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La milice de Kyungu : trop, c’est trop !

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Antoine KyunguTrois compatriotes ont trouvé la mort samedi 19 avril à Likasi, au Katanga, à la suite d’affrontements entre des éléments des FARDC et des miliciens de l’Unafec (Union des Fédéralistes du Congo),

opposés à l’arrestation d’un des leurs, coupable des voies de fait sur un soldat. Ce drame semble assimilé à un banal fait divers. Pourtant, il traduit une situation grave, imputable à l’inaction des autorités provinciales et nationales face aux dérives d’une milice qui se comporte dans cette partie de la République comme en territoire conquis.

Des témoignages concordants, dont celui de l’Ong Justicia, soulignent que des miliciens du parti de Kyungu font la loi dans plusieurs villes du Katanga, où ils disposent de leur propre « administration », de leur « police », de leurs « services de sécurité », de leurs amigos pour la garde des personnes arrêtées. Des détentions prolongées d’innocents sont signalées ça et là, dans une anarchie qui ne dit pas son nom.

 Kabukapwa : un fâcheux précédent

 Déjà à l’époque du Régime 1+4, la milice de l’Unafec s’était illustrée par la prise en otage du ministre Kabukapwa, alors titulaire du portefeuille des Affaires Foncières, parce que mécontente de sa présence au gouvernement, dans le quota de leur parti. Bloqué pendant des heures au Park Hôtel et en danger de mort, il avait dû être évacué précipitamment à Kinshasa après une intervention musclée de la police, écourtant du coup une mission qui devait le conduire dans plusieurs contrées du Katanga.

Comme pour le cas des morts de Likasi, les auteurs du grave outrage fait à un membre du gouvernement n’avaient nullement été inquiétés.

On rappelle qu’au début de la législature de 2006-2011, des députés provinciaux accusés d’avoir initiés une pétition contre le président de l’Assemblée provinciale du Katanga et président national de l’Unafec, Gabriel Kyungu, avaient été enfermés au siège de leur institution et sérieusement molestés par des miliciens de l’Unafec. Encore une fois, l’impunité était au rendez-vous, installant du coup un climat de terreur et d’impuissance parmi les élus du Katanga.

 Kyungu : fausse condamnation

 Chaque fois que des inciviques de l’Unafec posent des actes de violence sur des acteurs, politiques, des membres de l’armée et de la police nationale ou de paisibles citoyens, Gabriel Kyungu s’est toujours illustré par un discours endormeur. Il se contente de condamner, du bout des lèvres, la criminalité institutionnalisée au sein de son parti. L’homme fait non seulement croire que les marginaux qui entretiennent l’insécurité au Katanga n’appartiennent pas à sa formation politique mais en plus, promet de punir sévèrement et de chasser de ses rangs les brebis galeuses.

Depuis des décennies, personne n’a jamais pris connaissance des résultats des enquêtes de l’Unafec sur les crimes de ses miliciens. D’aucuns se demandent si ce n’est pas ce leader lui-même qui incite ses sympathisants à créer des incidents pour faire peur à ses adversaires politiques ainsi qu’aux malheureux cadres de la territoriale, de l’armée et de la police, incapables de lever le petit doigt face au tout puissant président de l’Assemblée provinciale.

 Jusques à quand va-t-on tolérer les dérives de la Junafec ?

 Au regard des atteintes répétées à la sécurité intérieure dans lesquelles s’illustrent des miliciens de la Junafec (Jeunesse de l’Union Nationale des Fédéralistes du Congo) au Katanga, il s’avère impérieux que l’Etat de droit prenne le dessus sur la jungle. Les observateurs pensent que les autorités civiles et militaires, tant provinciales que nationales, devraient lancer des opérations d’éradication de toutes les milices de Gabriel Kuyngu et ne plus faire foi à ses fausses condamnations de leurs crimes.

La puissance publique devrait prendre ses responsabilités pour délivrer le Katanga de l’emprise d’une « force négative » qui risque de se croire intouchable. Trop, c’est trop ! La milice de l’Unafec a assez tracassé, brutalisé, maltraité, blessé et tué des civils comme des militaires. Il est temps que les gouvernants démontrent à tous qu’ils ne cautionnent pas implicitement ses turpitudes.

Kimp

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