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Par Les signataires
Nous, personnel congolais de la Radio Okapi, venons par la présente vous présenter ce mémoràndum en vue d’arrêter la dangereuse dérive de la radio qui, si l’on ne prend des mesures aujourd’hui, risque de faire chavirer définitivement le navire au grand détriment de nombreux auditeurs et internautes, du personnel congolais qui s’y est investi au prix même de sa vie,de l’image de marque de la Monuc et de son directeur de l’information publique, ainsi que la communauté internationale qui a investi et continue à investir des moyens colossaux pour que vive cette radio.
La Radio Okapi a parcouru du chemin depuis sa création jusqu’ à ce jour au point de devenir un modèle dans l’espace audiovisuel congolais grâce à l’organisation structurelle mise en place progressivement, au fonctionnement, au respect des normes professionnelles et au management de ses ressources locales avec l’encadrement international. Aujourd’hui, la Radio Okapi a perdu progressivement ses acquis organisationnels et fonctionnels au point de mettre en périi son avenir et son devenir. Ses ressources humaines, parmi les plus valeureuses la quittent, les unes après les autres, bien entendu à la recherche légitime d’assurer les arrières, mais surtout à cause du climat malsain qui s’est installé ces dernières années en son sein.
Nous sommes convaincus aujourd’hui, après des mois d’observation, qu’il ne s’agit nullement d’un programme des Nations Unies pour « liquider » la Radio Okapi,comme d’aucuns auraient pu croire, mais d’une volonté manifeste affichée par la direction de la radio.
Nos affirmations reposent sur des faits vérifiables et concernent trois points importants, des faits. Il s’agit de : I. L’organisation structurelle et fonctionnelle II. La gestion des ressources humaines III. La discrimination, le harcèlement, et l’abus de pouvoir. I. De l’organisation structurelle et fonctionnelle
Il nous faut d’abord dire que les médias ont, d’une manière générale, et en fonction de la taille de l’organe de presse, une organisation et un fonctionnement classique sur lequel repose leur efficacité et leur efficience. Ils ont une super structure politico-administrative et financière, la direction ou la direction générale avec ses sous directions ou directions administratives, financières, des ressources humaines En dessous d’elle se trouvent a) Les_services des informations comprenant les journaux ou news et les magazines d’information Les news traitent de l’actualité chaude qui est approfondie dans les magazines d’actualité. Pour le cas d’une radio à réseau national, le traitement de l’actualité d’intérêt national est fait par la rédaction centrale ou les rédactions régionales sous la supervision de la rédaction centrale.
Structurellement, nous avons au sein d’une rédaction des desks suivant les domaines d’actualité politique, diplomatie, économie, société, justice, … A la tête de chaque desk, nous avons les chefs de desk. Ce sont ces desks qui traitent pour les journaux les sujets relevant d’eux. Ce dont aussi ces desks qui approfondissent l’actualité dans les magazines d’information politiques, économiques, diplomatiques, judiciaires, … Dans ce travail, le secrétaire de rédaction joue un rôle de la cheville ouvrière de la rédaction. Les producteurs de ces magazines d’information doivent être du desk concerné ou doivent recourir à eux pour le traitement en profondeur des questions d’actualité qu’ils traitent.
De manière fonctionnelle, la gestion de l’information au quotidien relève du directeur des informations ou du rédacteur en chef qui rend compte au rédacteur en chef principal qui a rang de directeur de l’informatioh. Le rédacteur en chef est appuyé au quotidien dans la gestion de la machine de production (collecte, traitement et diffusion) de l’information par les différents rédacteurs en chef adjoints, les différents secrétaires de rédaction et les chefs de desk.
Le rédacteur en chef adjoint assiste le rédacteur en chef ou le remplace en cas d’indisponibilité du titulaire ou de son absence.
Le secrétaire de rédaction assiste le rédacteur en chef ou son adjoint dans le fonctionnement de la machine de production de l’information Conférences de rédaction centrale, conférence de rédaction avec les régions, élaboration du conducteur du journal, suivi de la couverture de l’actualité, respect de la ligne éditoriale et des règles de rédaction des articles, élaboration du marbre,…
Un mot sur le chef d’édition il a en charge la mise en route de son édition du journal. Pour ce faire, il travaille en collaboration avec le secrétaire de rédaction. Il peut ne pas être le présentateur de son édition du journal et rend compte au secrétaire de rédaction et au rédacteur en chef adjoint. Toute la littérature abondante existante sur l’organisation et le fonctionnement de la radio définit le profil répondant aux différentes fonctions ci-haut citées.
