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Présence du Roi belge au Congo le 30 juin : sensible pour Kinshasa comme pour Bruxelles


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Source:La Libre

J-Kaibila-et-le-Roi-Albert-II

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Analyse. La question de l’éventuelle présence du roi Albert II aux festivités marquant, à Kinshasa, le 50e anniversaire de l’indépendance du Congo, le 30 juin prochain, est sensible pour la Belgique comme pour son ancienne colonie.

La première voudrait en effet que cet anniversaire se passe bien, confirmant le récent rapprochement de Bruxelles et Kinshasa après la brouille d’avril 2008, qui dura plus d’un an, suscitée par les critiques du ministre belge des Affaires étrangères de l’époque, Karel De Gucht (Open VLD), à l’encontre de la corruption régnant au Congo.

Le 30 juin 1960, on s’en souvient, fut suivi dès juillet d’une série de revers dramatiques qui entachèrent l’indépendance de notre unique colonie : mutinerie de la force publique, exactions, fuite des Belges, bombardement de Matadi par l’aviation belge, sécessions katangaise et kasaïenne, limogeages mutuels du président et du Premier ministre Le tout suscitant à l’étranger, aujourd’hui encore, une appréciation négative de la colonisation belge. Que, cinquante ans après, les choses se passent au mieux, redorerait un peu le blason de la Belgique officielle.

Côté congolais aussi, on souhaite que cela se passe pour le mieux. Un anniversaire dans une atmosphère apaisée avec l’ancien colonisateur, dont l’avis est toujours consulté par les puissances étrangères qui veulent se faire une opinion sur le Congo, serait un signe positif pour le président Kabila, qui entamera, le 30 juin, la dernière ligne droite de son premier mandat de chef d’Etat élu avant de se présenter à la présidentielle de 2011.

Joseph Kabila a d’ailleurs dit, en janvier dernier, combien il apprécierait la présence du roi des Belges à ses côtés à Kinshasa le 30 juin prochain.

Côté belge, on le sait, ce n’est pas le souverain qui décidera mais le gouvernement – donc les partis, divisés sur la question, selon leur appréciation du pouvoir congolais en place.

La discussion peut s’éterniser, ce qui retardera la décision finale de Bruxelles.

On peut supposer, en outre, que les autorités belges voudront se prononcer officiellement le plus tard possible. Le Congo n’est en effet pas à l’abri – par exemple – d’un dérapage de ses forces armées, coutumières du fait. Or, si un tel scandale devait survenir, la discussion belgo-belge sur le bien-fondé d’un déplacement royal à Kinshasa le 30 juin reprendrait de plus belle; et si elle devait se conclure par un “niet”, il serait bien plus embarrassant, pour la Belgique comme pour le Congo, de revenir sur une acceptation officielle que de présenter diplomatiquement un tel refus, la santé du Roi, que l’on sait fragile, laissant latitude à toute la gamme des nuances souhaitées.

Marie-France Cros

Le Roi au Congo? L’agenda est libre…

Le Palais s’est assuré que la présidence de l’UE serait lancée le 2 juillet, pas le 1er. Ce qui laisserait à Albert II le temps de revenir d’une mission au Congo…

Ira, ira pas ? Tandis que les bookmakers affûtent leurs tablettes – à la recherche du moindre indice leur permettant de prédire si le roi Albert II se rendra au Congo dans le cadre des festivités du 50e anniversaire de l’indépendance, voici un élément à se mettre sous la dent. Le Palais s’est, en effet, très discrètement assuré que les cérémonies officielles de lancement de la présidence belge de l’Union européenne n’auraient pas lieu le 1er juillet mais bien le 2 juillet… Ceci permettrait à Albert II d’assister aux cérémonies de commémoration des 50 ans de l’indépendance qui auront lieu le 30 juin prochain à Kinshasa et d’être de retour à Bruxelles pour le lancement officiel de la présidence européenne – un évènement capital pour la Belgique.

Le lancement officieux de la présidence européenne sera donc effectué le jeudi 1er juillet, selon des modalités encore à définir – vraisemblablement un événement à caractère symbolique à Bruxelles. Mais le véritable coup d’envoi de la présidence belge sera donné le lendemain, le vendredi 2 juillet, lors d’un dîner officiel offert par le Souverain aux 27 chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne au château de Laeken. Dans la foulée, le 3 juillet, une cérémonie aura lieu dans douze villes du Royaume. Au Palais royal, une fois n’est pas coutume, c’est le no comment… “Aucun commentaire à faire sur ce sujet, dit-on. C’est une décision qui est du ressort du gouvernement fédéral”, ajoute-t-on. Le report du lancement de la présidence européenne permettra, en tout état de cause, à l’escadron de responsables belges envoyé à Kinshasa pour les cérémonies – avec ou sans le Souverain – d’être présent lors du dîner à Laeken le 2 juillet.

Reste que le gouvernement fédéral apparaît pour le moins divisé sur la question du déplacement du Roi en République démocratique du Congo. “Le Souverain est en excellente forme !”, souffle un responsable d’un parti de la majorité gouvernementale. “Il est tout à fait en état de faire le déplacement”, poursuit cette source en guise de réponse à ceux qui mettent en avant la santé d’Albert II pour éloigner la perspective d’un déplacement à Kinshasa. “D’ailleurs, il faut qu’il se rende sur place. On va avoir tous les plus hauts dignitaires étrangers : la Belgique ne peut pas se permettre de rater le coche.”

D’autres, en revanche, sont beaucoup plus mesurés dans leur enthousiasme “La proximité des élections au Congo va automatiquement transformer la visite d’AlbertII en propagande électorale pour le régime de Kabila, glisse un membre du gouvernement. Il faut se méfier de l’habileté du gouvernement congolais à faire jouer les Belges dans une mauvaise pièce à laquelle ils n’ont aucun intérêt à participer.” Même la reine d’Angleterre ne s’est pas déplacée lors des récentes commémorations de l’indépendance du Ghana – un pays africain pourtant célébré pour ses “bons” standards démocratiques

Les détails d’une éventuelle visite royale dans l’ancienne colonie belge auraient dû se régler dans la discrétion, regrettent plusieurs sources gouvernementales. Mais les récents propos “très durs” de l’eurocommissaire Karel De Gucht à l’endroit de Kinshasa ont, une nouvelle fois, focalisé l’attention sur les relations belgo-congolaise. “Il n’y a pas de bonne solution, se désole-t-on au sein de l’exécutif Leterme. On est coincés : si le Roi y va, c’est donner un blanc-seing au gouvernement Kabila, s’il n’y va pas, ça ne va faire une fois encore qu’envenimer les choses.” Yves Leterme tranchera in fine le débat. Saga Africa, attention les secousses.

Martin Buxant

Mis en ligne le 05/02/2010