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La non-prise en charge des consommateurs de drogues accélère la propagation du VIH


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Catherine Vincent-Vienne Envoyée spéciale

Rarement défense des droits de l’homme et avancées scientifiques auront fait si bon ménage que durant cette 18e Conférence internationale sur le sida, ouverte à Vienne, le 18 juillet. Mardi 20 juillet au soir, des milliers de manifestants conduits par les personnalités majeures de la lutte contre le sida ont défilé dans le centre de la capitale autrichienne pour réclamer plus de droits pour les malades.

Ce même jour, dans la matinée, les congressistes avaient pu découvrir le dernier numéro de la revue britannique The Lancet, qui fait autorité dans le monde médical. Un numéro aux allures de manifeste, consacré à la situation des usagers de drogues porteurs du virus du sida, dont la couverture vaut déclaration : “L’hostilité inutilement agressive promue par les Etats doit être remplacée par des attitudes éclairées et scientifiquement justifiées et par des réponses sociétales plus équitables”, dit-elle.

Sur les quelque 16 millions d’usagers de drogues par voie intraveineuse recensés dans le monde, 3 millions au moins sont séropositifs, mais seulement 4 % d’entre eux reçoivent un traitement antirétroviral. Et seulement 10 % des usagers de drogues participent à des programmes de réduction des risques (échange de seringues usagées, traitements de substitution aux opiacés). Une politique de criminalisation et de non-prise en charge des utilisateurs de drogues qui se traduit par une propagation catastrophique du VIH en Asie centrale et en Europe de l’Est, seule région au monde où l’épidémie progresse.

Ce que montrent de façon indiscutable les sept études publiées dans The Lancet, c’est le lien existant entre les conditions de prise en charge des usagers de drogue par voie intraveineuse et l’infection par le VIH. Partout où ces conditions sont indignes, le virus progresse dans cette population à haut risque ; dès qu’elles s’améliorent, il régresse.

“Jamais jusqu’alors nous n’avions disposé d’une telle quantité de données scientifiques démontrant combien le non-respect des droits de l’homme influe sur la propagation du virus”, résume l’épidémiologiste américain Chris Beyrer, directeur du centre de la santé publique et des droits de l’homme de la John Hopkins Bloomberg School of Public Health (Baltimore) et coordonnateur de la publication dans The Lancet.

Des arguments qui étayent avec force le bien-fondé de “L’appel de Vienne”, publié à la veille de la conférence. Les grands noms de la recherche et de la lutte contre le sida – dont Françoise Barré-Sinoussi, Prix Nobel de médecine et codécouvreuse du virus VIH, et Brigitte Schmied, présidente de la Société internationale sur le sida – y réclament une réforme de la “guerre contre la drogue” afin que soient éliminés “les obstacles à la mise en place de régimes efficaces de prévention, de traitement et de soins du VIH”.

Catherine Vincent