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Par
RFI
Publié le 15-11-2018
Modifié le 15-11-2018 à 17:07
Au Sénégal, nouveau rebondissement dans l’affaire Karim Wade. Le Haut commissariat aux droits de l’homme des Nations unies, saisi par les avocats du candidat à la présidentielle, estime que la CREI, la cour qui l’a condamné à six ans de prison et plus de 200 millions d’euros d’amende ne respecte pas le droit, car elle n’offre pas de recours juridique. Pour le camp de Karim Wade, la condamnation doit donc être annulée. Pour l’Etat du Sénégal, le HCDH n’a pas le pouvoir d’annuler la décision de la CREI.
C’est en mai 2016 que le Haut commissariat aux droits de l’homme des Nations unies a été saisi par les avocats de Karim Wade. Quinze experts ont donc étudié ce dossier et rendu leur décision le 22 octobre dernier. Dans ce document de 14 pages, le HCDH fait des constatations. Et note que le Sénégal « est tenu d’assurer à l’auteur un recours utile » ce que ne permet par la Cour de répression de l’enrichissement illicite qui a jugé et condamné Karim Wade. L’instance onusienne estime donc que « la déclaration de culpabilité et de condamnation contre l’auteur doit être réexaminée ».
Pour le ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, « le Comité [ le HCDH, ndlr] n’a pas annulé la décision de la CREI », car « ce n’est pas une instance juridictionnelle, ses décisions sont dénuées de toute force obligatoire ». Pour les avocats de Karim Wade, le comité impose, au contraire, un « réexamen des faits ».
Le camp du fils de l’ex-président s’appuie aussi sur ces constatations pour exiger l’annulation de sa radiation des listes électorales qui bloque sa candidature à la présidentielle. Le bras de fer politique est donc à nouveau relancé. Le Haut commissariat aux droits de l’homme souhaite, d’ici mai 2019, après l’élection qui se tiendra fin février, recevoir de l’Etat du Sénégal des renseignements sur ses constatations.