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L’AMP aurait un courant rénovateur ! Une info pour rire


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Par J.-P. Mbelu

Le samedi 13 février 2010, la radio Okapi publiait sur son site une information selon laquelle un courant rénovateur né au sein de l’Alliance pour la Majorité Présidentielle s’en prenait au Premier Ministre Adolphe Muzito en critiquant son bilan à la tête du gouvernement. L’un des membres de ce courant serait le député Albert Fabrice Puela. Réagissant à la prestation d’Adolphe Muzito devant l’assemblée nationale, ce député « a invité le Premier ministre (…) à répondre aux aspirations du peuple congolais, au cours d’un point de presse tenu, vendredi, au siège de l’assemblée nationale. Selon le député Puela, le bilan que le Premier ministre Muzito a fait de sa gouvernance n’a pas convaincu le petit peuple. Il a qualifié cette sortie médiatique de « ratée ». Le leader du courant rénovateur de l’AMP estime que la majorité doit continuer à lutter contre la médiocrité au gouvernement et à l’assemblée nationale. »

Qu’est-ce que Puela aurait souhaité ? Pour lui, « Les paysans congolais (…) n’ont rien à faire de tous les chiffres présentés par Adolphe Muzito (à l’assemblée nationale). « Il a raté une occasion pour faire un vrai bilan, parce qu’il aurait dû nous dire : depuis que nous sommes là, nous avons créé autant d’emplois pour les Congolais, la desserte en eau et en électricité est passée de tel niveau à tel autre, et que l’accès à la scolarité est passée de tel taux à tel taux. C’est ce que le Congolais est en droit d’attendre. Qu’est-ce qu’un habitant de Kingasani (NDLR : un des quartiers populaires et défavorisés de la ville de Kinshasa) comprend de ces chiffres. » Le député Puela récuse le bilan fondé sur la présentation d’un bilan fondé sur les chiffres sans allusion aux réalisations concrètes.  D’une certaine façon, Puela dit que les cinq chantiers sont loin d’être devenus une réalité palpable pour nos populations.

Ces critiques suffisent-elles pour que Puela et ses amis  soient classifiés dans un courant rénovateur au sein de l’AMP ?  Non. Pourquoi ? Parce  que, l’AMP dans sa diversité,  a voté, tout au long de cette législature pour une politique économique avilissante de la dépendance. Elle a été incapable d’initié un audit sur la dette odieuse qu’elle paie aux IFI aux dépens de nos populations et des fonctionnaires. Les budgets votés sous les applaudissements nourris des députés et sénateurs de l’AMP sont, jusqu’à ce jour, des budgets de la misère. La dernière fois, quand « l’autorité morale de l’AMP » remet le budget au Parlement pour sa revisitation, il le fait sous l’instigation du FMI. Puela et ses amis acceptent de danser au rythme de cette institution financière internationale, bras financier de l’impérialisme occidental et du capitalisme sauvage.

Il est impossible de danser au rythme du FMI sans, ipso facto, renoncer à travailler pour la promotion des droits sociaux, économiques et culturels de nos populations. Obéir aux diktats du FMI, c’est accepter que les dépenses sociales soient passées à ses fourches caudines.  Comment peut-on à la fois partager de la politique économique prônée par le FMI et accuser le gouvernement qui l’exécute de ne pas créer des emplois, des écoles et assurer la desserte en eau et en électricité ? Donc, l’option prise par l’AMP, Puela et ses amis compris, est une option allant à l’encontre des intérêts du petit peuple pour lequel Puela voudrait donner l’impression de plaider.

Que signifierait rénover dans le cas de notre pays ? Cela signifierait  rompre avec les instruments de l’impérialisme occidental dont la Banque mondiale et le FMI. Rompre aussi avec les agents travaillant à la mise en pratique de leur politique économique mortifère.

Puela et ses amis sont-ils disposés à quitter le bateau pour cette démarche rénovatrice ?

Il n’y aura pas de rénovation sans ces ruptures économiques essentielles. Cela est-il facile à comprendre et à faire ? Non. Il y a une information et une formation d’une élite avant-gardiste à avoir. Cette perle est tellement rare que seuls « les initiés » prennent le temps du dépouillement et du renoncement nécessaire à son acquisition.

Evo Morales, Rafeal Correa, Hugo Chavez et les autres membres de l’ALBA (Alternative Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique) qui ont réussi à réaliser cette rupture ont initié, entre autres, la création d’une  Banque  du Sud et d’une monnaie commune.

Dans un Congo transformé en « paradis fiscal » par des affairistes de tout bord et ayant hypothéqué sa souveraineté politique et économique au profit de la mendicité, parler d’un courant rénovateur au sein d’une alliance ayant monté un système de la dépendance esclavagisante  me paraît être une insulte à l’intelligence des ascètes du provisoire Congolais et des autres empêcheurs de penser en rond. La rénovation, chez nous, impliquera la mise hors d’état d’agir des artisans de ce système, nègres de service du capitalisme du désastre.

Il  est un fait que l’AMP a été une alliance électoraliste. Il n’est pas exclu que l’approche de la fin de la législature issue de la mascarade électorale de 2006 pousse certains de ses opportunistes à chercher à gagner les cœurs et les esprits de ceux qui pourront être leurs futurs électeurs. (Si les élections ont réellement lieu. Il n’est pas encore très sûr qu’il y en ait.) De petites critiques ne remettant pas fondamentalement en cause le système monté chez nous depuis 1997 (et même depuis 1960) peuvent être des appâts pour  se refaire la santé en politique. De là à croire à une rénovation, il y a un pas que Puela et ses amis devraient se garder de franchir. La  rénovation, chez nous, risque d’être un tsunami balayant tout  sur son passage…