Par Mufoncol Tshiyoyo
Etienne Tshisekedi, l’homme pour qui beaucoup d’entre- nous ont eu à consacrer leur jeunesse et à suivre dans ce qui apparait comme un combat commun, celui du CHANGEMENT auquel Tshisekedi a dédié une large partie de sa vie jusqu’à ne point voir grandir ses propres enfants, se trompe-t-il aujourd’hui de bataille ?
Sa récente sortie médiatique interpelle toute bonne conscience habitée par le souci d’écriture de l’histoire du Congo des aïeux. Le CHANGEMENT auquel ce combat fait allusion était loin d’être celui d’hommes appelés à se succéder à la tête d’un « État manqué », s’il faut ici emprunter le terme cher à Chomsky, mais il s’agit, bien que cela soit un peu audacieux et osé, de toucher le mental de l’homme «Congolais », son imaginaire et la manière intérieure de sa construction en se projetant dans son environnement direct.
Rien n’a changé plutôt. Et Tshisekedi l’admet. Pire encore, les Congolais se font aujourd’hui instrumentalisés non plus directement par les maîtres de tout le temps, ni par ses « chiens » locaux comme il en a toujours été le cas depuis 1960, mais par d’autres trouvailles, des voisins et « frères » africains noirs égarés qui exploitent à leur tour quelques locaux et victimes consentantes deux catégories différentes et exposées à la vindicte par les maîtres, ses critiques et autres agents de propagande et leurs thuriféraires qui les présentent comme des concepteurs « au centre de la tragédie congolaise » .
Nous assistons, comme peuple, à l’aliénation de l’homme congolais, à sa dépersonnalisation, voire à « la fin de l’idée même de l’individu » pour reprendre les mots de Homi K. Bhabha dans Les Lieux de la Culture/ Une théorie postcoloniale. C’est le moment que choisit monsieur Etienne Tshisekedi afin d’annoncer son éventuelle candidature aux élections présidentielles à venir au Congo. Il n’y a rien de mal dans son annonce sauf que Tshisekedi admet devant le micro de Ferdinand Ferella de la VOA que « rien a changé au Congo » qui l’inciterait à soutenir la mascarade électorale à laquelle sa participation a toujours été conditionnée. Dans sa critique des élections de 2006, Tshisekedi qui a longtemps conservé son silence a fini par dénoncer la magouille à l’origine de la victoire de l’adversaire de l’auteur de la célèbre phrase « J’ai accepté l’inacceptable », l’un de ces grands enfants à qui les maîtres ont fait miroiter le pouvoir comme le fut le cas avec des jeunes Commissaires Généraux appelés au pouvoir après le coup « autorisé » de Mobutu et l’assassinat de Lumumba. Ce qui voudrait dire qu’il serait conscient que les choses ne seront nullement différentes
À vrai dire, les Congolais sont loin d’un Tshisekedi qui a toujours affirmé, et surtout avec raison, que la tenue d’une Conférence Nationale, même « Souveraine », avec et sous Mobutu n’aurait servi à grand-chose.
Etienne Tshisekedi, en tant qu’individu, est libre de se tromper et même de se participer à n’importe quel type d’élections. Mais il y a lieu de dissocier l’individu Tshisekedi et celui dont notre et son combat ont transformé à un mythe, qui a cessé d’appartenir à lui-même et à sa famille biologique aussi longtemps beaucoup le considèrent, à juste titre d’ailleurs, comme le père de la nation, l’incarnation de l’esprit renfermé dans ce vocable qui lui est cher CHANGEMENT, prononcé devant la tribune de la Conférence Nationale « Souveraine ».
Du concept de père de la nation, Nelson Mandela, qui n’est pas notre modèle en politique, a écrit dans Un long chemin vers la liberté , nous citons : « J’étais peut-être aveuglé par le chagrin de ne pas avoir été capable de remplir mon rôle de mari envers ma femme et de père envers mes enfants […] [ma femme] avait épousé un homme qui devait la quitter, […] cet homme était devenu un mythe, […] Quand votre vie est la lutte, […] il reste peu de place pour la famille […] Nous avons vu nos enfants grandir sans que nous soyons là pour les guider […] quand nous sommes sortis « de prison », mes enfants m’ont dit : « Nous pensions que nous avions un père [….] Mais à notre grande consternation, notre père est revenu et il nous a laissés seuls parce qu’il était devenu le père de la Nation ». Être le père de la nation est un grand honneur, mais être le père d’une famille est une joie plus grande […] que j’ai trop peu connue » (Mandela, 1995 :619-620). Fin de citation.
