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De Congoforum
« Floribert Chebeya de la VSV assassiné ». La triste nouvelle fait la Une de bon nombre des journaux parus ce jeudi à Kinshasa. La nouvelle est en général donnée à l’état brut, étant fort récente, ce qui laissait peu de temps pour enquêter ou écrire des commentaires élaborés.
La mort étrange de Floribert Chebeya
La nouvelle la plus sensationnelle, tombée dans la soirée d’hier, ne figure encore dans les journaux parus ce matin qu’avec assez peu de commentaires. Il s’agit bien sûr de la mort de Floribert Chebeya, Président de l’organisation humanitaire VSV. Le délai était trop court pour la presse écrite, mais les commentaires et les messages de condoléances foisonnent déjà sur « l’Internet congolais ».
Et, faut-il le dire, aucun de ces commentaires ne se hasarde à émettre l’hypothèse d’un décès naturel.
Ce qui est certain, c’est que l’on a retrouvé le cadavre dans sa voiture et que son chauffeur a disparu. Autre fait connu : il devait, dans la journée d’hier, rencontrer, à sa propre demande, John Numbi, chef de la police, à qui il voulait parler du sort des détenus incarcérés. Enfin, denier détail bizarre : le corps ne portait aucune trace de violences. Lorsque quelqu’un succombe à la suite d’un « interrogatoire musclé » par la police congolaise, en général le doute n’est pas permis. Les agents musclés à qui l’on confie ce genre de tâche ne font en général pas dans la dentelle et cela se voit. On se trouve donc devant un décès dont toutes les circonstances sont suspectes, mais dont la cause est encore inconnue. La MONUC a publié à ce sujet, aujourd’hui peu après 10 heures un communiqué demandant une enquête.
Les commentaires, eux, se soucient en général fort peu de ce gnere de broutilles et désignent déjà les coupables (« les tueurs à gage de Kabila » est une des expressions les plus modérées) et le mobile du crime (faire taie la société civile à l’approche des élections).
Epinglons cependant un commentaire dans l’Observateur, sous le titre « Un dossier Encombrant » : « Floribert Chebeya de la Voix de sans voix pour les droits de l’homme a tiré sa révérence. Son corps, selon radio Okapi, a été retrouvé sans vie à bord de sa voiture à Mitendi sur la route du Bas-Congo. Tandis que son chauffeur reste jusqu’ici introuvable ».
Et d’exprimer la crainte que cela n’apporte du grain à moudre à toutes les organisations tant nationales qu’internationales qui n’ont jamais raté l’occasion de monter en épingle le moindre écart observé dans la situation des droits de l’homme en RD Congo. D’après ce journal sur le volet des droits de l’homme, des libertés etc. le pays a fait des efforts louables que certains Ong internationales n’ont pas manqué de saluer. La liberté de ton observé dans certaines émissions télévisées et radiodiffusées sont des preuves éclatantes de cette bonne volonté. Et il s’interroge : « Avec l’assassinat de Floribert Chebeya, assiste-t-on à une radicalisation de la vie politique et de certains groupes comme à l’époque des ” hiboux ” de triste mémoire ? L’assassinat de Chebeya doit-il être perçu comme un signal fort à l’endroit de ” grandes gueules ” ? Assiste-t-on à la montée des faucons à une année des élections ? Ou des groupes hostiles prêts à salir l’image du régime en place ? Difficile de répondre avec certitude à toutes ces interrogations. Mais une chose est vraie, avec l’assassinat de Floribert Chebeya, le pays se retrouve là avec un cas particulièrement encombrant de nature à écorner gravement son image à l’extérieur. D’où la nécessité de mettre toutes les batteries en marche pour que les auteurs de ce forfait soient retrouvés et sanctionnés. Police scientifique, services de sécurité, la balle est dans votre camp ».
(La référence aux « hiboux » est une allusion à un épisode datant de Mobutu, au moment du « bras de fer » l’opposant à la CNS. Le régime avait alors volontairement créé une grande insécurité nocturne à Kinshasa en recourant à des « bandits » surnommés ainsi parce qu’opérant de nuit. NdlR)
Le Phare rapporte à ce sujet que le corps de Floribert Chebeya, président de la Voix des Sans Voix (VSV), une des plus célèbres organisations non gouvernementales congolaises de défense des droits de l’homme, a été retrouvé abandonné, mercredi du côté de Mitendi, dans la périphérie Ouest de Kinshasa, commune de Mont-Ngafula. Inanimé, il reposait dans sa voiture, visiblement intacte. Son chauffeur, Fidèle Bazana Edadi, lui aussi membre du personnel de la VSV est introuvable jusqu’à ce jour. Selon les informations diffusées aux premières heures de la journée de mercredi dans les communiqués de la VSV et un panel d’Ong de défense des droits de l’homme, Floribert Chebeya devait répondre mardi après-midi à l’invitation lui lancée par l’Inspecteur-Général de la Police. Mais, indiquaient les mêmes sources, la rencontre n’a pas eu lieu, pour des raisons inconnues.
La Prospérité note que la mort de Chebeya laisse un vide, un véritable trou. Habile activiste, fin analyste et dirigeant expérimenté, Floribert Chebeya savait bien se battre, faire son travail, sans crainte, ni vergogne.
Le Potentiel publie in extenso une déclaration du vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur et Sécurité, Adolphe Lumanu, à propos de la mort du président de la Voix des sans voix. A ce stade, affirme la déclaration, aucune piste n’est privilégiée, et le Gouvernement exprime ses regrets et ordonne à tous les services, de sécurité et de renseignements, de mener, sans désemparer, des enquêtes, en vue de déterminer les circonstances exactes de cette mort.
AMP/PALU
Le Palmarès consacre sa manchette aux « liens secrets entre Kabila et le Palu ». Selon ce journal, le mariage entre l’AMP et le Palu remonte à l’aube du 30 juin 1960 à travers les liens tissés entre le patriarche Antoine Gizenga et Laurent Désiré Kabila. En effet, le premier était président du Conseil national de libération et le second vice-ministre dans ce gouvernement de la résistance. (Le calendrier doit être un peu brouillé, à la rédaction du Palmarès, puisque l’on place « à l’aube du 30 juin 60 » des événements qui concernent le CNL, c’est-à-dire les années 1963 à 1965, époque où Gizenga et d’autres « rescapés » du gouvernement légal de Patrice Lumumba essayèrent de reconstituer celui-ci, à Stanleyville. NdlR)
Le Palmarès souligne qu’en choisissant Joseph Kabila en 2006, Gizenga et le Palu n’ont fait que réécrire les premières pages de l’histoire nationale. (Il n’est pas interdit de penser, en effet, que Gizenga, vice-premier ministre du seul gouvernement légal ayant existé au Congo désirait, par-dessus les années, succéder à Lumumba et relier ainsi l’ancienne légalité à la nouvelle. NdlR)
Pour l’avoir oublié, les géniteurs de courant dénommé CLP (Centre Libéral et Patriotique) au sein de l’Amp ont buté contre le roc, conclut Le Palmarès.