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Le Prix Femina décerné à un survivant, Philippe Lançon, pour «Le Lambeau»

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Les femmes du prix Femina ont ouvert ce lundi 5 novembre le bal des plus prestigieux prix littéraires en France. Le jury a couronné « Le Lambeau », un roman écrit par le journaliste et écrivain Philippe Lançon après avoir survécu au massacre de la rédaction de Charlie Hebdo en janvier 2015.Comment arriver à garder une distance à la fois juste et supportable quand il s’agit de raconter une réalité insupportable vécue soi-même ? « Certains prénoms ont été changés, le moins possible » écrit Philippe Lançon en guise d’avant-propos avant d’ouvrir le chapitre le plus douloureux de sa vie et aussi l’un des plus douloureux de son pays, la France.
Le matin du 7 janvier 2015, deux islamistes lourdement armés débarquent aux locaux du journal satirique Charlie Hebdo pour tuer en quelques minutes douze personnes. Gravement blessé – une balle lui a arraché le bas du visage – Philippe Lançon sera l’un des survivants de ce bain de sang. Dans le livre, il raconte son calvaire, mais surtout la genèse de sa reconstruction et de sa métamorphose physique, mentale et spirituelle par la littérature, rythmée par les dix-sept interventions chirurgicales pendant les neuf mois passés à l’hôpital. Le récit de plus de 500 pages s’arrête le 13 novembre 2015, lorsque d’autres islamistes commettent à leur tour des attaques à Paris, dont l’attentat du Bataclan.
« Rien de ce qui est, n’est »
Avec son style simple, sensible et percutant, Philippe Lançon arrive à nous entraîner dans son entre-deux entre la vie et la mort. La veille de l’attentat, il était au théâtre, avec une amie : « Nous allions voir aux Quartiers d’Ivry, en banlieue parisienne, La Nuit des rois, une pièce de Shakespeare que je ne connaissais pas ou dont je ne me souvenais pas… », écrit-il dans les premières pages. Se souvenir, oublier, ne pas se souvenir ce qu’on a fait ou vécu sera le fil rouge du roman. « Pendant la représentation, j’ai sorti mon carnet. Le dernier mot que j’ai noté ce soir-là, dans le noir et de travers, est de Shakespeare : Rien de ce qui est, n’est. »
Depuis, son existence lui fait penser que « tout est un songe et un passage, une illusion peut-être, comme dans La Nuit des rois ». Aujourd’hui, couronné du prix Femina et toujours en lice pour le prix Renaudot, Le Lambeau, ce morceau de chair arraché, lui donne peut-être un argument de plus pour rester en vie avec les vivants.
►«Le Lambeau»: le retour à la vie d’un rescapé de «Charlie Hebdo»

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