Par son combat, Etienne Tshisekedi est un mythe pour un bon nombre de congolais, même s’il tient à être un homme comme tout le monde. Mais le mythe ne s’invente pas. Il est appelé à l’existence dans le dessein de fertiliser le sol, d’entretenir l’histoire et de nourrir le combat. Le mythe est une semence du futur, de l’avenir Congo. Et l’opposer aux élections ou faire opposer Etienne Tshisekedi, considéré pour un mythe, à celui que le monde occidental voudrait que les Congolais asservis appelassent par son nom d’emprunt de Joseph Kabila, équivaut à insulter la mémoire et la lutte d’un peuple qui a eu à supporter et endure continuellement des souffrances et autres privations dans sa marche vers son devenir collectif. Ceux qui le souhaitent et conduisent Tshisekedi à ce choix porteront devant l’histoire la responsabilité de l’élision d’une partie de son combat et celui de ceux qui sont morts pour le Congo. Qui cherche à diminuer et à salir ce combat de l’incarnation même du changement ? Faut-il ramener Tshisekedi à la dimension d’un garçon de course de Paul Kagamé ou de Yoweri Museveni ? Faut-il noyer la bête en lui faisant endosser la responsabilité de la légalisation du pouvoir de celui que l’Occident accompagne et entretient l’image à travers son apprentissage aux crimes de toute sorte ? Paul Kagamé a tué. Il en fut le cas de Léopold II aussi. Aucune église chrétienne dans le monde n’a pu dénoncer ces crimes. Monseigneur Monsengwo mange et dine avec des bourreaux. Qui a dit que la mort de Chebeya, le pauvre, sonnerait l’hallali d’un régime appelé à terroriser pour asseoir sa force et durer ?
La question de la participation ou non de Tshisekedi comme mythe aux éventuelles élections dépasse le cadre biologique de sa famille, de sa progéniture et même de la structure organique dénommée UDPS. Mais sous la protection de quelle armée nationale Tshisekedi ira enfin aux élections ? Pas celle qui est infestée par des sujets rwandais, pas sous la protection de la MONUC ou de sa forme actuelle dont la mission rappelle celle de forces de l’EUFOR venue à la rescousse de l’enfant-roi lors des élections de 2006 ?
La question posée est de savoir si la participation de Tshisekedi aux élections de 2011 serait la face cachée de son allégeance à l’ordre du plus fort, à l’ordre établi. Serait-il le Mahmoud Abbas congolais ?
De la Démocratie et des élections
« Pour s’exercer, la démocratie a besoin, comme tout autre système, d’une entité politique, qui , en général, correspond à ce qu’on appelle l’État-nation », écrit Eric J. Hobsbawn dans L’Empire, la démocratie, le terrorisme, (Hobsbawn, 2009 : 103). Il souligne en plus qu’ « Elle ne peut s’appliquer là où ce type d’entité n’existe pas ou n’est qu’embryonnaire », (idem, Hobsbawn).
La cartographique actuelle de ce que l’on appelle communément le Congo ressemble peu à ce type d’entité à laquelle les écrits d’Hobsbawn font allusion. Le Congo comme le type d’homme Congolais reste à créer. Après les deux périodes de déstabilisation sociale et politique, l’esclavagisme et la colonisation, le Congo comme le reste de l’Afrique se recherchent quand bien même que beaucoup ont fini par choisir par absence d’alternative le mode institutionnel du maître d’hier qui, par cette adoption, assure sa survie. Les institutions du maître ne sont pas les seules fiables car elles s’opposent souvent aux valeurs locales. Il en est de même de tous ces différents concepts qui sont empruntés et présentés sous la forme d’un universalisme trompeur. Ils résultent de vécus quotidiens de ceux les commercialisent au non d’une certaine modernité. C’est le cas du débat autour de la question des droits de l’homme au nom de laquelle Chebeya aura été assassiné.
