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Par Marion Urban (RFI)
Le continent africain n’a jamais eu beaucoup d’attrait pour Washington même si comme nombre de présidents américains aiment à le rappeler «10% de la population américaine a des origines africaines». Simple pion dans la lutte contre le communisme pendant la Guerre froide, l’Afrique l’est à nouveau aujourd’hui dans la lutte contre le terrorisme islamique.
Dans le contexte de la Guerre froide, le président Jimmy Carter (1977-1981) n’a guère l’occasion de montrer son engouement pour l’Afrique. Il assure le soutien aux régimes autocratiques au nom de l’intérêt national, même s’il est mal à l’aise avec les violations systématiques des principes démocratiques. Les premières manifestations anti-apartheid devant les ambassades américaines ont lieu en 1984, suivies quelques mois plus tard par une campagne de désinvestissements qui ne s’avèrera pas si convaincante que ça. Le Congrès refusant de voter des sanctions même limitées.
Ce n’est qu’après son mandat et après la chute du Mur de Berlin que l’ancien chef de l’Etat devient un africaniste convaincu. Entre 1997 et 2005, il effectue une dizaine de voyages pour le compte de sa fondation, dont les objectifs sont de trouver des solutions pacifiques aux conflits, promouvoir la démocratie et fournir de l’aide humanitaire. Piètre président, il devient, comme la presse américaine le surnomme, «le meilleur ex-président». Il s’oppose aux guerres menées par les États-Unis en Irak (1991 et 2003). Il fonde avec son ami Nelson Mandela, le groupe des Sages.
Présidents américains en Afrique
Son successeur, Ronald Reagan joue de cynisme. En 1985, il se réjouit de l’aministration « réformiste » qui a éliminé la ségrégation dans les lieux publics, en Afrique du Sud. Un an plus tard, il plaide pour la libération de Nelson Mandela tout en condamnant les sanctions économiques (170 sociétés américaines ont coupé les liens commerciaux avec ce pays, mais 127 ont maintenu leurs activités) qui, selon lui, contribuent au chômage des ouvriers noirs.
Après la décomposition de l’URSS, l’Afrique perd à nouveau de son intérêt pour Washington. Les régimes autocratiques s’effondrent. Le multipartisme gagne du terrain et de nouveaux conflits apparaissent.
En 1992, les Américains se lancent dans une opération militaire en Somalie, haut-lieu stratégique de la route des tankers. L’intervention, sous couvert d’aide humanitaire -les vivres ne parviennent plus aux populations, victimes d’une guerre de chefs – se termine de façon catastrophique pour Washington, un an plus tard, avec 14 soldats tués. Les images traumatisent la Maison blanche. Lorsque le Rwanda s’enfoncera dans le génocide en 1994, l’administration américaine avec Bill Clinton à sa tête, «fera son possible pour ne jamais prononcer le mot afin de ne pas être contrainte d’agir» (The Atlantic, septembre 2001). Elle s’emploiera à retirer les quelques casques bleus présents à Kigali et à bloquer l’envoi de renforts au Conseil de sécurité des Nations unies.
Lorsque la guerre civile débute au Zaïre en 1996, Bill Clinton crée une cellule de crise spécifique. Les États-Unis ont décidé de lâcher le président Mobutu et soutiennent l’action du Rwanda et de l’Ouganda, pays où ils sont implantés militairement depuis quelques temps déjà.
Le renouveau
Le Rwanda sera une courte étape mais une étape marquante de la tournée de Bill Clinton en Afrique, puisqu’il regrettera que «les États-Unis et la communauté internationale n’aient pas fait tout leur possible pour contrôler les évènements». Ce voyage, qui s’étale du 23 mars au 2 avril 1998, est le plus long jamais entrepris par un président américain sur le continent africain. Il est d’ailleurs accompagné dans son périple qui le conduit dans 5 pays, par une suite de 1 000 personnes, délégués de la communauté afro-américaine, représentants de groupes internationaux, entrepreneurs intrigués par le récent projet d’AGOA (African Growth Opportunity Act) destiné à favoriser les échanges commerciaux entre l’Afrique et les États-Unis.
Il ne s’agit pas de ce que l’on peut faire en Afrique mais ce que l’on peut faire ensemble avec l’Afrique.
Bill Clinton, président des États-Unis (1993-2001).
