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-En RDC, le président Joseph Kabila a multiplié les messages, depuis dimanche 8 novembre. Il a rencontré ce week-end les présidents des deux chambres qui eux-mêmes ont transmis, ce lundi 9 novembre, à huis clos, les détails de la rencontre aux députés et aux sénateurs. Pendant ce temps, le chef de l’Etat congolais s’entretenait avec les représentants de la communauté internationale, à Kinshasa. C’est le dialogue politique qui a été l’objet de cette communication tous azimuts.
D’abord, il y a cette date limite pour le début du dialogue. Il doit débuter, au plus tard, « d’ici la fin du mois de novembre », a dit le président congolais Joseph Kabila. Dans les prochains jours, un comité préparatoire devrait être mis en place pour décider du lieu et de la composition de ce dialogue qui doit inclure « majorité, opposition et société civile», a ajouté le chef de l’Etat congolais, sans donner plus de détails.
Il a également rappelé les cinq points qui, selon lui, doivent être les thèmes de ce dialogue. Tout d’abord, la révision, ou pas, du fichier électoral. Faut-il recenser notamment les jeunes qui n’étaient pas majeurs lors de la dernière élection, en 2011 ?
Calendrier électoral, financement, médiation internationale
Ensuite, la révision du calendrier électoral. C’est le point d’achoppement avec l’opposition qui craint un glissement, et la communauté internationale qui insiste depuis des mois sur le respect des délais constitutionnels. L’autre thème concerne la sécurisation du processus et la mise en place d’une sorte de code de bonne conduite « pour éviter la violence verbale », a insisté Joseph Kabila auprès des ambassadeurs.
Le financement des élections figure également parmi les sujets. Rappelons que la Commission électorale s’était plainte de ne pas recevoir les fonds promis par le gouvernement. La communauté internationale refuse, pour l’instant, d’y contribuer. Et enfin, le rôle que doit jouer la communauté internationale. « Pas d’ingérence », a notamment insisté Joseph Kabila auprès des ambassadeurs.
Mais la véritable nouveauté, c’est que le chef de l’Etat a surtout dit que s’il souhaitait, 55 ans après l’indépendance, que les Congolais trouvent des solutions par eux-mêmes. Il n’excluait plus, si d’autres insistent, « le recours à une facilitation internationale », a-t-il souligné.
L’opposition divisée sur le dialogue
Du côté de l’UDPS qui avait posé comme préalable à sa participation le recours à cette médiation, on se réjouit. Mais pour Félix Tshisekedi, secrétaire national chargé des relations extérieures du parti, il faut que la communauté internationale prenne le président Kabila au mot et désigne sans tarder un facilitateur. « Nous voulons que la communauté internationale nous serve de témoin », a dit l’opposant congolais.
Un député de la majorité expliquait quant à lui à RFI qu’il appréciait la voie médiane choisie par Joseph Kabila entre « les extrémistes de son camp et ceux de l’opposition » qui, selon lui, serait de nature à permettre un dialogue plus inclusif. La semaine dernière, en effet, la Dynamique de l’opposition, une plateforme, avait annoncé qu’elle n’y participerait pas, dénonçant une volonté de glissement du calendrier. Convaincre l’opposition reste incertain. « Le dialogue n’est que sens que pour établir un calendrier électoral dans les délais constitutionnels, il n’y a pas de crise du Congo », souligne un ténor de l’opposition. Pas de besoin de dialogue, c’est aussi l’opinion de Jean-Bertrand Ewanga. « Si Joseph Kabila annonce qu’il ne se présente pas et qu’il respectera la Constitution, la situation va immédiatement se décrisper », promet le secrétaire général de l’UNC.
Du côté de la communauté internationale, on reste prudent et on dit avoir insisté, une fois de plus, sur la nécessité de respecter les délais constitutionnels. Selon un diplomate étranger, le président Kabila aurait renvoyé cette question, comme d’autres, à ce qui sortirait du dialogue.