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Par Trésor Kibangula (JA)
-Les rebelles du M23 ont bien compris qu’en 2012 toute bataille sur le terrain se menait également sur la Toile. Possédant déjà un site internet, les hommes de Sultani Makenga ont désormais investi le réseau social Facebook pour communiquer. Alors que le nombre de leurs abonnés a presque triplé depuis la prise de Goma, dans le camp adverse des voix s’élèvent pour demander à l’équipe de Mark Zuckerberg de supprimer la page du M23.
Mise à jour du 1er décembre à 08H00
Depuis le 30 novembre, la page Facebook du M23 n’est plus active. La firme de Mark Zuckerberg aurait pris la décision de fermer la page en raison des nombreux signalements.
Plus de 10 000 personnes en parlent sur la Toile. Avec le succès militaire sur le terrain matérialisé mardi 20 novembre par la prise de la ville de Goma, la page Facebook du M23 ne cesse de prendre de l’ampleur. Lancée timidement le 8 juillet, elle compte à ce jour plus de 7 000 fans. Les rebelles y diffusent essentiellement, en swahili, les nouvelles du front mais aussi des railleries et messages ciblés à l’attention des autorités congolaises.
La stratégie de communication du mouvement rebelle sur le réseau social est simple. Chaque jour, un ou deux « posts », teintés d’une dose de polémique. Un cocktail bien mesuré pour déclencher l’avalanche des commentaires dans tous les sens. Illustration d’un statut de la page traduit du swahili (voir capture d’écran ci-dessous) : « Jean-Marie Runiga, le président [coordonnateur politique, NDLR] du M23, vient de déclarer que nos troupes sont prêtes à se retirer de la ville de Goma mais sous certaines conditions. Il y en deux principalement : l’arrestation de John Numbi et la liberté de mouvement à Tshisekedi. Est-ce que Kabila acceptera ces exigences ? »
Capture d’écran d’un post sur la page Facebook du M23.
Si au front, les FARDC ne parviennent pas à résister aux rebelles du M23, certains internautes congolais sont décidés à leur barrer la route sur le terrain virtuel. Des tweets et des groupes se multiplient sur Twitter et Facebook pour « signaler » la page du M23 comme étant « un contenu qui ne devrait pas apparaître » sur le réseau social. « Je ne peux pas comprendre que les rebelles qui ont déplacé des populations et qui se sont rendus responsables de plusieurs exactions sur des civils puissent avoir une page facebook », s’insurge Kambala Musavuli, porte-parole de Friends of Congo, une ONG basée à Washington. Et l’ambassade de la RDC n’hésite pas à relayer le message sur son compte twitter.