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Les “Kabila” au centre d’un banditisme d’Etat


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Source: Congo Libre

Le 26 janvier 2011, «Joseph Kabila» va «fêter» – si tout va bien – le dixième anniversaire de son accession à la tête de l’Etat congolais dans les conditions que l’on sait. Bien qu’«élu» en 2006 face à son challenger Jean-Pierre Bemba Gombo, l’actuel chef d’Etat reste non seulement «mal connu» de ses concitoyens mais surtout «mal aimé». Mal aimé parce qu’il donne l’impression de quelqu’un qui a quelque chose à dissimuler. Cette absence de proximité n’a pas permis l’émergence des liens affectifs. Pire, son bilan au plan sécuritaire, économique et social peine à convaincre de son attachement et de sa loyauté à l’égard du pays qu’il dirige. On peut dès lors comprendre que les Congolais suivent avec effroi l’optimisme et la détermination des «kabilistes» à voir le «raïs» rempiler en 2011. Pour quoi faire?
Est-ce pour transformer la RD Congo en un goulag des tropiques?

Au-delà de son parcours personnel énigmatique autant que sa filiation, «Joseph» dont l’arrivée sur le sol congolais ne date que du mois novembre de 1996, n’a rien fait pour «socialiser» avec ses
compatriotes. Et partant, connaître leurs attentes. Leurs problèmes.
Depuis le 26 janvier 2001, le successeur de Mzee vit à l’image d’une citadelle assiégée. Depuis son «élection» en 2006, «Joseph Kabila» a
choisi d’être craint par le recours à la «violence illégitime» plutôt
que d’être respecté par la qualité de ses réalisations orientées vers
le bien-être collectif. Arrestations et détentions arbitraires,
exécutions extrajudiciaires, brutalité, insécurité pour les personnes
et les biens, inégalité de protection devant la loi, intelligence avec
certains pays voisins, des promesses non tenues. C’est la liste non
exhaustive des griefs formulés à l’égard du régime kabiliste.

A quoi sert le pouvoir d’Etat? Sert-il de «force» au service du mieux
être collectif ou simplement de rouleau compresseur qui permet à son
détenteur d’écraser les têtes qui dépassent? Au moment où je couche
ces lignes, des milliers des citoyens congolais – civils et militaires
– croupissent dans les cellules lépreuses des prisons aux quatre coins
de la RD Congo. Les puissants du moment leur font sentir le poids de
leur autorité. Détenus depuis des mois voire des années, certains de
ces compatriotes sont privés de liberté sans qu’une autorité
judiciaire ait pu leur signifier les faits mis à leur charge. D’autres
sont embastillés simplement parce qu’ils sont nés «quelque part». Des
familles ont implosé.

Combien de journalistes n’ont-ils pas payé de leur vie simplement pour
avoir exercé leur droit citoyen à la critique en dénonçant les
dysfonctionnements qui affectent l’exercice du pouvoir d’Etat dans ce
pays? «Joseph Kabila» et son entourage ont choisi la facilité
consistant à briser le thermomètre plutôt qu’à consulter un médecin
afin d’obtenir la prescription appropriée pour éradiquer la fièvre. Le
2 juin dernier, le corps du défenseur des droits de l’Homme Floribert
Chebeya Bahizire a été retrouvé sans vie. La veille, il s’était rendu
à l’inspection générale de la police nationale en compagnie de son
chauffeur Fidèle Bazana, porté disparu. Tous les doigts accusateurs
sont pointés vers «Joseph» et ses sbires en chef en l’occurrence John
Numbi Banza et Daniel Mukalay. Les atermoiements de la justice
congolaise à procéder aux premières inculpations trahissent l’embarras
des magistrats face aux enjeux.

Le lundi 27 septembre dernier, la résidence du général Faustin Munene
a été attaquée par des éléments de la garde présidentielle. Depuis
cette date, cet officier qui a fait toute sa carrière militaire en
Angola n’a plus donné signe de vie. Selon ses enfants, Jaynet et Zoé
Kabila étaient à la tête du commando qui a mis à sac les biens
immobiliers de la famille Munene. La famille «Kabila» s’érige-t-elle
en une association de malfaiteurs ?

