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RDC: sommet des chefs d’Etats des Grands Lacs à Kampala


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KABILA- KAGAME– Les présidents de République démocratique du Congo (RDC) et rwandais se sont entretenus jeudi à Kampala, en marge d’un sommet des chefs d’Etat des Grands Lacs consacré à la crise persistante dans l’est de la RDC dans laquelle Kigali est accusé d’être impliqué.

Une série d’entretiens bilatéraux se poursuivaient en début d’après-midi pour permettre “un sommet de Kampala fructueux”, selon le ministre ougandais des Affaires étrangères, Sam Kutesa, retardant l’ouverture du sommet de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL).

Il n’a pas été possible de savoir si Joseph Kabila (RDC) et son homologue rwandais Paul Kagame se sont rencontrés en face-à-face ou en présence d’un médiateur et si la rencontre se poursuivait ou était terminée. Il s’agit de la première rencontre directe entre MM. Kabila et Kagame depuis le sommet du cinquantenaire de l’Unité africaine, en mai à Addis Abeba.

Le président Yoweri Museveni, hôte du sommet, a également rencontré plusieurs présidents séparément.

La RDC et l’ONU accusent le Rwanda, qui dément fermement, de soutenir militairement le Mouvement du 23 Mars (M23), rébellion qui affronte depuis mai 2012 l’armée congolaise dans la province minière du Nord-Kivu, frontalière du Rwanda. L’implication au côté du M23 de l’Ouganda, qui a également démenti, a aussi été pointée du doigt par l’ONU dans le passé.

Selon le porte-parole du ministère ougandais des Affaires étrangères, Elly Kamahungye, le président rwandais s’est par ailleurs parallèlement entretenu avec son homologue tanzanien Jakaya Kikwete, dont le pays a pris les commandes de la nouvelle brigade d’intervention de l’ONU, récemment déployée dans l’est de la RDC pour éradiquer les groupes armés qui y pullulent.

Cette brigade a épaulé l’armée congolaise fin août dans son offensive pour déloger le M23 des abords de Goma, repoussant les rebelles à une trentaine de kilomètres de la capitale du Nord-Kivu.

MM. Kagame et Kikwete ont récemment échangé des propos très agressifs et des menaces à peine voilées, après que le président tanzanien eut conseillé au Rwanda de négocier avec la rébellion rwandaise des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Un affront pour Kigali qui exclut tout dialogue avec les FDLR, considérées comme d’anciens miliciens responsables du génocide de 1994 au Rwanda.

Le sommet proprement dit, qui se tient au complexe hôtelier de Munyonyo, dans les faubourgs de Kampala, au bord du lac Victoria, n’avait toujours pas commencé en début d’après-midi.

La CIRGL, organisation sous-régionale regroupant 11 pays (Angola, Burundi, Centrafrique, Congo, RDC, Kenya, Rwanda, Soudan, Tanzanie, Ouganda, Zambie), assure la médiation entre Kinshasa et la rébellion du M23.

Outre MM. Kabila, Kagame, Kikwete et Museveni, est également présent le président sud-soudanais Salva Kiir. Les autres chefs d’Etat sont représentés. Participeront également l’envoyée spéciale de l’ONU dans les Grands Lacs, Mary Robinson, et de la présidente de la Commission de l’Union africaine (UA) Nkosazana Dlamini-Zuma, selon M. Kamahungye. Aucun ordre du jour précis du sommet n’a pu être obtenu dans l’immédiat.

C’est la septième fois depuis juillet 2012 que les chefs d’Etat de la CIRGL se réunissent pour tenter de trouver une solution à la crise dans l’est de la RDC, sans succès notable jusqu’ici.

Les négociations de paix entre Kinshasa et le M23, entamées à Kampala après le retrait des rebelles de Goma dont ils s’étaient emparés le 20 novembre 2012 avant de s’en retirer une dizaine de jours plus tard, sont suspendues depuis mai dernier.

Le M23 a ces derniers jours appelé à la reprise de ces négociations.

Mercredi soir, à Kinshasa, Mme Robinson avait indiqué continuer de croire à un possible succès de ces négociations. Elle s’était rendue lundi à Goma et devrait se rendre à Kigali vendredi.

Mme Robinson est chargée d’accompagner la mise en oeuvre de l’accord-cadre d’Addis-Abeba, signé fin février par 11 pays africains, dont le Rwanda et l’Ouganda. Les pays signataires s’engagent notamment à ne pas soutenir de groupes armés dans l’est de la RDC, région riche en ressources naturelles qui suscitent les convoitises.

AFP

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