Les révélations avortées du Daily Telegraph continuent de faire des vagues, outre-Manche. Mercredi 24 octobre, le quotidien conservateur titrait sur “le scandale #MeToo qui ne peut être révélé”, après que la justice britannique lui a interdit la publication d’une enquête concernant un chef d’entreprise “de haut rang”. Soupçonné de harcèlement sexuel et d’intimidation, l’homme en question a invoqué le respect des accords de confidentialité signés avec cinq victimes auprès de la cour d’appel d’Angleterre et du pays de Galles, qui lui a donné raison.
Ce jeudi, The Sun fustige “les bâillons de la richesse” en une de son édition du jour. “Cet impératif de silence a provoqué la colère d’une bonne partie de la classe politique”, constate le tabloïd conservateur. Pour preuve, un certain nombre de députés ont exprimé leur inquiétude pour la liberté de la presse, face au dévoiement du recours aux accords de non-divulgation. Ces “non-disclosure agreements” (NDA) sont habituellement signés dans le but de protéger le secret industriel d’une entreprise, “pas pour réduire les lanceurs d’alerte au silence, mais il apparaît clairement qu’ils sont parfois utilisés pour ça”, a regretté la Première ministre Theresa May devant le Parlement.
Alors que “l’homme d’affaires dont on ne peut prononcer le nom” a engagé quelque 500 000 livres en frais de justice, la députée travailliste Jess Phillips a jugé “anormal que les riches puissent acheter le silence”. “Est-ce dans l’intérêt du grand public qu’un chef d’entreprise plein aux as puisse bâillonner la presse de la sorte ?” lance The Sun dans son éditorial.
Ne doit-on pas être mis au courant de ses agissements ? Demandez-vous aussi ceci : si un membre de votre famille postulait pour travailler sous ses ordres, n’aimeriez-vous pas être au courant ?”
Et de conclure que ce cas illustre, comme depuis le début du mouvement #MeToo, “jusqu’où les puissants sont prêts à aller pour obliger leurs victimes à se taire”.
Source
Fleuron de la presse à sensation, The Sun est le plus lu de tous les journaux britanniques. Le sport, le sexe et les scandales constituent le fonds de commerce de ce titre phare du groupe Murdoch.
Réputé pour sa page 3, où une jeune
[…]