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-L’ONU a dénoncé vendredi les “restrictions” imposées par les autorités de la République démocratique du Congo (RDC) à son travail d’enquête sur les violences ayant fait des dizaines de morts lors des manifestations de l’opposition en septembre à Kinshasa.
Les enquêtes et accès à l’information sur les violences et violations des droits de l’homme perpétrées lors de ces manifestations “ont été entravés par plusieurs restrictions”, dénonce le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) en RDC dans son rapport préliminaire publié vendredi.
“Les équipes du BCNUDH se sont notamment vues refuser, sur instruction de hauts fonctionnaires, l’accès à certains centres de détention ainsi qu’à des registres officiels de certaines morgues et hôpitaux publics depuis le 21 septembre 2016”, ajoute le document.
“Le refus d’accès a donc considérablement entravé le travail du BCNUDH” qui a “documenté plus de 422 victimes de violations des droits de l’homme par des agents étatiques”, indique le BCNUDH, soulignant que le nombre de “violations des droits de l’homme pourrait être beaucoup plus important”.
Dans ce rapport, le BCNUDH dénonce en outre “un usage disproportionné et excessif de la force, y compris létale, par les autorités congolaises en réponse aux manifestations organisées par les membres de l’opposition”.
Les autorités congolaises n’étaient pas joignables vendredi pour réagir à ces allégations.
La RDC traverse une crise politique depuis la réélection contestée de Joseph Kabila en 2011 à l’issue d’un scrutin marqué par des fraudes massives. Celle-ci est exacerbée par l’incapacité des autorités – volontaire, selon les détracteurs du chef de l’État – à organiser l’élection présidentielle avant la fin de l’année.
Les 19 et 20 septembre, au moins 53 personnes – 49 civils et 4 policiers – ont été tuées, selon l’ONU, lors d’une manifestation à l’appel d’une large coalition d’opposition, le “Rassemblement”, constitué autour de l’opposant historique Étienne Tshisekedi à trois mois de la fin du mandat de M. Kabila pour lui signifier son “préavis” et exiger son départ le 20 décembre.
Les autorités et la coalition d’opposition se renvoient mutuellement la responsabilité de ces violences.
Mardi à Kinshasa, la majorité au pouvoir et une frange minoritaire de l’opposition ont signé un accord reportant à avril 2018 la présidentielle censée avoir lieu cette année. Cet accord a immédiatement été rejeté par le “Rassemblement”.
Avec AFP