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– La Conscience universelle perd une de ses voix les plus éminentes
Le Son du Pardon, la Flamme de l’Action et la Lumière de l’Espoir
‘‘La meilleure façon de faire la paix, c’est de travailler avec son ennemi. En travaillant avec lui, il devient votre associé’’ Nelson Mandela (1918-2013), Héros de la lutte anti-Apartheid, prix Nobel de la paix et président de l’Afrique du Sud (1994 – 1999)
Par Joël Asher Lévy-Cohen *
Nelson Rolihlahla Dalhibunga Mandela, affectueusement désigné Madiba, du nom de son clan tribal, est décédé à l’âge de 95 ans. Son nom restera à jamais écrit en lettres d’or et de feu dans l’histoire mouvementée de son pays, la République Sud-Africaine (RSA). Il restera à jamais gravé dans la mémoire collective nationale et internationale pour avoir si bien et si vite engagé l’ensemble de ses compatriotes sur la voix étroite de la paix et de la réconciliation, de l’équité et de la justice, de la concorde et de l’harmonie, de la liberté et de la démocratie, de la solidarité et de la fraternité.
Certes, l’Afrique du Sud, le Continent africain dans son ensemble et l’humanité tout entière pleurent un de leurs enfants chéris. Ils versent naturellement des larmes pour ce qu’a été, en réalité, la vie prolifique de ce personnage hors norme, hors pair, sans aucun doute le plus marquant de la fin du XX
e siècle et le plus prestigieux à l’orée du XXIe
siècle. Aussi versent-ils des larmes pour ce qu’il a véritablement accompli afin que la paix et la liberté rayonnent parfaitement, au plus haut point, sur cette Terre archi-convoitée de l’Afrique australe.
La vie de ce grand leader sud-africain qu’est, à vrai dire, le prix Nobel de la paix Nelson Mandela, ne saurait être réduite de manière péremptoire à un simple vécu existentiel. C’est, par définition, plus qu’un simple livre d’histoire. C’est plus qu’une simple réalité existentielle. En effet, sa vie est en vérité constituée d’enseignements. Il s’agit en fait d’un ouvrage prophétique. C’est, en réalité, un évangile social.
Le premier enseignement que nous apporte Nelson Mandela, est la Paix. C’est-à-dire l’acceptation de nos ennemis. C’est savoir tendre la main à ses ennemis, de regarder ensemble avec eux dans la même direction pour le bien-être collectif. C’est partager avec eux la même vision de la vie en vue de garantir solidement l’harmonie au sein de la communauté unie dans la même foi politique et idéologique, les mêmes valeurs démocratiques et les mêmes principes sociaux. Par conséquent, cet Apôtre de la paix met, à vrai dire, en pratique sur le plan politique ce message spirituel et religieux de Christ : ‘‘
Lorsque vous recevez une taloche sur la joue droite, tendez la joue gauche
’’.
En d’autres termes, pour cette icône de la lutte antiségrégationniste, le dialogue constructif est la base de toute paix dans une société qui veut avancer et construire son destin sur de nouvelles fondations. Celui-ci culmine sagement par l’adoption du compromis. C’est-à-dire l’engagement d’assurer la protection des intérêts légitimes des uns et des autres
au nom du groupe unifié. À ce niveau, le Grand Sud-Africain fait nécessairement appel aux vertus et aux valeurs de tolérance et d’équité.
Le deuxième enseignement de Nelson Mandela est l’Amour du prochain. Pour ce messager de la paix nobélisé en 1993, vivre ensemble signifie travailler ensemble. En cela, il est le chantre non seulement de l’unité sociale mais le héraut de l’égalité sociale. En d’autres termes, il substitue la fragmentation raciale propre à l’Apartheid ou au ségrégationnisme par l’unification humaine propre à la Sagesse universelle. Pour lui, il n’y a qu’une seule race. C’est la race humaine qui présente des sensibilités et des tonalités différentes.
Dans le même ordre d’idées, vivre ensemble veut dire, pour ce Héros universel, travailler pour son prochain. L’autre, ce sont bien entendu les plus pauvres ou les plus démunis de la société. Ce sont en fait tous les marginaux : ‘‘handicapés physiques ou mentaux, enfants abandonnés, femmes seules, les malades hospitalisés, les prisonniers enfermés dans les centres pénitentiaires’’, etc. À ce niveau, Nelson Mandela partage, bien sûr, intrinsèquement ce message christique : ‘‘À chaque fois que vous l’aurez fait à l’un des plus petits que vous, c’est à moi que vous l’aurez fait’’. Dans cette vision altruiste qui consiste à offrir une heure de son emploi de temps à sa communauté, il met plus particulièrement et plus singulièrement en avant les notions de solidarité et de fraternité. Aussi met-il vraiment en relief la vertu d’humilité.
Le troisième enseignement apporté par Nelson Mandela est le fait d’agir pour le bien-être collectif sans arrière-pensée et sans aucun esprit intéressé. Pour cet ancien chef de l’État sud-africain, agir de bonne foi rassure ses interlocuteurs. C’est ouvrir son coeur à ses partenaires. C’est naturellement dissiper toute méfiance et toute hostilité préjudiciable à tout engagement harmonieux. Cette attitude raffermit la confiance placée en l’autre. Elle décrispe l’ambiance et permet d’évoluer le plus vite possible vers la quête des solutions ou la recherche des compromis nécessaires à la paix et à l’harmonie dans l’univers social.
De ce fait, Nelson Mandela encourage implicitement les acteurs mondiaux et internationaux à agir et à se comporter à l’image des tout jeunes enfants. Car, un enfant incarne à n’en pas douter la candeur de l’innocence, la joie de vivre et le bonheur de partager son monde et ses jouets avec ses amis. Ce n’est pas pour rien que le Sage sud-africain a toujours exigé, au niveau de ses rencontres publiques, la présence remarquée d’enfants. Celle-ci renforçait son optimisme sur la nature humaine et l’avenir de l’humanité. Cela se sentait dans son sourire bienveillant et son regard attendrissant.
Joël Asher Lévy-Cohen
Journaliste indépendant