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NOUVELLE REBELLION EN RD CONGO: L’autorité de l’Etat encore mise à mal

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RebelleSource: Le Pays

Les fêtes pascales n’auront pas été de toute réjouissance pour les habitants de Mbandaka, ce chef-lieu de la province de l’Equateur, en République démocratique du Congo. Des rebelles d’un nouveau genre, et lourdement armés, auront décidé de s’emparer de leur ville, à commencer par la résidence du gouverneur, les obligeant à trouver refuge dans les églises pour échapper aux massacres.

Il aura fallu l’intervention des soldats des troupes nationales pour les repousser, mais il y aura tout de même eu des victimes au nombre desquelles un casque bleu de nationalité ghanéenne ainsi qu’un employé de l’ONU. Et cela fait une insurrection de plus, une sans doute de trop, dans ce vaste pays qui, depuis des décennies, et en matière de rébellions, en aura connu de toutes les tailles, de tous les genres et de toutes les origines.

La RDC d’ailleurs, continue de panser les plaies de ses guerres intestines qui l’ont régulièrement ravagée, ont infligé un coup de frein fatal à son économie et poussé le pays tout entier dans une instabilité qui risque malheureusement de devenir une de ses caractéristiques les plus voyantes. Déjà, on parle de la RDC comme du pays de tous les possibles. Les assaillants du jour seraient des pêcheurs. Comment peut-on rationnellement expliquer que ces hommes qui passent le plus clair de leur temps à manier le filet et la nasse, du jour au lendemain se trouvent en possession d’un armement militaire lourd dont ils usent pour terroriser de paisibles populations ? On peut en trouver l’explication en cherchant du côté de la libre mais bien dangereuse circulation des armes dans cette partie de l’Afrique. Et en RDC, maîtriser le phénomène relève sans doute de l’illusion. Car, des armes prolifèrent dans cette partie du continent où un certain nombre de pays voisins de la RDC furent longtemps ou régulièrement en guerre. Les engins de mort qui ont sévi dans les pays voisins peuvent toujours servir au Congo. Il y a aussi que les différents chefs de guerre congolais avaient eux aussi leurs sources d’approvisionnement. Elles n’ont pas forcément tari. Mais il se trouve surtout que l’armée congolaise ne peut pas grand-chose pour contrer le phénomène. Elle-même, à la vérité, « se cherche ». Obsolète, destructurée autant que démotivée, elle a sans doute d’autres préoccupations. Et puis, le pays est vaste, de la dimension d’un continent. Une armée des plus performantes aurait déjà de grandes difficultés à le quadriller efficacement. Ce ne sont donc pas de vieilles légions usées et mal équipées qui sauraient le faire. Le résultat en est là, exposé au regard de tous. En RDC, n’importe qui peut se lever un beau jour, recruter quelques amis et adeptes et décider de se proclamer chef ou gouverneur d’une région, sans vraiment craindre les foudres de l’impuissant Kinshasa. Et fort paradoxalement, cette nouvelle poussée de rebelles survient au moment où le président Kabila réclame à cor et à cris, le départ des 22 000 soldats de la Monuc en service dans ce pays pour contenir les assauts du Rwanda du redoutable Kagamé.

Les intentions de l’énigmatique Kabila fils sont là, bien insondables. Déjà qu’il n’arrive pas à réduire toutes ces tensions qui font de son pays une véritable poudrière, qu’en sera-t-il si les soldats onusiens de la paix se retirent de son territoire ? A priori, on ne perçoit pas la solution miracle qui ferait retrouver à la RDC la paix et la sécurité nécessaires à la quiétude de sa population ainsi qu’à l’envol économique dont elle manque cruellement. Et c’est l’autorité de l’Etat congolais, déjà mise à mal qui, davantage, sera soumise à cette plus dure épreuve. Car, il n’y a pas de raison de croire que ces éruptions de rébellions dont le pays est désormais sérieusement atteint, comme par enchantement, se résorbent tout d’un coup. Sans compter d’ailleurs que les gourous de ces révoltés ne manquent pas d’arguments pour justifier leurs bravades. Cela va des revendications identitaires ou ethniques à l’impérium de la dynastie Kabila sur les Congolais au moyen des armes. Sans compter l’argument de la pauvreté endémique qui frappe les habitants d’un pays réputé scandale géologique.

A l’heure où le rapport situant l’ampleur des massacres de la LRA continue d’horrifier, la RDC doit à nouveau subir les assauts de tout nouveaux rebelles qui s’invitent à leur tour, dans le champ de bataille. Elle n’avait sans doute nullement besoin d’une calamité en plus. De quels moyens dispose le président Kabila pour y faire face, et saura-t-il le faire rapidement et avec quelle efficacité ? On attendra de voir. Mais ce dont on peut, dès à présent, être sûr, c’est qu’on souhaite qu’il prenne les mesures idoines pour empêcher que son pays ne se déglingue entièrement. Déjà, on le trouve flegmatique, « mou », énigmatique et lent à prendre des décisions. Il faudrait presque l’opposé d’un tel tempérament pour s’attaquer aux divers fléaux qui infestent son vaste pays.

2 thoughts on “NOUVELLE REBELLION EN RD CONGO: L’autorité de l’Etat encore mise à mal”

  1. Je pense que la RDC aura longtemps encore des problèmes tant que la paix, la Démocratie, la conduite générale de ce pays seront érigées sur des bases d’hypocrisie politique, des chimères et des faussetés convenues. En fait, l’histoire du Congo a été faussée au point que le Congolais qui a mal absorbé son histoire ne soit pas capable de prendre son destin avec détermination. La vérité peut permettre à un peuple de se situer, et le Congolais semble chanceler … Il existe des poches importantes des Forces Armées Zaïroises et les gens au pouvoir le savent ; il existe, par milliers, des ex-Gendarmes Katangais basés en Angola, Diabos et Tigres, de véritables combattants qui auraient pu rendre des services à la nation, hélas, ils sont là, en quarantaine et, …euh, on n’en parle pas !
    Il existe des groupes Interhamwe et autres FDLR dans les montagnes de l’Est, tout le monde le sait, les dirigeants le savent et en font un secret de Polischner ! Il rexiste des poches des Résistants Mayi-mayi dans le Kivu, des groupes opposés au régime en place, les hommes au pouvoir le savent, mais, … comme si de rien n’était, on vogue, on pagaie, … jusqu’à ce que quelque chose arrive ; je pense que les fameux ENYELE ne sont pas nés comme ça, brusquement tombés du ciel ? ils ont quand même des services de sécurité les gens au pouvoir non !
    Et lorsqu’on cumule comme ça des positions d’autruche, on comprend bien qu’une paix durable ne peut se construire. Il n’est pas possible de faire avancer le Congo avec des dirigeants peu convaincus, si non peu convaincants. La RDC qui a d’énormes richesses affiche un visage de pays désorganisé, turbulent avec des institutions en furie, mais c’est quoi ça !
    Il faut prendre au sérieux chaque événement, inclus le phénomène “BDK”, le Bundu Dia Kongo, c’est pas du jeu d’échèque, c’est celà la politique sécuritaire d’un pays qui veut construire une paix durable.
    Dan Sheria Langu

  2. Songo ILINGA BASANKUSU

    Kabila n’a jamais été apprécie par le congolais, le fait de nous l’imposer, suscitera toujours des soulèvements partout.Qu’il sois sage en s’écartant du pouvoir et regagnant son Rwanda natal, il y aura plus des rebellions.

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