Skip to content

Makolo Digital Tele- LAVDCONGO

MESSAGE de Mme Jeanne-Marie SINDANI aux femmes congolaises á l’occasion de la journée mondiale de la femme, le 8 Mars 2010


Warning: Trying to access array offset on value of type bool in /home/lavdcne1/public_html/wp-content/plugins/sitespeaker-widget/sitespeaker.php on line 13

HOMMAGE Á LA FEMME CONGOLAISE

Chères Mamans du Congo

Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,

Avant toute chose, je vous prierai d’observer une minute de silence en mémoire des filles et des femmes du monde entier et, plus spécialement, celles de notre pays, la République démocratique du Congo, qui sont victimes et cibles de toute forme de violence, traumatisées et parfois enterrées vivantes… Disons-leur au fond de nos cœurs, qu’elles aient la paix auprès de Nzambi Mpungu/Nzakomba/Mungu baba/ Mvidi Mukulu Maweja. Et que cette Paix profonde de l’Au-delá se reflète dans chacun de nous et inonde notre pays, le Congo. Merci.

Vous vous êtes sans doute mobilisées dans les différentes provinces de notre pays pour non seulement célébrer la grande journée mondiale dédiée á la femme, mais aussi saisir cette occasion pour dénoncer l’absence de la Paix dans notre pays, et surtout pour interpeller l’opinion publique de trouver les voies et moyens pour une paix véritable et durable dans un environnement sain et sécuritaire pour les femmes et les filles Congolaises. Comme leurs consœurs des autres pays, les filles et les femmes de la République démocratique du Congo aspirent à cette paix et la croit encore possible.

Chères Mamans,

Depuis les premières revendications féminines datant du terrible incendie de 1 857 à New York City aux USA, où de nombreuses femmes avaient perdu la vie,  en passant par toutes les requêtes et doléances féminines, forces combattantes pour la liberté et la sécurité pour tous, un long chemin a été parcouru, chemin qui a abouti á la reconnaissance et á la revalorisation progressive des droits de la femme dans le monde. Face à la détermination de toutes celles qui nous ont précédées, les droits de la femme ont enfin été reconnus au même titre que ceux de l’homme. Ainsi le 8 mars 1977 a été proclamée et célébrée pour la première fois comme  journée internationale de la femme.

Cependant, si aujourd’hui cette journée est célébrée avec faste et soulagement partout ailleurs dans le monde, elle n’a pas le même éclat dans notre pays, la République Démocratique du Congo. Car le drame que subissent les femmes congolaises est plus que douloureux et humainement insupportable.

Chères Mamans et filles du Congo,

Je vous prie d’accepter, par ma modeste voix, les chaleureuses salutations des filles et des femmes du Congo qui vivent á l’étranger et luttent pour le respect de notre droit á la vie. Elles espèrent que l’ÉCHO du message que véhiculent nos nombreux messages d’interpellation, vos cris d’angoisse depuis plus d’une décennie auront une résonance internationale pour mettre fin á la barbarie, aux violences sexuelles et á l’impunité en Rép. Dém. Du Congo.

Par ailleurs, nos enfants ont leurs yeux fixés sur nous et leurs oreilles guettent avec espoir le moindre geste de détermination provenant des nos idées et de nos actions pour exiger et obtenir ce droit fondamental pour notre existence en tant qu’Humanité, génératrice de la vie. Car cette journée n’est pas une simple célébration « dansante » pour nous, mais une journée mémorable, en hommages á toutes les mamans et filles congolaises victimes des guerres d’invasion et d’occupation, depuis les guerres du caoutchouc menées par la Force publique de triste mémoire sous Léopold II, jusqu’á l’actuelle guerre mondiale du Coltan et du diamant de sang livrée au Congo au travers des pays voisins, causant plus de dix millions des victimes et une souffrance sans mesure.

Chères Mamans Congolaises,

Durant toutes ces guerres monstrueuses, la femme congolaise a toujours été la cible privilégiée. Et, peu importe le caractère économique que comportent toutes ces guerres, elles ont un dénominateur commun très maléfique : l’anéantissement de la société et de la population congolaise par la destruction du corps et de l’âme de la femme congolaise. La femme congolaise doit être consciente de son rôle primordial dans la revendication de ses droits et pour mettre fin á ce système de terreur établi au Congo.

Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,

Voici plus de quatorze (14)  ans que des filles et des femmes au Congo subissent délibérément des violations massives de leurs droits á la vie, á la dignité et á la sécurité par des troupes armées et des milices des pays voisins á l’est du Congo en toute impunité. Nous avons fait  de cette cause, notre lutte et le leitmotiv de notre persévérance.  Notre engagement pour le bien-être des filles et femmes victimes de toute forme de violence, est tellement insignifiante que  les occasions comme celle-ci nous permettent de les soutenir et de partager leur témoignage douloureux avec d’autres peuples amis.  Nous remercions tous ceux et toutes celles qui dénoncent et agissent efficacement pour défendre la cause noble des femmes congolaises tant au pays qu’au niveau international.

