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-Cette nouvelle équipe de 66 membres, fruit de plusieurs mois de tractations entre le FCC et le Cach, est marquée par la nomination de nouvelles personnalités à des portefeuilles clés comme les Finances, les Mines, la Défense, les Affaires étrangères et le Budget.
L’interminable feuilleton a pris fin ce 26 août au terme d’une nuit blanche. Sept mois après l’investiture de Félix Tshisekedi, le 24 janvier, le président congolais a enfin un gouvernement. Après des mois de négociations entre le Cap pour le changement (Cach), sa coalition, et le Front Commun pour le Congo (FCC), celle de son prédécesseur, Joseph Kabila, majoritaire à l’Assemblée, les deux camps s’étaient initialement mis d’accord le 29 juillet sur une répartition de 65 portefeuilles. On savait déjà que 42 postes reviendraient au FCC et 23 au Cach. On connaît désormais les noms de la première équipe du président Tshisekedi.
Des changements importants ont été opérés notamment à la tête du ministère des Finances, qui sera dirigé par José Sele Yalaghuli, ancien directeur de cabinet de l’ex-premier ministre Matata Ponyo. Celui de la Justice sera dirigé par Célestin Tunda Y’a Kasende, ancien secrétaire général adjoint du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) de Joseph Kabila.
Au portefeuille des Affaires étrangères, on retrouve Marie Tumba Nzeza, cadre de l’UDPS tandis que le très stratégique ministère de l’Intérieur sera dirigé par Gilbert Kankonde lui aussi membre de l’UDPS. Chef de file des négociateurs de l’UNC pendant les tractations, Jean Baudoin Mayo Mambeke a été nommé vice Premier ministre du Budget. Le ministère des Mines revient à Willy Kitobo.
L’ancien gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku Kahongya, a été nommé ministre de l’Industrie, Thomas Luhaka à l’Enseignement supérieur et Universitaire, et Azarias Ruberwa comme vice Premier ministre en charge de la Décentralisation. Aimé Ngoy Mukena a quant à lui été nommé ministre de la Défense.
76,9% des membres de ce gouvernement n’ont jamais pris part à un gouvernement et 17% des portefeuilles ont été attribués à des femmes, selon les déclarations du Premier ministre.
Pas d’ouverture
Les 65 membres qui composent ce premier gouvernement de Félix Tshisekedi sont tous membres, soit de l’UDPS de Félix Tshisekedi, soit de l’UNC de Vital Kamerhe, son directeur de cabinet, ou encore du FCC de Joseph Kabila.
Antipas Mbusa Nyamwisi, qui a quitté la plateforme d’opposition Lamuka, ou encore Tryphon Kin-Kiey Mulumba, qui avait pourtant retiré sa candidature lors de la présidentielle de décembre 2018 en faveur de Félix Tshisekedi, n’ont pas été nommés. Au banc des grands absents, on retrouve également le président de l’AFDC-A, Modeste Bahati Lukwebo et François Mwamba qui faisait parti de l’équipe des négociateurs du Cach.
Cette nouvelle équipe doit désormais être investie devant le Parlement en session extraordinaire jusqu’au 7 septembre. Nommé le 20 mai, Ilunga avait été choisi après d’intenses tractations entre les deux camps qui se partagent les pouvoirs. Des discussions marquées notamment par le refus par Félix Tshisekedi de certains candidats proposés par Joseph Kabila, comme le patron de la Gécamines, Albert Yuma.
Multiples blocages
Jusqu’au bout, les ultimes détails auront été débattus. L’attribution des portefeuilles des Affaires étrangères, de l’Intérieur, du Budget et de l’Économie ont fait l’objet d’intenses tractations qui ont retardé le processus. En vertu de l’accord de Nairobi, qui actait la naissance du Cach, le poste de Premier ministre devait initialement revenir à Vital Kamerhe. Le poste, finalement pourvu par Sylvestre Ilunga, les dernières négociations devaient permettre de trouver un compromis qui s’est avéré délicat à atteindre, révélant des dissensions au sein de la coalition du président.