Bill Clinton veut réhausser l’image du continent auprès de ses concitoyens. Son but: aider les pays africains à prendre le train de la mondialisation. Pas question de se contenter de fournir de l’aide humanitaire, l’Afrique doit être soutenue économiquement pour se développer par ses propres moyens. Bill Clinton veut s’appuyer sur ceux qu’il appelle «les nouveaux leaders», parmi lesquels on trouve le Rwandais Paul Kagamé et l’Ougandais Museveni.
C’est en 2000 que l’AGOA est approuvé par le Congrès. Il exempte de taxes douanières un éventail de produits (notamment les matières premières), favorise les investissements et offre des garanties pour des prêts.
La lutte antiterroriste
En août 1998, des attentats terroristes frappent les ambassades américaines du Kenya et de Tanzanie. La réplique, un bombardement sur une usine chimique de Khartoum le 20 août, ne laisse pas de doute sur l’état d’esprit de Washington. Lorsque, un an plus tard, les terroristes islamistes interviennent sur le territoire américain, George W. Bush ne tarde pas à reconsidérer son approche du continent.
En 2002, un attentat vise un avion israëlien, à Mombasa (Kenya). À quelques encablures de Manda Bay, une base d’entraînement américaine. Des forces spéciales sont alors envoyées pour stationner à Djibouti. Ils seraient quelques 1 600 soldats aujourd’hui. Objectif n°1 : surveiller la Somalie, État fantôme où prospèrent des courants islamistes et Bab-el-Mendeb, le passage entre océan Indien et mer Rouge et la route du pétrole.
Un émissaire américain est envoyé au Soudan pour faciliter les accords de paix entre Sud et Nord. Ils seront signés en 2005. La guerre au Darfour a remplacé l’affrontement avec les sudistes. Washington surveille les opérations de l’ONU et de l’Union africaine, en retrait.
L’afrocentrisme aux Etats-Unis d’Amérique
Confronté à la liste des pays susceptibles d’être utilisés pour des attaques terroristes en Afrique, le gouvernement américain établit un commandement militaire spécial pour l’Afrique (Africom) basé à Stuttgart, en Allemagne. Le centre entraîne les armées africaines sur le terrain, en espérant leur passer le relais dans la lutte contre le terrorisme. Plus question d’interventions directes. Si les troupes américaines s’engagent, c’est officieux (intervention en Somalie en 2008).
Pétrole et commerce
La succession des guerres en Irak a conduit George Bush à regarder ailleurs pour s’approvisionner en pétrole. Après avoir éliminé l’Angola et le Nigeria, jugés trop corrompus, les entreprises américaines ont choisi la Guinée équatoriale et Sao Tome et Principe. L’aide gouvernementale au développement a suivi.
L’expansion commerciale de la Chine est l’autre aiguillon dans la redécouverte de l’Afrique par les États-Unis. En moins de cinq ans, le président chinois Hu Jintao s’est rendu quatre fois en Afrique traitant avec des États avec lesquels personne dans le monde occidental ne souhaite être (trop) compromis. L’offensive inquiète Washington, d’autant que Pékin, fidèle à lui-même, se fait payer par un système d’échange en matières premières. Sans compter aussi que membre du Conseil de sécurité des Nations unies, la Chine peut s’opposer à des décisions condamnant ses partenaires africains.
En 2008, l’élection de Barack Obama, fils d’un Kenyan, à la tête de la première puissance mondiale, a soulevé l’enthousiasme des foules africaines. C’est un facteur psychologique important pour le continent. Un an après, le Ghana n’apparaît que comme une escapade. Pour son grand voyage à venir, le chef de la Maison blanche devra en dire un peu plus long sur ses intentions.
L’ afrique des reveurs!
Vous nous vantez Clinton alors qu’il est a la base des malheurs du Congo. Il a precipite’ l’Afdl alors que ns avions les acquis de la CNS; Il soutient la creation de l’empire tutsi en Afrique centrale… c’est ca le retour?
Votre Obama est preoccupe’ par l’Afganistan( car c’est la ou va le gros du budget); l’Afrique n’a que des miettes.
Les noirs americains n’ont que faire de l’Africa, qu’ils ne connaissent pas d’ailleurs. Ce sont peut-etre les europeens qui sont en Africa a cause des liens de l’histoire, seulement, l’ Europe est pauvre potentiellement(pas bcp de matieres premieres). Elle jouera tjrs son hypocrisie aux cotes des USA. l’Africa est seule
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