Le mercredi 29 septembre, Armand Tungulu Mudiandambu a lancé deux
cailloux sur le convoi présidentiel. Arrêté par des éléments de la
garde prétorienne de «Kabila», Tungulu est battu à mort. Le 2 octobre,
le Parquet général de la République annonce son décès par «suicide».
«Joseph Kabila» a raté l’occasion de gommer le côté hideux de son
image. L’image d’un homme brutal. Un homme moulé dans la culture de la
violence et de la gâchette facile. «Joseph» a raté l’occasion de
redorer son blason en montrant à la face du monde que la RD Congo
était résolument engagée sur le chemin de l’Etat de droit et de la
tolérance en remettant «Armand» entre les mains des autorités
judiciaires. Il aurait pu par la suite faire venir son «lapideur» afin
de le questionner en «mondovision» sur la motivation profonde de son
acte. Ce genre d’occasion ne se représente jamais deux fois.

Vendredi 15 octobre, un cortège funèbre croise le désormais tristement
célèbre convoi présidentiel au niveau des eucaliptus à la commune de
Ndjili. Après une altercation verbale, quelques personnes sont
appréhendées par des éléments de la garde personnelle de “Kabila”. Un
militaire ex-Faz fait partie du lot. Sa famille n’a plus de ses
nouvelles. Qu’est-il devenu? Mardi 19 octobre, un policier est battu à
Kinshasa par des gardes du corps de Zoé Kabila. Cet agent serait entre
la vie et la mort simplement parce qu’il faisait son travail de
réguler la circulation. Pourquoi tant cruauté et de manque de noblesse
de la part de ceux-là dont le comportement devait servir d’exemple et
de modèle de référence à la grande masse ? Impréparation ? Qu’est
devenu l’«ère nouvelle» annoncée par «Kabila» le 18 février 2006 dans
l’allocution prononcée lors de la promulgation de la Constitution qui
régit le Congo-Kinshasa ?

Depuis son accession à la tête de l’Etat, «Joseph Kabila» est suspecté
de «déloyauté» voire d’«intelligence» avec le Rwanda de Paul Kagame.
Au Nord Kivu, les nouvelles les plus alarmantes ne cessent de fuser.
Il est question de la présence massive des soldats de l’armée
régulière rwandaise dans cette partie du pays. A Kinshasa, «Joseph» se
tait. Il ne souffle pas un mot pendant que les Kivutiens font face
chaque jour à l’insécurité générée par des groupes armés locaux et
étrangers. C’est à croire que c’est le «raïs» a engagé le pari de
brader la souveraineté de la RD Congo pour garantir la pérennité de
son pouvoir.
On apprend ainsi qu’un certain Mboneza, colonel étiqueté CNDP (Congrès
national pour la défense du peuple), est arrivé dernièrement à
Walikale. But de sa mission : surveiller l’exploitation des matières
précieuses pour le compte du Rwanda. Toute résistance est violemment
réprimée.

Informé, l’auditorat militaire à Goma a procédé à l’arrestation de ce
fameux colonel et à son transfert au chef-lieu du Nord Kivu. Alerté de
cette arrestation, le «général » Bosco Ntaganda a dépêché une douzaine
d’officiers CNDP à l’auditorat militaire où ils ont procédé à
l’arrestation… de l’auditeur militaire en charge du dossier en lui
collant une arme sur sa tempe et en exigeant la libération pure et
simple de Mboneza. L’Auditeur prit son téléphone pour se référer au
général Mayala Vainqueur, commandant de la 8ème Région Militaire.
Réponse de celui-ci : « la Haute Hiérarchie a ordonné la libération de
Mboneza au nom de la paix». Peut-on parler de paix au moment des
femmes et des enfants sont victimes de viols au quotidien dans cette
partie du pays ? Aux dernières nouvelles, on apprenait que le colonel
Mboneza est rentré à Walikale.

Comment ne pas donner raison à ceux qui soutiennent que «Joseph
Kabila» est un «agent infiltré» du régime rwandais? Jusqu’à quand la
population congolaise va courber l’échine face à un pouvoir criminel
et inefficace? Le moment n’est-il pas venu de “stopper” cette famille
mafieuse qui trône à la tête de la RD Congo depuis dix ans? Armand
Tungulu Mudiandambu n’a pas versé son sang pour rien…

Baudouin Amba Wetshi
© Congoindépendant 2003-2010