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« Le Brésil est une jeune démocratie, la présidence Bolsonaro pourrait être un test »

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Ce tchat est désormais terminé, merci pour vos questions. Retrouvez bientôt le compte rendu sur Le Monde.fr, ainsi bien sûr que tous nos articles sur la victoire de Jair Bolsonaro. Bonne fin de journée !

C’est bientôt la fin de ce tchat, merci pour vos nombreuses questions. Une dernière intervention de Herman :

 Claire Gatinois : Cela semble délicat car le mariage gay a été autorisé suite à la suite d’une décision de la Cour suprême s’appuyant sur la constitution de 1988. 

Claire Gatinois : L’agression au couteau a sans doute, cyniquement, profité à Jair Bolsonaro. Il a été victimisé et  a été épargné par ses adversaires. Surtout, cette agression lui a offert un prétexte pour se dispenser de débats télévisés. La campagne n’a au final que très peu parlé du contenu du programme de Jair Bolsonaro. Un programme flou dont la partie économie est très impopulaire. 

Claire Gatinois : Bonjour, l’endettement du pays est le résultats de plusieurs facteurs. Les dépenses d’infrastructures des grandes cérémonies en sont un. Mais il y a en a d’autres : la crise liée la chute des prix des matières premières, le gaspillage quant aux dépenses de l’Etat, la corruption et le régime des retraites qui doit faire face au vieillissement de la population.

Claire Gatinois : Il faut l’espérer. Le Brésil est une jeune démocratie, cette présidence pourrait être un test. Les attaques de l’un des fils de Jair Bolsonaro assurant qu’il pourrait fermer la Cour suprême avec “un soldat et un caporal” ont fait frémir. La Cour suprême a réagi et Bolsonaro a rappelé son fils à l’ordre.

Claire Gatinois : Oui, Ronaldinho a été un soutien de Bolsonaro, mais on ne l’a guère vu dans la campagne. Je ne pense pas que les footballeurs aient ici eu un rôle crucial. Depuis la coupe du Monde de 2014, le Brésil a perdu une partie de sa passion pour le ballon rond.. 

Claire Gatinois : La mesure d’assouplissement de l’”estatuto do desarmamento” est l’une des priorité du gouvernement. le président de la Chambre des députés actuel, Rodrigo Maia, envisage déjà de la mettre à l’agenda du Congrès. Mais cet assouplissement sera probablement moins large que prévu, en n’autorisant le port d’armes qu’à quelques professions, comme les agriculteurs, par exemple, qui se plaignent d’être sans défense dans des campagnes isolées. 

Claire Gatinois : Bonjour. Il y a déjà une fracture, pas seulement entre le Nord et le Sud mais entre les plus aisés et les plus pauvres. Entre les pro-Bolsonaro et les pro-PT. L’ambiance risque de rester tendue. Dimanche soir, Jair Bolsonaro a de nouveau fait part de sa répulsion envers la gauche, le socialisme, le communisme. Et Haddad (le candidat du PT) a prévenu qu’il mènerait une opposition sans relâche.

Claire Gatinois : Bolsonaro est un provocateur. Il a fait part à plusieurs reprises de son mépris pour les Noirs, les femmes ou la communauté LGBT. Puis s’affiche aux côtés de Noirs, de gays pour démentir ses propos. C’est un personnage étrange. 

Claire Gatinois : Bonjour, certains Brésiliens parlent effectivement de départ. Mais il s’agit essentiellement des classes aisées qui ont envisagé de partir, avant même l’élection de Bolsonaro, mais aussi du fait de la crise et de l’insécurité (à Rio par exemple). Les communautés LGBT sont angoissés mais il est un peu tôt pour savoir si cela se traduira par un exil massif. Bolsonaro a tenté dimanche soir de calmer les inquiétudes à ce sujet affirmant qu’il gouvernerait pour tous les Brésiliens.

Claire Gatinois : Bonjour, les classes les plus pauvres, souvent de confession évangélique, ont été touchées par le discours de Jair Bolsonaro sur la famille, les valeurs. Les classes moyennes qui vivent dans des villes de la périphérie, touchées par l’insécurité, ont apprécié son discours de fermeté envers le crime. Ces classes moyennes ont aussi nourri une rancoeur vis-à-vis du PT au moment de la crise de 2015, et réclamaient du “changement”, tout comme la petite bourgeoisie. Le thème de la “corruption” qui frappe le PT a permis de galvaniser ce ressentiment. 

Claire Gatinois : Les expatriés sont mitigés. Certains sont affolés, d’autres sont satisfaits comme les milieux d’affaires brésiliens. Ces derniers sont persuadés que Bolsonaro pourra redresser l’économie du pays et minimisent le danger qu’il représente, pensant que Bolsonaro sera neutralisé par son entourage et le Congrès. Il n’y a a priori aucune restriction prévue en termes d’immigration. Bolsonaro, contrairement à l’extrême droite européenne, n’a pas un discours xénophobe.

