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Pourquoi la transition en RDC n’est pas démocratique

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Depuis le 30 juin 1960, date de l’accession du pays à l’indépendance, la transmission du pouvoir en République démocratique du Congo s’est toujours faite dans la violence.

Rappel historique

Le 24 novembre 1965, le premier président Kasa-Vubu est renversé par Joseph-Désiré Mobutu, lors d’un coup d’Etat militaire. Celui-ci subit le même sort le 17 mai 1997, renversé par une rébellion armée, (Alliance des forces démocratiques de libération) dirigée par Laurent-Désiré Kabila et soutenue par le Rwanda notamment.

Laurent-Désiré Kabila se proclame chef d’État, avant d’être à son tour assassiné le 16 janvier 2001, par un  “kadogo” du nom de Rachidi, un simple soldat membre de sa garde rapprochée.

Dix jours plus tard, le 26 janvier 2001, Joseph Kabila succède à son père assassiné. En 2006, il est élu président à l’issue des premières élections libres du pays.

Alternance démocratique mais…

Si la passation de pouvoir s’est faite cette fois sans effusion de sang, le politologue, Jean-Claude Félix Tchicaya,  chercheur à l’Institut Prospective et Sécurité de L’Europe (IPSE)  n’oublie pas tous les citoyens congolais qui sont morts alors qu’ils manifestaient pour exiger le respect de la Constitution par Joseph Kabila.

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Jean-Claude Félix Tchicaya, chercheur à l’Institut Prospective et Sécurité de L’Europe (IPSE) : “n’oublions pas les citoyens congolais qui sont morts pour la démocratie.”

On peut citer par exemple l’assassinat, le 25 février 2018, du jeune Rossy Mukendi Tshimanga dans la paroisse Saint-Benoît de Kinshasa.

Élections sur fonds propres

Dans son discours d’investiture, le nouveau président s’est réjoui de la bonne tenue des élections générales du 30 décembre. “Pour la première fois, notre pays a organisé sur fonds propres, sans la moindre contribution financière extérieure, une triple consultation électorale. Néanmoins, notre dispositif électoral mérite des ajustements appropriés. Nous saluons la contribution de différentes confessions religieuses de notre pays dans la consolidation du processus électoral, avec une mention particulière à l’Église catholique dont l’accord de la Saint-Sylvestre a été déterminant”, a déclaré Félix Tshisekedi.

Des irrégularités

Le processus électoral a été entaché d’irrégularités selon plusieurs observateurs. La Conférence épiscopale nationale (Cenco) a  estimé que les résultats du scrutin présidentiel ne correspondaient pas à la vérité des urnes. C’est pourquoi, elle a transmis un rapport détaillé de sa mission d’observation à la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Selon les estimations de l’Église catholique  Congolaise et celles du Groupe des experts sur le Congo (GEC) de l’université de New York, à partir de documents qui auraient fuité de la Céni, c’est Martin Fayulu qui a remporté l’élection présidentielle avec  60% des voix.

Mais la Cour constitutionnelle a confirmé la victoire du leader de l’UDPS, l’Union pour la démocratie et le progrès social.

“Le processus lui-même a été entaché d’irrégularités. En plus, il y a encore un doute qui persiste sur la vérité des urnes. On ne peut pas dire exactement si la volonté de changement exprimé par le peuple congolais a été respectée dans la proclamation des résultats”, déplore Alain-Joseph Lomandja, expert électoral congolais et ancien chargé des programmes de la Commission épiscopale justice et paix.

La légitimité en question

“Dans ces conditions, Félix Tshisekedi souffre d’un manque de légitimité”, redoute  Alain-Joseph Lomandja qui dit espérer que “s’il travaille pour le bien de la population, peut-être que cette question” sera vite oublée. “Mais s’il ne répond pas aux attentes des Congolais, alors ceux-ci sauront sans doute lui rappeler qu’il est mal élu”, conclut l’expert.

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