Les émissions d’animation libre, les émissions de variétés, les magazines culturels, les magazines sociaux,…. Ces émissions des programmes ou les programmes, comme on le dit abusivement, peuvent ne pas traiter de l’actualité chaude. Lorsque cela se fait, il est utilisé comme un prétexte pour aborder les aspects légers ou autres non abordés dans les journaux. La gestion des programmes relève d’un chef des programmes qui a rang de rédacteur en chef et qui rend compte au directeur de la radio. Il est assisté de différents chefs de services qui supervisent les différents secteurs suivant les secteurs de la vie et ou suivant les langues.
Le chef des programmes préside la conférence de production et en rend compte au rédacteur en chef principal. c) Les services techniques gèrent les équipements de basse fréquence (équipement de studio, matériel de reportage), et les équipements haute fréquence que sont les émetteurs. Els gèrent aussi les liaisons du studio avec les émetteurs en ce qui concerne la diffusion que la couverture en directe des événements
Avec l’introduction des nouvelles technologies de l’information, la gestion du matériel informatique revient aussi aux services techniques.
La Radio Okapi a, au fil des années, acquis cette organisation structurelle et fonctionnelle jusqu’ à l’aube de l’an sept de son existence. C’est ainsi que nous avons eu progressivement des secrétaires de rédaction, un rédacteur en chef, des rédacteurs en chefs adjoints. A notre connaissance, cela devait se poursuivre pour achever 1′ architecturelle organisationnelle et fonctionnelle de la radio. Mais à l’aube de la septième année, dès l’arrivée de l’actuel directeur, un processus a été mis en branle qui, s’il n’est pas arrêté à temps, risque de déboucher sur le chaos.
Les doutes de départ ont vite fait de disparaître à la lumière des faits. Aujourd’hui, il existe une grave déstructuration de l’organisation structurelle et fonctionnelle de la Radio Okapi. En effet, 1) La rédaction en chef, gestionnaire au quotidien de la machine de production de l’information est, sans raison professionnelle apparente, décapitée; 2) La fonction de secrétaire de rédaction, cheville ouvrière dans la machine de production de l’information, a été supprimé à la rédaction centrale et réhabilitée dans les stations provinciales étant donné la paralysie qui s’en est suivi au niveau de la production locale. Cela e créé une disparité voire une dichotomie dans le fonctionnement de la rédaction centrale et les rédactions régionales. Les effets de la suppression de cette fonction à la rédaction centrale se font aujourd’hui sentir de manière criante. 3) Le cumul des fonctions de rédacteur en chef adjoint et de secrétaire de rédaction dans le chef du rédacteur en chef adjoint le week-end a un impact négatif sur la rentabilité du travail et la santé du responsable. Ces fonctions sont distinctes et doivent s’assumer distinctement. 4) Le chef d’édition au sein de la rédaction centrale, dont les attributions ont été définies ci haut, cumule aussi les fonctions de secrétaire de rédaction ; alors qu’il s’agit de deux fonctions différentes qui doivent s’assumer de manière distincte pour plus d’efficacité et de rendement. 5) L’absence des vrais chefs de desk dans le sens professionnel du terme fragilise la radio dans le traitement de l’information, avec une autorité certaine, des différents secteurs de la vie qui nécessite une spécialisation. 6) Par ailleurs, le cumul des fonctions disperse les énergies avec un effet négatif sur l’efficience, l’efficacité et le rendement du travail. Cette situation de confusion est à la base des frustrations et ne génère pas un bon climat de travail dans le milieu professionnel.
II.De la gestion des ressources humaines
La déstructuration de la Radio Okapi n’est pas l’unique exploit de la gestion de la direction actuelle de la Radio Okapi. Il y a aussi la gestion du personnel de la radio qui est tout sauf une gestion qui favorise la paix sociale au sein de l’entreprise, encourage la productivité et l’initiative 1) Le processus mis en route en vue de préparer les cadres congolais à s’approprier la gestion de la radio en prévision de la fin de l’encadrement international, programmé avec le départ attendu de la Monuc, a été brusquement arrêté au point de donner l’impression que les Nations Unies veulent « liquider » la radio au mépris de tout l’investissement financier et humain engagé et des sacrifices consentis voire le sacrifice suprême de certains d’entre nous. Rappelons nous, pour ne pas les citer, de Jérôme Ngongo, Serge Maheshe, Didace Namuj imbo.2)L’éloignement progressif des postes de responsabilité des personnes qualifiées au regard de leur expérience professionnelle éprouvée, simplement parce qu’ils peuvent émettre un autre point de vue dans la marche de la radio. En effet, le rédacteur en chef titulaire n’est plus impliqué dans la gestion quotidienne de l’information. Ceci est une anomalie dans l’organisation et le fonctionnement d’une rédaction. Pourtant, il est la personne la plus expérimentée et qui dispose d’une maîtrise des techniques de production de l’information ainsi que de la ligne éditoriale de la radio.