Claire Gatinois : Une partie du pays est effrayée. D’autant que Bolsonaro a récusé toute responsabilité dans les agressions de la part de militants pro-Bolsonaro durant la campagne. Mais les plus inquiets sont sans doute les militants du mouvement des sans-terre, que Bolsonaro compte qualifier de “terroristes”. Il faut maintenant espérer que les institutions joueront leur rôle. 

Claire Gatinois : Oui. Donald Trump a d’ailleurs appelé Jair Bolsonaro dimanche pour le féliciter de sa victoire, assurant que tous deux travailleraient ensemble.

Claire Gatinois : Bonjour, un peu tout cela à la fois, si on entend l’écologie comme la lutte contre les défenseurs de l’environnement en faveur de la “propriété privée”. Le discours sur la sécurité a été déterminant, ainsi que celui sur les “valeurs” de la famille. Mais c’est surtout en fustigeant la gauche, le Parti des travailleurs, taxé de “communiste”, et en se présentant comme le remède à la corruption que Bolsonaro a séduit les foules.

Claire Gatinois : Lula est mêlé à diverses affaires de pots-de-vin mais il est difficile de se faire une idée de l’ampleur de sa responsabilité. La plupart des accusations reposent sur des délations, et dans le procès du “triplex”, sur les conditions dans lesquelles il a obtenu son appartement de luxe, les juges ont reconnu que la condamnation se fondait davantage sur des “convictions”que sur des preuves.

Claire Gatinois : C’est le point le plus complexe de l’équation du prochain gouvernement. Le parti de Bolsonaro, le Parti social libéral, est en position de force mais il a face à lui le Parti des travailleurs (gauche) qui va mener l’opposition. Bolsonaro devra donc chercher des alliés au sein de la kyrielle de petits partis. Une gageure pour un homme qui ne semble ni diplomate ni négociateur.

Claire Gatinois : Jair Bolsonaro est un nationaliste, mais son conseiller économique le pousse au libéralisme et à l’ouverture internationale. Aux Etats-Unis, les relations promettent d’être bonnes avec Trump, qui l’a félicité pour sa victoire. Pour le reste, il faut attendre de voir quelle sera la politique de Bolsonaro. Déjà, ses invectives contre la Chine pourraient refroidir les relations. 

Claire Gatinois : L’armée a eu une influence primordiale dans cette élection. Jair Bolsonaro s’est entouré de généraux. Ce sont eux qui l’auraient incité à axer son discours sur les valeurs familiales et la sécurité. L’après reste un mystère. Le général Mourao, vice-président de Bolsonaro, dit que Bolsonaro et lui ne sont désormais plus des militaires mais des citoyens. A suivre… 

Claire Gatinois : Jair Bolsonaro admet régulièrement qu’il n’y connait rien en économie. Il a confié le dossier à son conseiller Paulo Guedes – un financier libéral qui entend lancer un vaste chantier de privatisations, mettre en place la réforme des retraites, et réduire les dépenses de l’Etat. Son objectif est de ramener le déficit public à zéro en un an.

Sur la politique sociale, Jair Bolsonaro, après avoir critiqué la “Bolsa familia”, sorte de RMI versé aux familles les plus humbles, a promis qu’il maintiendrait l’équivalent d’un tel programme.

Claire Gatinois : Lula, emprisonné depuis avril, risque de croupir en prison. Une grâce présidentielle est, avec Bolsonaro, inenvisageable. Reste désormais à voir ce que donneront les derniers recours présentés par l’ancien chef d’Etat.

 Claire Gatinois : Désastreuses a priori. Jair Bolsonaro est allié à la “bancada ruralista”, le lobby des grands propriétaires terriens, cultivateurs de soja, de maïs et de canne à sucre. Il compte fusionner les ministères de l’agriculture et de l’environnement. Et entend mettre le holà sur les actions de l’Ibama, l’agence de protection de l’environnement qui verbalise ceux en infraction avec la loi. Enfin, son propos disant qu’une fois élu, “les Indiens n’auraient plus un centimètre carrée de terre”, fait froid dans le dos.

Claire Gatinois : Jair Bolsonaro compte investir dans les forces armées et mettre plus de cohérence entre les différentes polices. Mais son principal message est la fermeté. Il entend supprimer les aménagements de peines, amnistier les crimes de policiers, et autoriser plus largement la détention d’armes à feu. Pour les favelas en particulier, il n’a pas de message.

Et la première question est posée par News :

Claire Gatinois : Bonjour, Marine le Pen a émis des réserves sur le personnage. Le discours de Bolsonaro pour le moins provocant sur la communauté LGBT, les femmes, les Noirs, a été jugé excessif par Marine Le Pen. Certains militants en faveur de Bolsonaro, froissés, en sont même venus à qualifier Marine Le Pen de “gauchiste”.

Brésil : inquiétant retour du passé

Le Monde.frEditorial. Avec l’élection de Bolsonaro, nostalgique de la dictature, le Brésil s’ajoute à la liste des pays qui ont basculé dans le national-populisme.

Bonjour à tou.te.s et bienvenue dans ce tchat consacré à la victoire de Jair Bolsonaro, le candidat d’extrême droite, à la présidentielle brésilienne.
Claire Gatinois, la correspondante du Monde au Brésil, va vous répondre.

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