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Par Le Pays
A sept mois de la présidentielle congolaise prévue pour le mois de novembre prochain, les leaders des principales formations politiques donnent de la voix. Chacun cherche d’ores et déjà à occuper la position de favori en posant certains actes et en tenant certains propos en vue de se rallier le plus de partisans possibles.
Pour tout dire, les grandes manœuvres préélectorales vont déjà bon train bien que la campagne électorale n’ait pas encore été officiellement ouverte. La moindre occasion pouvant servir à se faire aimer davantage ou à discréditer l’autre, ou même à semer la confusion dans le camp adverse est vite saisie par les potentiels présidentiables. C’est du moins ce que laissent croire certains événements qui, malgré leur apparence hasardeuse et l’air innocent qu’arborent leurs acteurs, pourraient cacher bien des ruses. En témoigne l’autorisation accordée par le Premier ministre congolais à l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti de l’opposant historique Etienne Tshisekedi, qui compte tenir un grand meeting au mythique stade kinois Tata Raphaël.
Après s’être farouchement opposé à ce rassemblement, le régime de Joseph Kabila a fini par faire une volte-face qui ne manque pas de susciter de la méfiance. Même si la détermination des responsables de l’UDPS a contribué à faire plier l’échine au gouvernement congolais. Le but officiel de la fête du 24 avril prochain est de célébrer le 20e anniversaire du multipartisme en République démocratique du Congo (RDC). Ce jour est également commémoratif de la libération du leader de l’opposition dont la candidature à la prochaine élection présidentielle n’est plus un secret. Autant de symboles qui avaient fini par décider les organisateurs du regroupement à braver l’interdiction gouvernementale, quitte à le tenir sur le parking ou dans la rue.
En accordant donc à Tshisekedi et à ses ouailles l’opportunité de rappeler un pan de l’histoire du pays qui leur est favorable, le président Kabila a sans doute au moins une idée derrière la tête. N’attend-il pas, par le biais des forces chargées de la sécurisation de la manifestation, de provoquer le désordre parmi les manifestants afin de pouvoir les réprimer ? Il aura ainsi trouvé l’alibi recherché pour interdire tout droit de manifester publiquement à son opposition qui risque en même temps de voir son image ternie. Même si l’on accordait un minimum de bonne foi à cette autorisation d’occuper le stade le plus emblématique de la RDC, une autre combine, plus subtile cette fois, pourrait en être à la base.
Car en plus de vouloir bénéficier du label de démocrate qui laisse manifester et s’exprimer librement ses contempteurs, le pouvoir de Kinshasa parviendrait ainsi à créer la division au sein de la grande famille de l’opposition. En faisant semblant de traiter favorablement un des camps, il pourra susciter la jalousie des autres, compromettant davantage la tentative de candidature unique de l’opposition en réflexion. Il mettrait ainsi en œuvre la loi du « diviser pour mieux régner » dont se sont toujours servis avec succès nombre de dirigeants africains pour remporter haut la main les scrutins. Et une victoire du parti au pouvoir dès le premier tour sera du reste d’autant moins étonnante en RDC que l’idée d’un front commun de l’opposition semble difficile à réaliser. En déclarant qu’il n’a pas lutté trente ans durant pour céder sa place à quelqu’un d’autre, Etienne Thsisekedi laisse entendre qu’une candidature unique ne sera possible que si elle est portée sur sa personne.
Même en l’absence de son plus redoutable rival, Jean-Pierre Bemba, il n’est pas évident qu’il puisse convaincre les leaders des autres partis de l’opposition avec une telle intransigeance. Toute chose qui n’est pas faite pour déplaire au parti majoritaire qui n’hésiterait sans doute pas à en faire ses choux gras.
Juste PATOIN