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Procès du putsch manqué au Burkina: le colonel major Boureima Kéré se défend

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Par
RFI

Publié le 13-11-2018
Modifié le 13-11-2018 à 03:51

Au Burkina Faso, le colonel major Boureima Kéré, ex-chef d’état-major particulier du président de la transition, témoignait ce 12 novembre dans le procès de Gilbert Didendéré, l’artisan du coup d’Etat raté de septembre 2015.

Boureima Kéré avait pour mission de coordonner les missions présidentielles en matière sécuritaire et jouait un rôle d’interface entre l’armée et la présidence du Burkina Faso. Accusé de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtres, coups et blessures, il a rejeté les faits alors qu’il a signé la déclaration des putschistes.

Il soutient que c’est au cours d’une réunion avec les officiers de l’ex-régiment de sécurité présidentielle (RSP) que le général Gilbert Diendéré a justifié l’action menée contre la transition démocratique par des arguments politico-militaires : l’exclusion électorale, les velléités de dissolution du RSP et l’adoption de la loi portant statut militaire par le Conseil national de la transition (CNT).

Ce 12 novembre, à Ouagadougou, le colonel major Boureima Kéré a affirmé qu’il avait été informé de l’arrestation des membres du gouvernement au cours d’une réunion entre le général Gilbert Dienderé et les officiers de l’ex-RSP.

« Pourquoi avez-vous alors accepté de signer la proclamation du CND ? » demande le procureur. « Je n’avais pas le choix, a-t-il répondu. La pression était forte et le rapport de force était en faveur des preneurs d’otage ».

Ambiguïté du chef d’état-major

Pour sa défense, le colonel major met en cause la position ambiguë du chef d’état-major général des armées pendant la tentative de coup d’Etat. Selon l’accusé, la hiérarchie militaire avait refusé d’assumer le coup d’Etat mais le chef d’état-major général des armées avait donné son accord pour aider les putschistes dans le maintien de l’ordre en cas de manifestaton.

« Le général Pingrenoma Zagré, chef d’état-major général des armées, a rassuré le général Diendéré sur le maintien de l’ordre et l’armée avait demandé une réquisition pour cela », souligne l’accusé.

« En exécutant la volonté du général Gilbert Diendéré, est-ce que vous n’avez pas obéi à un ordre illégal ? » demande alors le procureur. Le colonel major Boureima Kéré le reconnaît avant d’ajouter que « la position du chef d’état-major général des armées n’était pas claire ».

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