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-Yoweri Museveni, au pouvoir depuis trente ans, vient d’être réélu président de l’Ouganda pour un cinquième mandat de cinq ans, a annoncé, ce samedi 20 février, la Commission électorale ougandaise. L’opposition rejette cette « parodie d’élections ».
« La commission déclare que le candidat Yoweri Kaguta Museveni, ayant obtenu plus de 50% des suffrages valides exprimés, est élu président de la République d’Ouganda », a déclaré son président. M. Museveni a obtenu à la présidentielle du 18 février 2016 60,75% des voix, loin devant son principal rival, Kizza Besigye (35,37%). L’ancien Premier ministre Amama Mbabazi ne recueille que 1,43% des voix.
Arrivé au pouvoir en 1986, après avoir renversé l’autocrate Milton Obote, Yoweri Museveni est resté très populaire dans les campagnes et a bénéficié de la puissance financière et de l’expérience électorale de son parti, le Mouvement de résistance nationale (NRM).
Opposant arrêté
De son côté, l’opposant historique et principal rival, Kizza Besigye, 59 ans, jugeait que cette élection ne pouvait « pas être libre et équitable ». L’homme a d’ailleurs été été arrêté vendredi au siège de son parti, le Forum pour le changement démocratique, et emmené au poste de police de Nagalama à Kampala, où il a été détenu plusieurs heures avant d’être libéré. Il a fait parvenir un communiqué dans lequel il rejette les résultats et dénonce « un terrifiant coup d’Etat militaire ».
« Même si le scrutin a eu lieu dans un environnement calme et paisible dans la majeure partie du pays », les retards enregistrés jeudi à Kampala témoignent du « manque de transparence et d’indépendance de la Commission électorale », a estimé la mission de l’Union européenne (UE), en rendant ses conclusions préliminaires sur les élections.
Vote chaotique
Le premier tour de l’élection présidentielle et des législatives a été particulièrement chaotique à Kampala, réputée acquise à l’opposition: de nombreux bureaux ont ouvert jeudi avec plusieurs heures de retards, provoquant des heurts entre électeurs en colère et les forces de l’ordre. Selon un haut responsable du FDC, l’opposition disposerait de résultats marquant des « différences flagrantes » avec les chiffres officiels.
L’Ouganda, un pays enclavé d’Afrique de l’Est avec une population estimée à 37 millions d’habitants, n’a jamais connu d’alternance politique pacifique depuis son indépendance en 1962.
Reportage à Kampala
A l’annonce des résultats au stade Namboole où se tenait le centre de comptage, les équipes du parti présidentiel n’ont pas manqué de montrer leur enthousiasme, à l’image de Justine Lumumba Kasule, la secrétaire générale du NRM : « Félicitations au NRM, félicitations à Yoweri Kaguta Museveni, félicitations à tous les Ougandais qui sont épris de paix et qui ont vu le président Yoweri Kaguta Museveni comme la personne devant continuer à conduire ce pays. Diriger et garder l’Ouganda dans la paix pour les cinq prochaines années ».
Les équipes de Kizza Besigye n’étaient pas sur place, car le FDC ne reconnaît pas les résultats de ce scrutin. Charles Mutasa, un porte-parole du parti, dénonce le manque d’impartialité, selon lui, de la commission électorale : « Bien sûr, nous ne sommes pas d’accord avec cette élection. Le gouvernement d’Ouganda et le président Museveni ont volé ces élections. La commission électorale que nous avons ici n’est pas du tout indépendante. Elle travaille pour le dictateur Museveni. Et nous sommes un parti qui croyons que les résultats ne sont pas libres et équitables ». Charles Mutasa assure que des centres de comptages propres au parti travaillent encore et devraient donner leurs propres résultats.
Samedi soir, Kampala était très calme. De nombreuses boutiques sont restées fermées toute la journée par peur de violences à l’annonce des résultats. Mais pas de parades de supporters en ville : seuls quelques partisans de Museveni sont descendus dans la rue fêter la victoire de leur candidat. Les patrouilles des forces de l’ordre se sont poursuivies. En début de soirée, aucun heurt impliquant des opposants n’avait été signalé.
RFI