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Paulin – « La vente de journaux en photocopies contribue à ma survie »


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Par Florent N’landu (Le Potentiel)

Depuis quelques années dans la ville de Kinshasa, on observe une activité qui sort de l’ordinaire dans le secteur des médias congolais : la vente de journaux en photocopies.

L’activité est en extension et le nombre de personnes qui la pratiquent ne cesse d’augmenter. Mais c’est surtout lors de grands événements politiques (nomination des nouveaux ministres et vice-ministres du gouvernement ainsi que des membres de la magistrature, révocation des membres de la magistrature, procès des acteurs politiques influents, etc.) relayés par les journaux paraissant à Kinshasa que l’on voit les vendeurs de photocopies des journaux en effervescence. Ils vendent ceux-ci à la criée.

Contacté par Le Potentiel, Paulin – comme il aime bien qu’on l’appelle – a indiqué que c’est bien malgré lui qu’il se livre à ce genre d’activités. « Je suis mécanicien de formation. Depuis une dizaine d’années, j’ai perdu mon emploi et compte tenu de la situation socio-économique difficile que traverse la RD Congo, j’ai décidé de me lancer dans cette activité que j’exerce concomitamment avec celle de vente de livres d’occasion pour me permettre de survire », explique-t-il. Mais, avoue-t-il, il est difficile de couler la marchandise du fait de la pauvreté de la plupart des Congolais. « Même les intellectuels ne lisent pas pour deux choses, à mon avis. Faute d’argent, pour les uns et manque de culture de lecture pour les autres », s’est-il justifié.

Selon lui, certaines personnes qui tiennent à suivre régulièrement l’actualité congolaise et qui n’ont pas une bourse bien garnie, achètent les photocopies que nous leur vendons, généralement à 200 francs congolais. « A défaut, nous pratiquons un prix supérieur lors de la publication de grands événements politiques en RD Congo », a-t-il poursuivi.

Cette activité préjudicie les entreprises de presse. C’est le cas de le dire. Car celles-ci ont des charges sociales. Avec la vente de journaux en photocopies qui constitue un manque à gagner pour ces entreprises, nombre d’entre elles sont confrontées aux difficultés de trésorerie.

Conséquence : paiement irrégulier des salaires. Ou s’ils sont payés, ces salaires ils sont modiques et ne permettent pas, par conséquent, aux bénéficiaires de mener une vie décente. Mais cela n’est pas une raison pour tous les responsables d’entreprises de presse.

Certains se réfugient derrière cette situation pour justifier les maigres salaires qu’ils paient à leurs employés. Ou encore pour ne pas payer ces derniers.

Un patron de journal contacté par Le Potentiel et qui a parlé sous le sceau de l’anonymat a accusé l’autorité de ne pas interdire ce genre d’activité. « Le travail d’esprit est garanti par les lois congolaises et les personnes qui se livrent à la vente de journaux en photocopies dans les rues de Kinshasa doivent être traquées par les éléments de la Police nationale congolaise (PNC) pour s’être appropriées le travail d’esprit d’autrui », a-t-il souligné. Il a ajouté que « ce que nous voyons à Kinshasa est inacceptable et n’est pas de nature à protéger le travail d’esprit d’autrui ».

Se livrer à ce genre d’activités est préjudiciable aux entreprises de presse et des auteurs de différents articles publiés dans les journaux piratés, reconnaissent les vendeurs de journaux en photocopies. Mais étant donné que ces derniers ne sont jamais inquiétés par l’autorité, ils croient tout permis. C’est plutôt la traque des vendeurs de journaux réguliers à laquelle on a eu à assister dans le passé.

Les responsables des entreprises de presse ont eu à élever la voix pour condamner ce genre de pratique.