Chebeya est mort dans son « aveuglement » à promouvoir des valeurs propres à un autre monde. Il y a aucun mal à le dire car chaque peuple a ses valeurs et aucune d’entre elles ne peut se prétendre supérieure à l’autre. La Chine et les Chinois que de loin j’admire n’ont jamais adopté la démocratie, ni encore moins les élections, ni les différentes formes des droits résultant de la pratique des autres, mais ils rayonnent par sa culture comme un peuple vivant, qui existe, qui fait entendre sa voix dans le concert des nations. Faudrait-il dire malheur au peuple qui embrasse et croit aux valeurs qui ne sont pas forcément les siennes bien qu’humaines en apparence ? Ceux qui cherchent à adopter ou à copier les modes de vie des autres leur donnent voie au chapitre en leur confèrent consciemment ou pas une autorité qui les transforme en modèle et référence.
C’est par manque de créativité, d’audacité et de dignité humaine, par absence de compétitivité et d’excellence, que beaucoup se réduisent à crier « démocratie » et droits de l’homme alors que des hommes comme Churchill eurent le toupet d’affirmer que « La démocratie est la pire forme de gouvernement » (Hobsbawn, 2009 : 105). L’adopter à ce stade de notre combat consiste à mettre la charrue devant le bœuf. Le combat pour l’instauration de la démocratie au Congo et celle des droits de l’homme, si cela serait la forme institutionnelle choisie, interviendrait après celui de LIKAMBO YA MABELE. Les Congolais se battent pour leur terre, pour arracher la souveraineté de leur terre qui subit une occupation. Ils sont appelés à redevenir MAÎTRES chez eux. Il n’existe pour cela qu’un seul vrai prix qui à payer : celui du sang.
Les européens font tuer leur progéniture en IRAK ou encore en Afghanistan au nom et pour la défense de leur terre. Si les Congolais sont incapables de mourir pour leur terre, ils apprendront à leurs dépens que tout ce qui brille n’est pas or.
Quand le moment arrive, un mythe apprend à s’isoler en vue faire parler la voix de l’histoire. Tshisekedi n’a pas le droit de mourir malade, ni sur un lit d’hôpital, encore moins de vieillesse. Dans sa récente biographie sur Gandhi, Jacques Attali a révélé que ce dernier avait vivement souhaité être assassiné pour que son sang serve à la naissance d’une identité indienne. Gandhi, comme Martin Luther King, Arafat, Lumumba, Thomas Sankara, sont des martyrs qui fertilisent la terre, ils sont la semence qui nourrit les générations futures.
LIKAMBO YA MABELE EZALI NDE LIKAMBO YA MAKILA
Mufoncol Tshiyoyo
Président du Rassemblement pour l’Alternative Politique en RDC
R.A.P., en sigle, Mouvement politico-militaire
004745007236, mufoncol.tshiyoyo@rap-rdc.com
Je ne vous comprends pas si vous avez riez n´à faire, occupez vous des vos femmes et enfants au lieu de vouloir vous distraire sans un sens intello.Toi Mufoncol tu as menti sur la radio Tshiondo que tu avais des hommes pouvant liberer le pays. Ou en est on avec tes mensonges comme ton amis d´enfance Ngbanda? Tu es desesperé. Il faut que tu arretes avec tes mensonges. On te connait deja. Vas faire ton travail de cleaning que tu es entrain de faire à Norge.
Et à l´administrateur de cette radio. Arretez de tromper les gens que votre radio est vouée à la democratie. Vous etes des collabos qui donnez de fausses infos à la population. Vous connaissez bien que >Tshiyoyo est malade comme son ami Matanda et Ngbanda. Pourquoi reprennez vous leurs articles imaginaires dans votre site de demolition?
Eza likambo ya mabele. To comprendre que Radio oyo, Tshiyoyo, Ngbanda, Matanda,DCUK et Mwanda Nzemi vous tous vous etes les menteurs collabos qui veulez se faire connaitre. Bozali legers.
Comments are closed.