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-La RDC est toujours dans l’attente d’une date pour le retour de la dépouille d’Etienne Tshisekedi. Le gouvernement congolais et l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) ne s’accordent pas sur l’organisation des obsèques du leader de l’opposition.
Mardi 7 février, le porte-parole du gouvernement Lambert Mende, déclarait que, sur instruction du chef de l’Etat, le gouvernement couvrira toutes les charges de l’organisation des obsèques, annonçant la mise en place d’un comité d’organisation.
De son côté, le secrétaire général de l’UDPS affirme que la famille de l’opposant historique et sa famille politique coordonnent toutes les cérémonies liées aux funérailles. Les autres partenaires ne viennent qu’en appui. En outre, l’UDPS conditionne le rapatriement de la dépouille d’Etienne Tshisekedi par la mise en place du gouvernement issu de l’accord du 31 décembre. Une situation qui inquiète la Voix des sans voix (VSV).
« Même mort, Tshisekedi est capable de mobiliser des marées humaines »
« Les autorités congolaises ont de leur côté un programme qui n’est pas en fait celui de la famille biologique et des deux familles politiques de monsieur Etienne Tshisekedi. Cette confusion fait craindre des violences en République démocratique du Congo parce que monsieur Etienne Tshisekedi n’est pas n’importe qui. Même mort, Tshisekedi est capable de mobiliser des marées humaines, explique Rostin Manketa, le directeur exécutif de défense des droits de l’homme, la Voix des sans voix. Et dans cette confusion où les autorités et les familles biologiques et politiques n’arrivent pas à s’entendre, à harmoniser leur point de vue, il y a fort à craindre qu’il y ait des violences parce que les milliers de militants des deux familles politiques sont derrière leur leader politique et de l’autre côté, nous risquons d’avoir les autorités congolaises qui vont instrumentaliser les forces de l’ordre, ajoute-t-il. Et à ce moment-là, il y aurait facilement des violences en République démocratique du Congo, lors du rapatriement du corps et aussi lors des obsèques proprement dites. »
Dans l’accord du 31 décembre, Etienne Tshisekedi avait été désigné président du Conseil national de suivi de cet accord issu des négociations directes sous l’égide de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco). Après sa disparition à Bruxelles, en Belgique, qui pourra lui succéder à ce poste important dans le contrôle de l’application de l’accord appelé à gérer la transition jusqu’aux élections convenues en décembre prochain ?
« Tout est clair dans l’accord »
Pour la Majorité présidentielle, par la voix du ministre de la Communication, qui siège au bureau politique de cette famille politique, Lambert Mende Omalanga, il y aura débat pour la désignation d’un nouveau président du Conseil national du suivi de l’accord. Ce que conteste Pierre Lumbi, le président du Mouvement social pour le renouveau (MSR) et de la plateforme G7 (le groupe de 7 parlementaires de 7 partis frondeurs, qui ont quitté la Majorité présidentielle), qui est également membre du conseil des sages du Rassemblement des forces acquises au changement.
Selon lui, les textes sont clairs à ce propos : c’est le président du Conseil du Conseil des sages du Rassemblement qui doit occuper le poste de président du Conseil de suivi de l’Accord du 31 décembre. « Puisqu’on nous oblige à donner une réponse sur cette question-là, moi je vous dis qu’il n’y a pas de problème. Il n’y a aucun problème. Tout est clair dans l’accord. Vous prenez l’accord et vous le lisez, il n’y a aucun problème. Rien, même pas une virgule. Le président du Conseil national de suivi de l’accord, c’est le président du Conseil national des sages. On n’a pas dit que c’était Etienne Tshisekedi. C’est clair là-dessus, ça n’a pas été personnalisé, affirme Pierre Lumbi. Vous avez lu, je suis sûr que vous avez lu ce texte. Vous avez vu quelque part où on a écrit « le président du Conseil national de suivi, c’est Tshisekedi intuitu personae. Non. Je pense qu’il faut être sérieux. Bien entendu, c’est clair que le ministre Mende peut avoir une opinion tout à fait individuelle, personnelle, mais ça n’a rien à voir avec l’accord. Ce qu’il a dit, c’est autre chose. Nos préoccupations actuelles, c’est les obsèques de notre président Etienne Tshisekedi », conclut le président du MSR.
rfi