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La vérité des faits :Programme commun de l’Opposition : un montage grossier !

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ParOmer Nsongo die Lema

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· L’Opposition congolaise s’est inspirée du Programme commun de la Gauche française signé le 26 juin 1972 par les Socialistes, les Communistes et les Radicaux. Mais, ce qu’elle ne dit pas aux Congolais, c’est que ce programme a été préparé pendant 9 ans avant l’effectivité de son exécution à la faveur de l’élection de François Mitterrand en mai 1981. Pour rappel, confronté aux exigences de la gouvernance institutionnelle, ce programme avait été remis en cause à partir de 1983 par « le tournant de la rigueur »…

 
·         S’empoignant encore pour désigner un vrai candidat commun à la présidentielle, mais surtout s’étripant autour du partage équitable et équilibré d’un pouvoir encore à conquérir, comment l’Opposition congolaise réussira-t-elle à élaborer un programme fiable et viable de gouvernement en trois mois seulement, là où l’Opposition française, mieux outillée, en avait mis quasiment 108 ?
 
·         Dire que l’Opposition a eu cinq ans pleins (2006-2011) pour s’employer à y réfléchir, mais elle a préféré consacrer tout ce temps à vilipender Joseph Kabila, ses collaborateurs et les 5 Chantiers, donc à ne pas s’assumer en Pouvoir potentiel…   Conséquence logique : elle n’est pas prête pour tout, sauf pour une alternative crédible…
 
 
Le mois d’août se termine ce mercredi 31 août 2011. Moins de trois mois nous séparent désormais de la date du 28 novembre 2011 fixée pour les élections nationales. Il s’agit de septembre, d’octobre et de novembre.
Se voulant une alternative crédible face au régime en place, l’Opposition s’est dotée d’une machine politico-médiatique redoutable avec, à sa tête, un leadership tout aussi redoutable constitué, notamment, d’Etienne Tshisekedi, Léon Kengo, Jean-Pierre Bemba (!) et Vital Kamerhe qui, comme par hasard, ont marqué d’une manière ou d’une autre la 2ème République (1965-1990) et la 1ère phase de la Transition (1990-1997).
En fait, par eux se reconstitue subtilement et insidieusement le clan pourtant à l’origine de la mauvaise gouvernance du pays ! Quelques membres sont à la base des premières guerres postindépendance (sécessions katangaise et sud-kasaïenne, rébellions de Stanleyville, du Kwilu et du Kivu), des premières mesures politiques anticonstitutionnelles (coups d’Etat de 1960 et de 1965, institutionnalisation du Parti-Etat, multipartisme intégral déstabilisateur), des premières mesures affectant le climat des affaires (nationalisation, zaïrianisation, dette extérieure mal contractée, démonétisation, suppression d’impôts, pillage, thésaurisation et contrefaçon de la monnaie, création des zones monétaires parallèles, opérations « journée ville morte », suspension de la coopération structurelle, institutionnalisation des exonérations douanières et fiscales etc.), en plus des premières mesures socioculturelles antireligieuses (recours à l’authenticité et déchristianisation des œuvres médicales et éducatives). Bref, des premières mesures instaurant la mauvaise gouvernance institutionnelle dont les effets affectent jusqu’à ce jour la vie nationale.
C’est tout de même surprenant que les forces politiques et sociales à la base de cette dérive agissent en 2011 comme si leurs actes d’hier devaient avoir d’incidences plutôt  positives sur la marche de l’Etat et de la Nation !
Et paradoxalement, alors qu’ils ont eu cinq ans pleins (septembre 2006-septembre 2011) pour concevoir et discuter Programme commun dans la perspective des élections de 2011, les Opposants s’y penchent seulement depuis six mois sans pour autant se mettre d’accord jusqu’à ce jour. Résultat : à moins de trois mois de la présidentielle et des législatives nationales, ils n’ont encore rien de concret à proposer aux populations congolaises…
Comme dans l’adage de la poutre et de la paille, ceux qui faisaient et continuent de faire le reproche à la coalition Kabila de n’avoir pas eu de programme de gouvernement se retrouvent, eux-mêmes, sans programme non plus !
Concrètement parlant, à moins de trois mois des échéances électorales les plus déterminantes qui soient pour l’avenir du pays, le Congo fait face, aujourd’hui, à deux forces en présence : d’un côté, le Pouvoir sortant (doté d’un programme de gouvernement en pleine exécution) et, de l’autre, un Pouvoir potentiel appelé Opposition (en voie d’élaborer son programme commun) !
Or, l’important n’est pas le programme qui n’est qu’un assemblage d’idées sur papier. L’important, c’est la mobilisation des moyens internes et externes pour la phase opérationnelle.
 
Programme fatal pour le porte-flambeau
 
Le pouvoir issu des élections de 2006 a quasiment attendu l’année 2008 pour avoir les premiers moyens de sa politique, après avoir passé deux ans à s’appliquer la politique de ses moyens. C’est ainsi que la plupart de grandes réalisations entreprises dans le cadre des 5 Chantiers remontent à trois ans.
En ne trouvant rien de positif dans le bilan Kabila, les Opposants agissent comme s’ils devraient reprendre tout à zéro, en proposant autre chose que les 5 Chantiers, et en y opérant autrement. Ce qui suppose qu’avec leur programme commun, encore inexistant, ils mettraient du temps pour mobiliser des nouveaux moyens. Serait-ce un mois, un trimestre, un semestre ou un  an, sinon plus ?
Pour la petite histoire, la Gauche française, portée au pouvoir pour son programme commun initié par François Mitterrand en 1971 déjà à Epinay, n’avait pas résisté aux contraintes de la gestion de la Chose publique. Deux ans ont suffi pour qu’il vole en éclats, résultat du « tournant de la rigueur de 1983-1984 » ayant miné la base idéologique de la Gauche.
Les Congolais, pour peu qu’ils soient suffisamment édifiés, ne prendraient pas le risque de placer leur confiance dans un programme commun ayant tout d’un montage grossier condamné, cela va de soi, à s’essouffler précocement.
Pour l’anecdote, le programme commun français a eu pour effet de signer la descente aux enfers continue d’un de ses principaux signataires, en l’occurrence le Parti communiste qui était pourtant, plusieurs décennies durant, le porte-flambeau de l’Opposition en France.
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, l’échec inéluctable du programme commun de l’Opposition congolaise sera fatal pour le parti ou la personnalité qui s’en croit le porte-flambeau. Il n’y a rien de prémonitoire…