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-Neuf candidats sont en lice pour le scrutin du 20 mars. Denis Sassou Nguesso, qui cumule plus de 32 ans au pouvoir à Brazzaville, a promis à ses partisans de l’emporter dès le premier tour.
Les électeurs congolais sont appelés aux urnes dimanche pour élire le premier président d’une Nouvelle République instituée par un changement de Constitution ayant permis au président Denis Sassou Nguesso de se représenter.
Neuf candidats sont en lice. M. Sassou Nguesso, qui cumule plus de 32 ans au pouvoir à Brazzaville, a promis à ses partisans de l’emporter dès le premier tour.
Le jour du vote, “ça sera un penalty tiré et marqué et puis c’est la victoire”, a-t-il assuré lors de sa première réunion de campagne.
Les choses se présentent cependant différemment que lors des scrutins de 2002 et 2009, où il avait obtenu respectivement près de 90% et 78% des suffrages pour rester à la tête de ce pays d’Afrique centrale de 4,5 millions d’habitants.
L’opposition avait largement boycotté ces scrutins. Cette fois-ci, après avoir tenté en vain de faire barrage au changement de constitution, elle a décidé majoritairement de participer.
La nouvelle loi fondamentale est entrée en vigueur en novembre, après son adoption par référendum. L’opposition, qui avait qualifié de “coup d’Etat constitutionnel” le projet de changement de constitution, avait appelé à boycotter cette consultation, dont elle a rejeté les résultats.
Pour justifier la présence de l’opposition à ces élections, Vivien Manangou, porte-parole du candidat Guy-Brice Parfait Kolélas, cite l’exemple du président français Mitterrand qui avait dénoncé en son temps “le coup d’Etat permanent” du général de Gaulle avant de jouer le jeu des institutions de la Ve République.
“Les principes juridiques sont très éloignés de la réalité politique”, dit-il.
“Soupçons de fraude”
Ancien ministre de M. Sassou Nguesso, M. Kolélas a signé avec quatre autres candidats une charte dont les membres s’engagent à soutenir au deuxième tour le mieux placé d’entre eux pour affronter le président sortant.
Pour eux, le “rejet” du président Sassou qu’ils disent sentir dans un pays, quatrième producteur de pétrole d’Afrique sub-saharienne mais dont la majeure partie de la population vit dans la pauvreté, est si fort que celui-ci ne peut l’emporter dès le premier tour sans tricher.
Outre M. Kolélas, les signataires du pacte électoral anti-Sassou sont deux anciens ministres de M. Sassou Nguesso, André Okombi Salissa et Claudine Munari – seule femme à se présenter -, Pascal Tsaty Mabiala, héritier politique du président Pascal Lissouba – chassé du pouvoir par les armes en 1997 par l’actuel chef de l’Etat -, et le général Jean-Marie Michel Mokoko, qui était il y a quelques semaines encore conseiller du président sortant pour les affaires de sécurité.
Contrastant avec ce qui s’était passé en octobre lors de la campagne référendaire, marquée par des violences meurtrières, des entraves à la liberté d’expression et des interdictions de manifester, la campagne pour la présidentielle s’est déroulée calmement, dans un climat apaisé.
Pour autant, l’opposition craint des fraudes électorales.
Jugeant que les conditions pour un scrutin transparent et démocratique ne sont pas réunies, l’Union européenne a renoncé à missionner des observateurs électoraux.
L’Union africaine n’a pas ces réticences. Mais ses observateurs n’inspirent cependant aucune confiance aux candidats de l’alliance contre M. Sassou Nguesso, qui disent ne pas croire à l’indépendance de la commission électorale nationale et ont créé leur propre “commission technique” chargée de surveiller le scrutin et de compiler les résultats.
Envoyé par la Francophonie pour une “mission de contact et d’observation” avant le scrutin de dimanche, l’ancien président de transition au Burkina Faso (2014-2015), Michel Kafando, dit avoir reçu du pouvoir l’assurance que les élections seraient “ouvertes”, et des représentants des autres candidats celle que les éventuels contentieux électoraux seraient réglés par la voix légale.
“Les choses devraient bien se passer”, estime-t-il, prévenant néanmoins d’un risque de troubles post-scrutin en cas de “trop grande différence” entre les résultats publiés et ceux que compte compiler l’opposition à l’issue du premier tour.
AFP