitants de plusieurs entités administratives du Nord du Katanga vivent dans la misère et dans l’absence de l’autorité de l’Etat. Cette situation est à la base de l’émergence des groupes Maï-Maï qui sont pour la plupart de groupes des bandits », avaient déclaré lundi 8 avril 2013 des députés provinciaux élus dans les circonscriptions du Nord du Katanga, au cours d’une plénière de l’Assemblée provinciale du Katanga.
« Quelques pêcheurs en eau trouble contactent ces jeunes et les attirent par des promesses fallacieuses en leur promettant monts et merveilles. C’est le cas des Bakata Katanga, qui croient qu’avec l’avènement d’un nouveau Katanga indépendant, ils vont peut-être trouver la paix et le bonheur. Ce pays doit être gouverné et administré », avait expliqué le grand chef Mulongo de la chefferie du même nom, également député provincial.
L’insécurité grandissante est particulièrement alimentée par le groupe armé Maï-Maï de Gédéon Kyungu Mutanga et les miliciens Bakata Katanga du chef rebelle Tanda Imena (qui réclament l’indépendance du Katanga et sa scission de la RDC), auteurs de multiples incursions faisant de plus en plus de morts dans cette partie de la province.
Après son évasion de la prison de Kasapa à Lubumbashi en septembre 2011, Gédéon Kyungu s’est réinstallé dans le territoire de Mitwaba où il s’est réorganisé.
En bouclant leur enquête au Katanga sur l’occupation du centre-ville de Lubumbashi samedi 23 mars par environ 230 miliciens Bakata Katanga, les députés nationaux avaient recommandé à l’Assemblée nationale l’application « avec objectivité, responsabilité et sans complaisance par ceux qui auront la charge de les exécuter » de leurs recommandations contenues dans le rapport de la mission d’enquête.
« Le Katanga est un volcan endormi dont il faut redouter les dégâts en cas d’irruption, le fond du problème mérite d’être examiné avec la plus grande attention. L’entrée des rebelles dans la ville et les affrontements qui s’en sont suivis ne sont que la partie visible de l’iceberg. Les recommandations de la mission d’enquête pourront constituer un certain nombre de pistes de solutions pour affirmer de façon impérative l’autorité de l’Etat dans la province du Katanga ainsi que le caractère indivisible et unitaire de l’Etat congolais », avaient-ils indiqué.
Le Potentiel