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Maroc : grandeur et décadence du PJD

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Sept ans après son accession à la tête du gouvernement, le PJD peine à s’imposer comme leader de l’exécutif. Contraint de composer avec une majorité hétéroclite et fragilisé par des dissensions internes, il en est réduit à laisser au Palais le soin de conduire les indispensables réformes.

«Ne cherchez pas la moindre dissonance entre le chef du gouvernement et Sa Majesté le roi, qui est le chef de l’État et dont les directives sont au-dessus de nos têtes. » C’est ainsi que Saadeddine El Othmani a rappelé son allégeance à Mohammed VI, chef de l’État et de l’exécutif, dans son discours mensuel devant les parlementaires, à la fin d’octobre. Une formulation qui n’est pas sans faire écho à un autre modèle de fidèle soumission, signé Abbas El Fassi, en 2007 : « Mon programme gouvernemental consiste à suivre les directives de Sa Majesté », avait lancé l’ex-secrétaire général de l’Istiqlal au lendemain de sa nomination en tant que Premier ministre.

On l’aura compris, face à l’institution monarchique, le Parti de la justice et du développement (PJD) se place désormais clairement au même niveau que les autres formations politiques. Révolues, les insinuations d’Abdelilah Benkirane proférées au fameux soir du 25 novembre 2011, lorsque le PJD avait remporté les premières législatives post-nouvelle Constitution – laquelle accorde de larges prérogatives au chef du gouvernement. « Les Marocains insistent pour garder la monarchie, mais ils veulent qu’elle évolue avec eux », lançait alors le chef de file du PJD, qui, durant les premières semaines de son mandat, s’aventurait à révéler la teneur de ses échanges avec Mohammed VI.

Cohabitation inédite

En sept ans, cette cohabitation inédite dans l’histoire du royaume a considérablement évolué. Le PJD a perdu sa virginité politique pour s’adapter à la realpolitik marocaine et se reposer derrière les décisions royales. « Il a compris, au fil des épreuves, que son seul véritable allié pour gouverner n’est autre que la monarchie, explique le sociologue Mehdi Alioua, enseignant-chercheur à Sciences-Po Rabat. Le parti est alors devenu une composante, parmi d’autres, de l’État-Makhzen. »

De surcroît, son score électoral, aussi important soit-il, n’a jamais permis au parti de la lampe de rassembler une majorité claire et solide. Le PJD a donc dû composer avec une coalition hétéroclite et peu stable. Résultat, depuis son arrivée aux affaires, en 2011, il n’a cessé de devoir gérer des crises avec ses alliés au sein du gouvernement.

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