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RDC: « Crise et conflit armé de Dongo » – La situation humanitaire exige un « plan d’urgence »

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Source: Le Potentiel
Kinshasa — L’évolution de la situation dans le district du Sud-Ubangi, dans la province de l’Equateur, reste préoccupante malgré l’annonce de la reprise de la localité de Dongo par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) le 13 décembre 2009.

Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont déplacées internes et d’autres dizaines de milliers se retrouvent réfugiées en République Centrafricaine et en République du Congo, à en croire la dernière mission interagence qui a réévalué la situation humanitaire dans ce district du 21 au 28 décembre 2009.

Le profil humanitaire dressé par cette mission est très alarmant : le taux de mortalité infantile est de 12%, le taux de malnutrition chronique est 45% (source PRONANUT), le taux de prévalence VIH/Sida est de 5,3% (source PNLS), seulement 27,8% de couverture en eau potable (cluster WASH), 17,5% des ménages sont en insécurité alimentaire sévère et 46% en insécurité alimentaire modérée (source FAO) et, enfin, l’accessibilité physique à la région est juste de l’ordre de 14%.

La mission inter agence recommande entre autre la finalisation urgente du plan de réponse et le lancement des opérations de l’assistance humanitaire au début de l’année 2010.

BESOINS ET REPONSES HUMANITAIRES, MOUVEMENTS DE POPULATIONS

Une des grandes conséquences du conflit interethnique qui déchire depuis le 31 mars 2009 le territoire de Kungu est le déplacement de la population. Avec l’amplification de la crise en octobre, le mouvement de populations affecte actuellement 5 territoires (Zongo, Gemena, Kungu, Libenge et Budjala).

Selon la dernière mission d’évaluation inter agence du 21 au 28 décembre 2009, le nombre de personnes déplacées internes estimé à 59 814, pourrait augmenter après consolidation des nouvelles données récoltées.

Les populations déplacées se sont fortement concentrées dans les localités de Bozene et Bokonzi dans le territoire de Kungu. La localité de Dongo où les FARDC ont installé leur base, est rapportée être complètement vidée de sa population. Depuis le 20 décembre dernier, la ville de Mbandaka a déjà accueilli 161 personnes déplacées en provenance de la localité de Lubengo.

Selon les dernières statistiques du ministère de l’Intérieur de la République du Congo (RDC) publiées le 07 décembre, 83 912 Congolais de la RDC se trouvent actuellement en République du Congo et, selon la communauté humanitaire de la République Centrafricaine, 7 500 Congolais en provenance du territoire de Libenge ont trouvé refuge à Moungoumba.

Il y a des dizaines de milliers de personnes déplacées internes démunies de minimum existentiel qui vivent dans des milieux aux capacités d’accueil très limitées. Avec l’accentuation de la crise, les milieux d’accueil se sont transformés en milieux de déplacement.

Il faut une distribution de Kits NFI aux populations déplacées et celles d’accueil.

Au nombre de cas de protection, il y a lieu de signaler les recrutements des enfants dont 14 sont parmi les blessés se trouvant à Tandala, les cas de violences sexuelles, la présence des enfants non accompagnés (ENA), la généralisation de la drogue en milieu des jeunes, la présence des engins non explosés (UXOs) à Bobito et Bozene, et des cas de violations des droits de l’Homme, surtout en l’encontre des enfants et des femmes.

Il y a nécessité d’une réponse rapide en faveur des ENA et des enfants associés aux groupes armés, en sensibilisation contre l’abus de la drogue, en éducation aux risques des mines ainsi qu’en monitoring, suivi et documentation des violations des droits de l’Homme, y compris le Droits de l’enfant.

Il y a fermeture des écoles dans les zones touchées par la crise, destruction des écoles dans les localités de Dongo et de Boyazala, pillage des bancs, absence des toilettes et perte des matériels didactiques. Il sied de signaler que le district du Sud-Ubangi compte quelque 1 085 écoles primaires pour près de 251 383 élèves.

Il faut procéder à la distribution des kits scolaires, aménager et organiser l’enseignement d’urgence, réhabiliter des écoles et construire des latrines.

Les systèmes de soins dans la zone de conflit sont en arrêt complet. Il y a eu fuite du personnel soignant, manque des médicaments, absence des matériels médicaux, pillage et incendies des centres de santé et recrudescence du paludisme, des infections respiratoires aigues ainsi que des maladies diarrhéiques.

Il faut disponibiliser les médicaments essentiels et les petits matériels de chirurgie et appuyer la surveillance, la riposte épidémiologique ainsi que les maternités en kits d’accouchement.

CLUSTER NUTRITION

Il y a eu l’arrêt des structures de prise en charge (PEC) nutritionnelle et la dégradation de la situation (taux de malnutrition aigue grave – MAG – 11,8% avant les conflits) suite à la pénurie des denrées alimentaires ainsi qu’à l’abandon des récoltes.

Il faut une nouvelle enquête nutritionnelle dans les zones d’accueil, la formation ou recyclage des prestataires à la PCCMA, la disponibilité des intrants nutritionnels et des médicaments essentiels, etc.