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-Le procès de trois étudiants congolais détenus pendant huit mois et demi sans motif et poursuivis désormais pour “offense à la personne du chef de l’État” s’est ouvert vendredi à Kinshasa.
La défense de Joël Bukuru, Giresse Bagombisa et Léon Nguwa a plaidé pour “l’annulation” des procès-verbaux établis selon elle de façon “irrégulière”, après leur arrestation le 28 mars à l’Université de Kinshasa.
Âgés de 22 à 24 ans, ces sympathisants de l’Union pour la Nation congolaise (UNC) ont été arrêtés pour avoir appelé à soutenir le chef de ce parti d’opposition, Vital Kamerhe, ancien allié du président congolais Joseph Kabila.
Ils ont été détenus au secret à l’Agence nationale des renseignements (ANR) et n’ont été transférés à la prison centrale de Kinshasa que le 15 décembre après leur inculpation par le parquet.
Lors de cette première audience, les avocats de la défense ont dénoncé la détention prolongée de leurs clients par l’ANR, alors que la Constitution dispose que nul ne peut être gardé à vue plus de 48 heures.
Le Ministère public a pour sa part, appelé les juges à “ne pas prendre à la légère” une affaire qui “touche au sommet de l’État”. L’audience a été renvoyée au 29 janvier.
Le climat politique est tendu depuis des mois en RDC, où M. Kabila, au pouvoir depuis 2001 et frappé par une interdiction constitutionnelle de se représenter, arrive en fin de mandat en décembre.
Ses opposants le soupçonnent de vouloir se maintenir au pouvoir et apparaissent divisés entre ceux qui sont prêts à accepter le “dialogue national” en vue d'”élections apaisées” (mais retardées) que leur propose M. Kabila et ceux (comme l’UNC) qui pressent le pouvoir d’organiser les élections dans les temps prévus par la Constitution.
Près de 5.000 personnes ont manifesté mardi à Bukavu (fief de l’UNC, dans l’est) pour réclamer la tenue de la présidentielle en 2016, mais à Kinshasa et Lubumbashi, la police a empêché les rassemblements que prévoyait l’opposition à la mémoire des quelques dizaines de morts de la répression, en janvier 2015, d’émeutes contre le pouvoir ayant frappé la capitale et d’autres villes du pays.
L’opposition, l’ONU et diverses organisations de défense des droits de l’Homme dénoncent depuis plusieurs mois la politique répressive des autorités congolaises.
Avec AFP