Les congolaises et les congolais sont victimes de la politique d’exploitation cruelle  d’énormes richesses que regorgent le sous-sol et le sol de leur cher pays.  À en croire les statistiques et le rapport de l’International Rescue Committee (IRC), celui des Nations Unies, de Human Rights Watch et autres organisations internationales, plus de 6 millions des personnes sont mortes des effets dévastateurs de cette guerre et de ses conséquences. Si on veut vraiment la paix, il faut mettre fin à l’hypocrisie et briser le silence qui entoure le génocide planifié du peuple Congolais depuis plus de deux siècles ! Qu’ont-elles fait, les femmes congolaises, pour mériter ces tristes sorts? C’est d’être né dans un pays riche en ressources et dont elles ne jouissent même pas. Qu’adviendra-t-il de ces enfants qui ont vu leurs mères subir de tels abus et leurs pères assassinés atrocement ? Quel sera l’avenir des millions d’enfants congolais sans éducation scolaire adéquate, sans accès aux soins minimum, sans encadrement social et sans affection ?

L’impunité dont jouissent les envahisseurs est telle que les femmes congolaises victimes des violences multiples  ne peuvent pas se plaindre car, non seulement elles craignent les représailles, mais aussi personne ni institution ne viendra jamais à leurs rescousses. Étant obligées de se taire et sans aucune ressource, elles sont abandonnées á leur triste sort, entrainant leur communauté dans cette précarité absolue. La république démocratique du Congo est devenue une écurie des vautours internationaux sans foi ni loi, menant une guerre honteuse et lâche contre la femme, mère de l’Humanité, contre la nature et l’écosystème en Afrique centrale.

C’est pourquoi les femmes congolaises doivent se lever, s’organiser, faire recours á nos coutumes ancestrales bienfaisantes, s’accrocher á nos propres valeurs morales et spirituelles pour réconcilier la nation et le peuple avec NZAMBE qui est la Force Suprême depuis nos Ancêtres; continuer á faire pression auprès des représentants du système établi en République Démocratique du Congo afin qu’elles obtiennent le respect et la reconnaissance de leurs droits fondamentaux : la sécurité, la justice et indemnisation pour tous les crimes dont elles sont victimes.

Mesdames et Messieurs,

Nous lançons un message pressant aux femmes africaines et du monde entier, de soutenir les femmes congolaises dans leur lutte noble et juste pour la vie, la sécurité et la paix. Nous devons tous  rendre un grand hommage à toutes ces femmes Congolaises qui ont été sacrifiées pour la survie de notre société, comme Mama NZINGA KILUANI  qui lutta contre l’aliénation spirituelle et l’esclavagisme en supprimant l’oppression portugaise et en revalorisant la spiritualité Africaine; la grande prêtresse Mama MAFUTA qui fût tuée pour la même cause; Mama KIMPA VITA prit la relève de MAFUTA pour mener la même lutte et elle fut brulée vive par les forces d’ occupation  avec son enfant au dos. Nous rendons un grand hommage à toutes les mamans congolaises qui, depuis les temps anciens, ont défendue nos droits et notre dignité en bravant la peur, comme Mama Léonie ABO, Mama Anuarité NENGAPETA, et toutes nos congénères  qui ont été enterrées vivantes par les milices rwandaises du RCD au Kivu, ainsi que les millions des femmes et filles congolaises massacrées brutalement depuis des siècles pour les pillages systématiques de nos ressources dont nous ne bénéficions même pas jusqu’á nos jours.

En cette journée de 08 mars, nous voulons exprimer également notre profonde gratitude á toutes les organisations sociales et de défense des droits de la Personne, et á tous ceux qui compatissent et se lèvent pour aider et pour défendre le peuple du Congo, á tous ceux qui les soutiennent et se battent pour que ces exactions soient connues et jugées. Toutes ces militantes qui viennent également en soutien à ces victimes traumatisées et blessées, touchées par le VIH et autres Maladies Sexuellement Transmissibles, ou qui travaillent encore auprès des populations pour les sensibiliser à l’horreur de ces crimes.

Chères mamans du Congo, mesdames, mesdemoiselles et Messieurs,

Je lance encore une fois aujourd’hui cet appel à la mobilisation générale de la Communauté Humaine pour l’éradication des crimes de guerres contre les femmes en République Démocratique du Congo et dans le monde. Que cette année soit, enfin, celle de la justice, et donc de la paix retrouvée pour toutes les filles et les femmes de la république démocratique du Congo.

Que l’Esprit Suprême de notre Nzambi Mpungu/ Nzakomba/Mungu Baba/ Mwadi Mukulu Maweja sauve et protège le peuple du Congo, survivant d’une si longue et pénible tragédie nationale. Je vous remercie

Mama Jeanne-Marie SINDANI

———————————————————

Poème dédié á la maman Congolaise

par Serge Diantantu

Femme bafouée, terrorisée, humiliée
Femme brisée, bridée, prisonnière et retenue
Femme enserrée, brimée et maintenue
Femme retranchée, oubliée et délaissée

Enfiévrée, endiablée, elle force le temps
Se mature, se naît et s’éclôt chaque jour
Elle nourrit la terre en son sein, en son sang
Elle rayonne, illumine et pave le chemin lentement

Elle porte enfin l’amour, en cultive la soie
Et pourvoit à la raison que d’autres n’ont pas
Si sublime, si fragile et forte à la fois,
Elle encense, elle construit, elle bâtit chaque pas

Elle s’invente, se projette et se met à la page
Elle entraîne, émerveille et enseigne sa hargne
Elle retient les leçons du passé qui la gagne
Elle avance, enfin, fière et riche d’héritage

Elle montre la voie et en mesure l’effort
Pour que toute Femme, elle réunisse en ce monde
Afin de crier, en savourent cet éphémère confort
Pour gagner la victoire d’une éloquante faconde

Femme de toujours à la flamme éternelle
Femme de courage, et d’esprit, si féconde
Femme magnifique et de beauté intemporelle
Femme FORTE, délivrée de l’idiotie et de l’immonde