Signalons également l’éloignement à des postes de responsabilité dans la machine de production de l’information (secrétaire de rédaction) des personnes expérimentées ayant aussi la maîtrise de la ligne éditoriale de la radio à Kinshasa comme en région sans raison professionnelle avouée. En examinant chaque cas, nous nous sommes rendus compte qu’il s’agissait d’une sorte de règlement de compte, car les personnes concernées ont eu à un moment ou à un autre des démêlés personnels ou des malentendus professionnels avec le directeur. C’est le cas notamment, de Jules Ngala à Goma et de Jean Paul Basila à Bunia. Il y a d’autre cas que nous nous réservons d’évoquer ici. 3) Nomination à des postes-dè re5ponsabilité au sein de la rédaction centrale sans tenir compte du quitus des ressources disponibles. 4) Création et/ou encouragement des clans au sein de la rédaction centrale et du Web dans le souci de diviser pour mieux régner. Ceci a été officiellement reconnu lors de l’atelier radiophonique de Radio Okapi organisée cette année. 5) Erection de la délation comme mode de gestion. 6) Permutation du personnel d’un service à un autre sans tenir compte des capacités des ressources à assumer telle ou telle charge. 7) Augmentation du volume de la grille horaire sans tenir compte du nombre des ressources disponibles.
III. De la discrimination, du harcèlement et de l’abus d’autorité et de pouvoir
La direction actuelle de la Radio Okapi s’est illustrée par 1. Une distinction arbitraire dans la désignation des responsables fondée sur l’age et visant un groupe de personnes. Cela s’est illustré dans l’écartement du rédacteur en chef titulaire, la désignation de l’actuel coordonnateur de la rédaction Web de la radio.
Au cours d’une réunion précédant cette désignation, la nouvelle direction a fait savoir qu’elle s’appuyait sur la jeunesse disposant d’énergie pour répondre à ses attentes. La configuration actuelle de la coordination des news en est une autre illustration.
Tout se passe comme si la direction a constaté des failles dans le chef des cadres dits « croulants » de la rédaction. 2. Des actes de nature à choquer, blesser, rabaisser, humilier et susciter un climat d’intimidation, hostilités en milieu de travail.
En effet, l’éloignement progressif de certaines personnes à des postes de responsabilité, en dépit de leurs qualification et leur expérience, la nomination à des postes de responsabilités d’autres personnes au mépris du quitus des ressources disponibles, la création et l’encouragement des clans au sein de la radio, l’érection de la délation comme mode de gestion sont à inscrire dans le cadre ci haut cité.
IV. De la conclusion
Pour la première fois depuis sa création, le personnel de la Radio Okapi vit l’expérience génératrice de frustration, non du fait du travail exécuté, mais à cause d’une gestion caporaliste de la radio qui a généré un climat malsain au sein du service, mis en conflit le personnel, créer une méfiance entre les agents. Le climat de frustration s’est accentué par l’évaluation sentimentale de certains fonctionnaires, évaluation maintes fois rejetée par le service du personnel de la Monuc.
Toute cette situation est source de maladie, de stress de plusieurs parmi nous. Le service médical de la Monuc peut faire un rapport sur cette question La majorité de cas de tension, des céphalées, des courbatures pour ne citer que cela se compte parmi le personnel de Radio Okapi. Il y a une nette différence par rapport aux années antérieures.
La désorganisation structurelle et fonctionnelle de la Radio Okapi et la gestion peu orthodoxe du personnel a généré au sein de la radio un climat malsain fait de démotivation du personnel, de méfiance réciproque, … au point que la radio de la paix est devenue la radio de la paie. La majorité des gens viennent travailler pour le salaire à la fin du mois. Nous n’avons jamais vécu cela au sein de la communauté de la Radio Okapi. Nombreux sont ceux qui se rappellent encore la belle époque nous venions par la passion de ce métier. Nous nous rappelons encore de Jérôme Ngongo, qui malgré son état de santé et le fait qu’il était en congé, est venu travailler pendant plusieurs jours dans la direction de « Dialogue entre congolais » parce que la crise qui venait d’éclater imposait sa présence. Devons rappeler comment nous bravions l’insécurité de jour comme de nuit pour faire vivre la Radio Okapi?
Ce n’était pas simplement une histoire de salaire à la fin du mois. C’était la passion de la radio qui nous anime tous encore. L’abus de pouvoir et de l’autorité de la part de la direction actuelle l’a inhibée ce noble sentiment.
Nous aimons notre métier, notre radio et tenons à la sauvegarder. Et nous ne pouvons le faire avec des personnes non professionnelles et qui gèrent la radio de manière très peu orthodoxe.
Nous, personnel.congolais de la Radio Okapi estimons que cet environnement n’est pas du tout de nature à favoriser le travail dans le respect des valeurs cardinales des nations Unies, à savoir, le professionnalisme, l’intégrité et le respect de la diversité. Voilà pour quoi nous exigeons qu’un changement soit opéré à la tête de la Radio avant que ce navire ne coule inexorablement. Fait à Kinshasa, le 08/01/ 2010